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À La Une - Arabie saoudite

Elan de ferveur sur le mont Arafat, temps fort du grand pèlerinage

La journée de vendredi, dédiée au rituel de la lapidation de Satan, sera scrutée de près: elle avait tourné au drame en 2015. Une gigantesque bousculade avait fait près de 2.300 morts, dont des centaines d'Iraniens.

Vue aérienne du mont Arafat, envahi par les pèlerins, au sud-est de La Mecque, en Arabie saoudite, le 31 août 2017. AFP / KARIM SAHIB

Quelque deux millions de fidèles se sont rassemblés jeudi dans un élan de ferveur sur le mont Arafat, temps fort du grand pèlerinage musulman en Arabie saoudite dédié aux prières et aux invocations.
Au coucher du soleil, après de longues heures sur cette colline, les fidèles rebroussaient chemin pour faire route vers Mouzdalifa où ils veilleront et passeront la nuit avant de gagner au lever du jour Mina pour la lapidation des stèles de satan.

Une ambiance de chaos régnait dans les allées de la plaine recouverte de tous les déchets de la journée.
Des hélicoptères survolaient toujours la zone. Nada et Fida, deux sœurs respectivement âgées de 52 et 47 ans, guettaient le départ. Venues de Hama, dans le centre de la Syrie, elles disaient avoir prié pour leur pays.
"Je veux que la Syrie redevienne comme avant", lâchait l'aînée Nada. "Et que nos jeunes reviennent", poursuivait Fida.

Au petit matin, les fidèles avaient convergé vers le mont Arafat ou Jabal al-Rahma, mont de la Miséricorde.
De la plaine d'Arafat, on pouvait apercevoir les pèlerins vêtus de blanc se réunir sur les flancs de la colline, cherchant une place sur les rochers déjà chauffés par le soleil.
Le stationnement à Arafat est dédié aux prières et aux invocations. Dans les allées bétonnées reliant la plaine au mont, des pèlerins invoquaient Dieu, les paumes tournées vers le ciel.

D'autres étaient installés dans des tentes de fortune ou sur un simple drap au bord de la route.
C'est sur le mont Arafat que le prophète Mahomet a prononcé, selon la tradition islamique, son sermon d'adieu aux musulmans qui l'avaient accompagné pour le pèlerinage à la fin de sa vie, il y a près de 1.400 ans.

 

 

Insolations
"Je suis monté cette nuit et j'ai prié. J'ai pris des photos et j'ai appelé ma famille et mes amis", a raconté Maolana Yahia, 32 ans, venu de Jakarta, en Indonésie.
Il n'était pas encore 10h00 (07h00 GMT) et les températures dépassaient déjà les 30°C. Dans l'hôpital situé en face du mont, une section était réservée aux insolations.
"Certains pèlerins oublient de se protéger la tête avec un parapluie par exemple quand ils prient", a déploré un infirmier de l'hôpital situé face au mont, Bandar Al-Harthi.
"Nous avons déployé 326 ambulances sur le parcours du pèlerinage afin que, très rapidement, elles puissent prendre en charge les malades", a pour sa part expliqué le docteur Meshal Alanazi du Croissant-Rouge saoudien.

La journée de vendredi, dédiée au rituel de la lapidation de Satan, sera scrutée de près: elle avait tourné au drame en 2015. Une gigantesque bousculade avait fait près de 2.300 morts, dont des centaines d'Iraniens.
Dans un contexte de tensions entre Riyad et Téhéran, les pèlerins iraniens n'avaient pas pu se rendre au hajj en 2016. "Des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises cette année, sinon nous ne serions pas venus", a affirmé à l'AFP Reza, un retraité originaire de Téhéran.

Les fidèles doivent aussi immoler une bête pour célébrer vendredi la fête d'al-Adha, la fête du sacrifice.

 

(Lire aussi : Le pèlerinage à La Mecque se vit aussi par smartphones interposés)

 

"Première fois"
Aux pieds du mont Arafat, des barrières mobiles ont été installées pour canaliser la foule. "On les déplacera pour agrandir les couloirs quand les pèlerins seront plus nombreux", a indiqué à l'AFP Ahmed al-Baraka des forces spéciales.

Les autorités saoudiennes ont mobilisé d'importants moyens, dont 100.000 membres des forces de sécurité, et se sont dites prêtes à parer à toute éventualité.
"C'est la première fois que je vois quelque chose comme ça, je vais prier pour mes trois enfants et ma famille aujourd'hui", a confié, émue, Fatima Arfaoui, originaire de Béja dans le nord-ouest de la Tunisie.

Assises dos au mont de la Miséricorde, huit jeunes femmes d'une même famille originaires du Ghana reprenaient des forces après une longue marche nocturne pour rejoindre le mont Arafat depuis Mina, à l'est de La Mecque.
Parmi elles, Khadija, Mounira, Aïcha et Awa, âgées de 18 à 30 ans et toutes mariées. "C'est la première fois que je sors du Ghana. Mon mari m'a laissée partir seule car c'est La Mecque", a confié Khadija, 25 ans, sous le regard amusé des autres filles.

 

 

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