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À La Une - Diplomatie

Syrie : reprise mardi des pourparlers de Genève, mais doute sur la participation du régime

"Ceux qui veulent imposer des conditions préalables ne sont pas réalistes. Il y a une réalité politique sur le terrain, nous sommes le camp fort et notre armée gagne face aux terroristes", a rappelé l'ambassadeur de la Syrie à l'ONU.

Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, le 30 novembre 2017 à Genève. Photo REUTERS/Denis Balibouse

Les négociations de Genève sur la Syrie vont faire une pause jusqu'à mardi, mais la délégation officielle syrienne laisse planer le doute sur son retour la semaine prochaine en raison de propos "provocateurs" de l'opposition sur le sort du président Bachar el-Assad.

"Nous repartons demain (...) et c'est à Damas de décider" si la délégation doit revenir mardi comme l'a proposé le médiateur de l'ONU pour la Syrie, a déclaré vendredi aux journalistes Bachar el-Jaafari, le négociateur en chef du gouvernement syrien.

Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, a annoncé que cette huitième session de pourparlers, qui a débuté mardi, allait faire une pause de trois jours et que les discussions reprendraient mardi pour durer jusqu'à la mi-décembre.

Parlant aux journalistes à l'issue d'un entretien avec le médiateur, M. Jaafari a vilipendé l'opposition pour son "langage provocateur, irresponsable" au sujet du sort du président Assad.

L'opposition, bien que se présentant pour la première fois à Genève au sein d'une seule et unique délégation, sans ses représentants les plus extrémistes, a de nouveau réclamé publiquement le départ du chef de l'Etat syrien avant tout règlement politique du conflit.
"Le langage était provocateur, irresponsable politiquement parlant", a dit M. Jaafari, ajoutant que "tant que l'autre partie tiendra ce langage (...) il n'y aura aucun progrès".

 

(Pour mémoire : Les pourparlers de Genève sur la Syrie prolongés jusqu'à mi-décembre)

 

"Le camp fort"
"Ceux qui veulent imposer des conditions préalables ne sont pas réalistes. Il y a une réalité politique sur le terrain, nous sommes le camp fort et notre armée gagne face aux terroristes", a rappelé M. Jaafari, qui est l'ambassadeur de la Syrie à l'ONU à New York.

La délégation gouvernementale avait déjà exprimé son mécontentement en étant absente mardi au premier jour des pourparlers.
Excédé par les déclarations à l'emporte-pièce devant les caméras, M. de Mistura avait en septembre sèchement appelé l'opposition à être "assez réaliste pour réaliser qu'elle n'a pas gagné la guerre". Et mercredi, il a demandé aux deux délégations de s'abstenir de faire des déclarations visant à "délégitimer" l'autre partie.

Venu participer à son tour à une séance de travail dans l'après-midi au Palais des Nations, le siège de l'ONU à Genève, le porte-parole de la délégation de l'opposition a déclaré qu'elle serait bien présente, mardi, à la reprise des discussions.

M. De Mistura a organisé sept cycles de pourparlers depuis 2016, sans obtenir de résultats. Il souhaite concentrer cette fois les négociations sur la rédaction d'une nouvelle Constitution et sur l'organisation d'élections législatives sous la supervision de l'ONU.

Au cours d'une conférence de presse jeudi soir, le médiateur a affirmé que la question du sort du président Assad ne faisait pas partie des sujets discutés. "Ce sera aux Syriens de décider dans les élections supervisées par l'ONU", a-t-il répondu.
Son bureau a rendu publique vendredi soir une nouvelle version du document en 12 points que le médiateur avait distribué aux délégations l'an dernier en tant que base de discussion.

 

(Lire aussi : À Genève, Damas cherche à imposer son rythme)

 

La Chine est prête
Ce document, qui évoque surtout de grands principes généraux, a été remis jeudi aux deux délégations.
De son côté, la Russie, qui a sauvé le régime syrien en entrant militairement dans le conflit fin 2015, souhaite également un règlement politique. Elle a prévu de convoquer au début de l'an prochain à Sotchi (sud-ouest de la Russie) un "Congrès du dialogue national" syrien avec plusieurs centaines d'acteurs du conflit.
Ce conflit, qui dure depuis plus de six ans, a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

D'après l'ONU, il faudra au moins 250 milliards de dollars pour reconstruire la Syrie.
L'envoyé spécial de la Chine pour le conflit syrien a annoncé vendredi à Genève que son pays était "prêt" à participer à la reconstruction, "sans condition préalable", lorsque la sécurité sera garantie.

"La Chine se tiendra prête à participer à la phase de reconstruction lorsqu'elle commencera et le gouvernement chinois va encourager les entreprises chinoises à entreprendre des projets" sur place, a déclaré Xie Xiaoyan à des journalistes.

 

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