Un calme précaire régnait mercredi en début d'après-midi dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, à la lisière de Saïda, au Liban-Sud, après un énième cessez-le-feu entré en vigueur à midi, à l'issue de sept jours de combats quasi-ininterrompus. Toutefois, des tirs sporadiques et des jets de grenades étaient toujours signalés.
Mercredi matin, d'intenses affrontements s'étaient déroulés dans la rue Fouqani, au niveau de Ras el-Ahmar et Safsaf. Peu avant midi, les combats se sont intensifiés, et plusieurs habitations situées dans le secteur de Tiri étaient en proie aux flammes en raison des tirs de roquettes.
Cinq personnes ont été blessées mercredi à l'intérieur du camp, dont deux combattants du Fateh, l'un nommé Omar Abou Choucair. Non loin de là, deux membres du service de la Sécurité de l'Etat libanais ont été blessés par des balles perdues devant le Sérail de Saïda.
Depuis le début des affrontements, deux personnes ont été tuées, et plus d'une dizaine d'autres ont été blessées.
Durant la nuit, la tension était palpable, après une journée de combats entre groupuscules islamistes et force conjointe de sécurité (composée notamment du Fateh). Des tirs de roquettes, des lancers de grenades, des rafales d'armes automatiques se faisaient entendre dans la rue Fouqani.
Le dernier cessez-le-feu est le résultat d'une réunion entre le Hamas et le Fateh à l'ambassade de Palestine à Beyrouth. Une autre réunion s'est tenue à midi au siège de la force conjointe à l'intérieur du camp, afin d'assurer l'arrêt des hostilités. L'accord prévoit le début du cessez-le-feu, mercredi à midi, puis le déploiement total de la force conjointe de sécurité dans le secteur de Tiri et le recours à des éléments armés du Fateh en cas de besoin.
Dans l'après-midi, des membres de la force conjointe ont débuté leur déploiement dans le quartier de Tiré, à l'intérieur du camp. Ces forces devaient d'abord sécuriser les zones de Safsaf et du marché aux légumes mais ce déploiement n'a finalement pas lieu, a affirmé dans la soirée le chef de la force conjointe du camp, Bassam Saad. "Certaines factions islamiques ont eu des difficultés sur le terrain", a-t-il affirmé.
Les deux leaders islamistes Bilal Arkoub et Bilal Badr restent, eux, recherchés par les forces palestiniennes.
Bilal Badr est un militant palestinien recherché qui avait déjà affronté en avril les forces de sécurité locales, et les combats avaient fait neuf morts. Il est suspecté de "terrorisme" et d'appartenir à un groupe armé, selon un responsable de sécurité libanais. Il refuse de se rendre aux forces de sécurité palestiniennes pour être remis aux autorités libanaises.
La force conjointe de sécurité - qui rassemble les principales factions palestiniennes, dont le Fateh et le Hamas - cherche depuis des mois à limiter l'influence du groupe Badr.
Le camp de Aïn el-Héloué, où vivent 61.000 Palestiniens, dont 6.000 venus de Syrie, abrite différents groupes armés et il est régulièrement le théâtre d'affrontements entre les principales organisations et des groupuscules extrémistes qui s'y sont implantés au fil des années.
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Un calme précaire régnait mercredi en début d'après-midi dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, à la lisière de Saïda, au Liban-Sud, après un énième cessez-le-feu entré en vigueur à midi, à l'issue de sept jours de combats quasi-ininterrompus. Toutefois, des tirs sporadiques et des jets de grenades étaient toujours signalés.
Mercredi matin, d'intenses...
commentaires (3)
Aïn el-Héloué devra revenir au giron de l'Etat pour finir de cette mascarade qui dure depuis 1975 ou chaque camp palestinien se croit une république .
Antoine Sabbagha
19 h 36, le 23 août 2017