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Moyen Orient et Monde - Kurdistan

La crise crée aussi des tensions au sein du clan Barzani

Le président sortant de la région autonome devrait continuer de jouer un rôle important, notamment en tant qu'arbitre entre les deux cousins Nechirvan et Masrour.

Le père de l’autonomie du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a quitté la présidence de cette région après son pari raté d’obtenir l’indépendance. Safin Hamed/AFP

Le mandat du président du gouvernement régional du Kurdistan, Massoud Barzani, s'est terminé hier, après une décision de ce dernier en ce sens. Le 29 octobre, l'icône incontestée de la cause kurde et chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) a choisi de ne pas se représenter pour briguer un nouveau mandat à la tête de la région autonome. Une décision résultant de la crise qui a frappé la région au lendemain du référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien du 25 septembre.

Dans les deux semaines suivant le scrutin, les peshmergas avaient perdu, au profit des forces de Bagdad, la quasi-totalité des territoires acquis depuis la chute du régime de Saddam Hussein, éloignant plus que jamais le rêve d'indépendance.

En attendant les élections présidentielle et législatives kurdes (reportées de huit mois à cause de la crise avec Bagdad), le pouvoir devrait toutefois rester aux mains de la famille Barzani. Massoud Barzani a assuré, le jour de sa démission, que le pouvoir sera partagé entre le gouvernement, le Parlement et la Cour suprême. Mais la majorité des prérogatives devraient être entre les mains du gouvernement et de son chef, le Premier ministre Nechirvan Barzani, neveu du président sortant. Un homme doté d'une grande expérience politique (nommé plusieurs fois à la tête du gouvernement), et qui entretient d'excellentes relations avec les Occidentaux, en particulier les Américains.

 

(Lire aussi : Fin de partie pour Massoud Barzani)

 

Une source bien informée dans le milieu des affaires à Erbil affirme à L'Orient-Le Jour que les États-Unis voient d'un bon œil la montée en puissance de l'actuel Premier ministre. Disposant d'un bagage intellectuel à l'occidentale et partisan d'un discours plus modéré vis-à-vis de Bagdad, l'homme apparaît pour Washington comme le meilleur gage de stabilité. « Nechirvan Barzani a un statut élevé et il est mieux accepté que les autres membres du clan Barzani par la communauté internationale », confirme à L'OLJ Renad Mansour, chercheur au centre Moyen-Orient à Chatham House, à Londres.

Une préférence qui pourrait attiser un peu plus la rivalité qu'il entretient avec son cousin, Masrour Barzani, directeur des services de renseignements kurdes et fils de Massoud Barzani. Les relations entre le père et le fils seraient toutefois devenues ombrageuses ces derniers temps. Le président sortant reprocherait en effet à son fils de l'avoir poussé à organiser le référendum d'indépendance, qui a conduit à la débâcle kurde. Masrour Barzani aurait en réalité surestimé le soutien occidental (et en particulier américain) à la cause kurde.

 

(Lire aussi : Massoud Barzani, du pari du référendum à l’isolement)

 

Le mauvais diagnostic de Masrour Barzani devrait l'amener à faire profil bas, au moins dans un premier temps. « Les Kurdes ont des problèmes autrement plus sérieux que la rivalité entre les deux cousins. Ça ne va pas déterminer l'évolution politique », affirme à L'Orient-Le Jour un diplomate arabe ayant souhaité garder l'anonymat. « Le conflit entre les deux personnes n'a pas de portée politique (...) L'enjeu principal, c'est de négocier avec Bagdad, Ankara, Téhéran », assure-t-il. Le président sortant, qui a incarné le Kurdistan pendant des décennies, devrait jouer un rôle important, même s'il reste en retrait, tout au long de ces négociations. « Il sera toujours le chef tout en étant à l'écart de l'exercice quotidien du pouvoir, l'arbitre des querelles entre les deux cousins. Il sera moins visible mais toujours aussi puissant », affirme le diplomate arabe. Massoud Barzani devrait en outre rester chef du parti. Comme pour rappeler à tout le monde qu'au sein de la famille Barzani, c'est bien le patriarche qui mène encore et toujours la danse.

 

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Le mandat du président du gouvernement régional du Kurdistan, Massoud Barzani, s'est terminé hier, après une décision de ce dernier en ce sens. Le 29 octobre, l'icône incontestée de la cause kurde et chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) a choisi de ne pas se représenter pour briguer un nouveau mandat à la tête de la région autonome. Une décision résultant de la crise qui a...

commentaires (2)

DOMMAGE POUR LES KURDES ! VRAIMENT DOMMAGE !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 34, le 03 novembre 2017

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Commentaires (2)

  • DOMMAGE POUR LES KURDES ! VRAIMENT DOMMAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 34, le 03 novembre 2017

  • l'on penserait que les kurdes, d'une ethnie bien distincte etaient plus "fins " que les arabes. mais il semblerait qu'ils nous soietn beaucoup plus proches qu'ils voulaient bien l'avouer.

    Gaby SIOUFI

    09 h 54, le 03 novembre 2017

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