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Moyen Orient et Monde - Israël

Lieberman : En Syrie, c’est davantage le Hezbollah que l’Iran

Avigdor Lieberman (à droite) en compagnie du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Reuters/Nir Elias

Gaffe ou tactique ? Les propos du ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, hier au site israélien d'information Net, semblent à première vue contredire l'offensive médiatique tous azimuts entamée il y a des mois par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre les forces militaires iraniennes en Syrie.

Pour M. Lieberman, « il est vrai qu'il y a un certain nombre d'experts et de conseillers iraniens, mais il n'y a pas de force militaire iranienne sur les terres syriennes ». « L'Iran a une stratégie qui consiste à créer des proxys partout. Évidemment, les Iraniens ne sont pas physiquement au Liban, il y a le Hezbollah ; au Yémen, ils ne sont pas physiquement présents, ils ont créé les rebelles houthis ; ils ont le même plan en Syrie : créer différentes sortes de milices », a-t-il ajouté.

Les commentaires du ministre de la Défense semblent mettre de l'eau dans le vin de la ligne officielle israélienne présentée par M. Netanyahu, qui a même menacé les Iraniens dans son discours à l'ONU cette année, déclarant : « Nous allons agir pour empêcher l'Iran d'établir des bases militaires permanentes en Syrie. »

Des craintes confirmées il y a trois semaines par la BBC qui a divulgué la construction d'une base militaire iranienne dans la région d'al-Qiswa au sud de Damas, s'appuyant sur des sources de renseignements occidentales. M. Netanyahu avait même fait allusion à la construction d'une base navale iranienne sur la côte syrienne pour accueillir des sous-marins iraniens.

 

(Lire aussi : L'armée israélienne prête à coopérer avec Riyad pour "faire face à l'Iran")

 

Les Israéliens ont en outre tenté, mais en vain, de convaincre les Russes de créer une zone tampon de 60 à 80 kilomètres à proximité des hauteurs du Golan annexées pas Israël pour éloigner les activités iraniennes de leurs frontières. Moscou s'est seulement engagé à maintenir les milices pro-iraniennes à 5 kilomètres de la frontière israélienne, selon l'accord de cessez-le-feu dans le sud de la Syrie conclu récemment avec les États-Unis et la Jordanie. « La présence iranienne en Syrie est légitime », a d'ailleurs martelé le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov, selon l'agence de presse privée russe Interfax.

Le site israélien d'information JSSnews avait même publié il y a quelques jours des informations selon lesquelles Israël a envoyé un message musclé au président Bachar el-Assad par l'intermédiaire d'un pays tiers, à la lumière d'informations récentes selon lesquelles l'Iran s'établit en Syrie. « Si les forces iraniennes étaient invitées à entrer (en Syrie), le temps (de Bachar el-Assad) serait compté », dirait en gros ce message, selon lequel Israël changerait sa politique actuelle de non-intervention dans le conflit syrien.

Une menace que M. Netanyahu a régulièrement répétée, affirmant qu'Israël prendrait les mesures nécessaires selon ses intérêts en Syrie. « J'ai dit clairement à nos amis, à commencer par nos amis à Washington mais aussi à nos amis de Moscou, qu'Israël agirait en Syrie – y compris dans le sud de la Syrie – en fonction de sa lecture de la situation et de ses exigences de sécurité », a-t-il récemment déclaré. Un principe réitéré hier par M. Lieberman qui précise : « Nous devons préserver nos intérêts de sécurité. »

À noter qu'il est raisonnable d'estimer à 5 000 le nombre de pasdaran présents en Syrie, selon plusieurs experts. Leur rôle serait principalement de superviser et d'encadrer les nombreuses milices chiites pro-iraniennes qui combattent aux côtés du régime syrien, qu'elles soient irakiennes, afghanes ou libanaises comme le Hezbollah.

 

(Pour mémoire : Présence iranienne en Syrie : Moscou oppose une fin de non-recevoir à Israël)

 

Opération ponctuelle
Ainsi, le ministre israélien de la Défense semble mettre l'accent sur la menace directe des milices chiites pro-iraniennes pour la sécurité de l'État hébreu, reléguant le danger des forces iraniennes au second plan. Cette précision ne minimise donc pas le péril iranien, qui hante non seulement l'État hébreu, mais aussi les monarchies du Golfe avec à leur tête l'Arabie saoudite.

Il semble donc préciser d'ores et déjà les cibles potentielles en cas de conflit militaire : les milices alliées de Téhéran en Syrie. Ainsi, M. Lieberman ne contredit aucunement son Premier ministre qui met l'Iran et ses milices dans un même panier. Il essaie par contre d'envoyer un message notamment aux Russes pour leur assurer qu'en cas d'escalade militaire, une guerre directe entre Israël et l'Iran n'est pas à l'ordre du jour. Seules seront donc concernées les milices pro-iraniennes sur le territoire syrien. Une précision qui exclut donc un embrasement régional et suggère plutôt une opération ponctuelle.

C'est dans ce contexte qu'un porte-parole de l'armée israélienne, cité hier par plusieurs médias israéliens, dont le quotidien Haaretz, a affirmé que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, serait une « cible » en cas de nouveau conflit opposant Israël au parti chiite.

 

 

Pour mémoire

L'Iran va continuer à envoyer des forces en Syrie

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Pour M. Lieberman, « il est vrai qu'il y a un certain nombre...

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