Le président libanais, Michel Aoun, a loué jeudi l'unité nationale et le dialogue islamo-chrétien au Liban, à l'ouverture de la Conférence internationale des dialogues méditerranéens à Rome où le chef de l'Etat effectue une visite officielle de deux jours, entamée mercredi.
"Nécessité absolue"
"Le Liban, auquel certains essayent de s'en prendre, est une terre où le dialogue islamo-chrétien est une culture et une philosophie de vie qui nous différencie du monde entier", a déclaré M. Aoun, ajoutant que "les divergences entre les Libanais, attachés à l'unité nationale, ne dépassent pas le champ politique".
"Le pape Jean-Paul II disait : Le Liban est plus qu'un pays, c'est un message. Ce message m'a encouragé à présenter la candidature du Liban auprès de l'ONU pour qu'il devienne un centre de dialogue entre les civilisations et les religions", a-t-il dit.
"J'ai alerté à plusieurs reprises sur les risques d'un conflit entre sunnites et chiites, mais les actes sont plus efficaces que les mots", a ajouté le président, déplorant les conséquences de ce conflit au Moyen-Orient. "J'ai informé les ambassadeurs européens que les complots ourdis contre le Levant, s'ils atteignent leurs objectifs, ne se limiteront pas à la région mais s'étendront jusqu'à l'Europe", a-t-il déclaré. Et de poursuivre : "Le dialogue est devenu une nécessité absolue et constitue le chemin du salut dans ce monde secoué par le terrorisme sans limite qui frappe partout en Europe".
(Lire aussi : Le Liban officiel table sur « une unité miraculeuse »)
Le soutien de l'Italie
Dans la soirée, le président Aoun a rencontré des membres de la diaspora libanaise en Italie. "Nous avons surmonté une crise qui aurait pu être dangereuse pour le Liban, mais nous avons montré que nous étions un pays souverain avec lequel on traite d'égal à égal", a déclaré M. Aoun en référence à la crise gouvernementale qui a suivi l'annonce par le Premier ministre, Saad Hariri, de sa démission, le 4 novembre depuis Riyad. Ce dernier a suspendu sa démission le 22 novembre, au lendemain de son retour au Liban, à la demande de M. Aoun, pour ouvrir la voie aux concertations. "Oui, nous sommes un petit pays, mais notre dignité est aussi grande que le monde", a-t-il lancé.
Dans la matinée, le chef de l'Etat libanais avait été reçu par son homologue italien, Sergio Mattarella. Ce dernier lui a assuré le soutien de l'Italie au Liban dans les domaines économique, éducatif et militaire. Il a également indiqué que l'Italie maintiendra sa contribution à la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) déployée au Liban-Sud pour surveiller la frontière entre le Liban et Israël.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, a indiqué sur Twitter avoir obtenu "un nouveau soutien en faveur de la stabilité du Liban exprimé par le président italien et un autre, exprimé par mon ami, le ministre italien des Affaires étrangères, en faveur du retour sécurisé des réfugiés syriens avant et pendant le processus de règlement politique en Syrie" .
اخذنا دعماً جديداً لاستقرار لبنان من الرئيس الايطالي ومن صديقي وزير خارجية ايطاليا حول عودة النازحين الآمنة والكريمة قبل الحل السياسي وخلاله. pic.twitter.com/SUOBFxe37A
— Gebran Bassil (@Gebran_Bassil) November 30, 2017
Le président Aoun est à Rome après avoir entamé une série de concertations avec les principaux pôles politiques du pays afin de persuader le Premier ministre Saad Hariri de revenir définitivement sur sa démission. Ce dernier exige une politique de distanciation effective par rapport aux conflits régionaux, notamment en Syrie, où le Hezbollah, allié de l'Iran, soutient militairement le régime de Bachar el-Assad.
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commentaires (7)
TERGIVERSER N,EST QU,UNE FAIBLESSE ET UNE IMMATURITE POLITIQUE ET LES DIKTATS APPELES ENTENTES POURRAIENT OU PLUTOT MENERAIENT EN FIN DE COMPTE A DE SERIEUSES CONFRONTATIONS... QUE DIEU NOUS EN PRESERVE !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 00, le 01 décembre 2017