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À La Une - Liban

Téhéran espère que Hariri restera Premier ministre

"Les dernières déclarations de Hariri ont été dictées par l'Arabie saoudite", a estimé le conseiller pour les affaires internationales du Guide suprême iranien Ali Khamenei, Ali Akbar Velayati.

Le conseiller pour les affaires internationales du Guide suprême iranien Ali Khamenei, Ali Akbar Velayati. Photo Ani

Le conseiller pour les affaires internationales du Guide suprême iranien Ali Khamenei, Ali Akbar Velayati, a dit espérer que Saad Hariri restera le Premier ministre du Liban, alors que ce denier a présenté le 4 novembre sa démission depuis Riyad, à la surprise générale. M. Hariri se trouve depuis en Arabie saoudite, mais a affirmé qu'il rentrera à Beyrouth dans les "prochains jours".

"Téhéran espère que Saad Hariri retournera au Liban et restera Premier ministre si les lois libanaises le permettent", a affirmé le responsable iranien, cité par l'agence Reuters.

Depuis l'annonce de sa démission, le 4 novembre à Riyad, M. Hariri n'est pas rentré au Liban pour présenter officiellement sa démission. Et ce malgré les appels unanimes de la classe politique libanaise, y compris de la part du Courant du Futur, le parti de M. Hariri. Ces derniers jours, plusieurs hauts responsables libanais ont même affirmé que le Premier ministre est retenu contre son gré dans la capitale saoudienne.

Mais dans une première interview depuis sa démission, Saad Hariri a affirmé dimanche qu'il allait rentrer "très bientôt" dans son pays, assurant être "libre" en Arabie saoudite. Mardi, il a de nouveau annoncé son retour "dans les deux prochains jours", après une rencontre avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Riyad. Lors de cet entretien avec la chaîne de télévision libanaise Future, organe de son parti, M. Hariri a évoqué la possibilité de revenir sur sa démission, à condition que le Hezbollah cesse d'intervenir dans les conflits régionaux. Il a mentionné le Yémen, où les forces saoudiennes luttent depuis mars 2015 contre les rebelles chiites houthis, soutenus par Téhéran, et la Syrie où le Hezbollah combat aux côtés des forces de Bachar el-Assad.

Ali Akbar Velayati a réagi à ces propos. "Les dernières déclarations de M. Hariri ont été dictées par l'Arabie saoudite", a affirmé M. Velayati, dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

 

(Lire aussi : Démission de Hariri : "Le Liban officiel décidera de l'étape suivante avant dimanche", affirme Bassil)

 

"Nous n'avons pas menacé Hariri"
Saad Hariri s'était entretenu au Grand sérail à Beyrouth avec Ali Akbar Velayati, quelques heures avant son départ pour Riyad, le 3 novembre. A l'issue de cet entretien, le conseiller iranien avait vanté les qualités de M. Hariri et de son gouvernement d'union nationale.

M. Hariri "n'a pas affirmé lors de notre dernière rencontre que l'Iran ne devait pas s'ingérer dans les affaires libanaises", a affirmé le responsable iranien mardi. "Dans le cadre de ses propos dictés par l'Arabie saoudite, M. Hariri a affirmé que lors de notre entretien, il a dit +ne vous mêlez pas des affaires du Liban+, mais en réalité il n'a pas tenu de tels propos, et nos échanges n'étaient pas tendus et n'incluaient pas des menaces", a-t-il expliqué. "Il s'est avéré que les propos de M. Hariri (lors de son entretien télévisé, ndlr) ont été dictés par l'Arabie saoudite qui n'est pas prête à voir le Liban vivre en paix et stabilité et amitié avec le peuple iranien", a regretté Ali Akbar Velayati. "Nous n'avons pas menacé M. Hariri, et nous avons abordé les questions concernant la région", a insisté le responsable iranien.

Lorsqu'il avait annoncé depuis Riyad sa démission, le chef du gouvernement libanais avait dénoncé la "mainmise" de l'Iran et du Hezbollah, membre de son gouvernement et proche de Téhéran, sur les affaires intérieures du Liban, disant aussi craindre pour sa vie. Son geste a très rapidement été perçu comme un nouveau bras de fer entre l'Arabie saoudite sunnite, important soutien de M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah, un mouvement chiite.

 

Démenti du bureau de presse de Hariri
Par ailleurs, le responsable iranien a affirmé que M. Hariri a proposé lors de leur réunion sa médiation entre l'Iran et l'Arabie saoudite au sujet de la guerre au Yémen. Mais le bureau de presse de Saad Hariri n'a pas tardé à publier un démenti. "M. Hariri n'a proposé sa médiation à aucun pays. Il a néanmoins expliqué à M. Velayati son point de vue, en insistant sur le fait que l'Iran devait cesser son ingérence au Yémen, et que cela était une condition sine qua non pour une amélioration des relations entre Téhéran et Riyad". "M. Hariri a une nouvelle fois insisté que ses propos reflètent une opinion personnelle", ajoute le bureau de presse du Premier ministre démissionnaire. "Quand M. Velayati a estimé que le conflit yéménite peut être un bon début pour lancer un dialogue irano-saoudien, M. Hariri a répondu : 'Non, le Yémen avant le dialogue. A mon avis, la résolution du conflit yéménite est le seul moyen d'entamer tout dialogue entre vous et le royaume'", conclut le texte.

Lundi, réagissant à l'interview de Saad Hariri, le ministère iranien des Affaires étrangères avait de son côté affirmé que Téhéran ne cherchait nullement à se mêler des affaires intérieures libanaises. "Les propos de Hariri dimanche donnent un petit espoir de le voir revenir au Liban (...) Il n'y a aucune ingérence iranienne dans les affaires du Liban", a dit le porte-parole du ministère, Bahram Qasemi.

 

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commentaires (6)

Mr. N'importe quoi prend les Libanais pour des imbéciles ou quoi?

Eleni Caridopoulou

20 h 11, le 14 novembre 2017

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Commentaires (6)

  • Mr. N'importe quoi prend les Libanais pour des imbéciles ou quoi?

    Eleni Caridopoulou

    20 h 11, le 14 novembre 2017

  • et si Hariri revient comme prévu, Hn , quitte le Liban ? Il rend ses armes à l'armée libanaise ? Il les jette à la mer ? Le Hezbollah n'est pas prêt à abandonner ses prérogatives d'une milice illégale et fortement armée , Il ne faut pas rêver

    FAKHOURI

    17 h 36, le 14 novembre 2017

  • MAIS c’est du n’importe quoi

    Bery tus

    16 h 52, le 14 novembre 2017

  • M. Ali Akbar Velayati ne se rend-t-il vraiment pas compte du ridicule des ses déclarations, contredites chaque jour par tout ce qui se passe au Liban et dans le Proche et Moyen-Orient ? Probablement quand on est conseiller du "guide suprême iranien"...quel titre prétentieux...on perd automatiquement les notions de décence et de respect de soi et des autres ? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 49, le 14 novembre 2017

  • IL N,Y A AUCUNE INGERENCE IRANIENNE AU LIBAN... DE QUI SE MOQUE-T-IL CE TYPE ? CERTES PAS DES LIBANAIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 33, le 14 novembre 2017

  • Et celle des "Divins" est dictee par qui ?

    Remy Martin

    14 h 16, le 14 novembre 2017

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