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Liban - Sécurité

« Pas de lien entre Aïn el-Héloué et la bataille du jurd »

Les derniers combats dans le camp palestinien seraient liés aux luttes intestines permanentes entre le Hamas et le Fateh.

Une ruelle désertée hier après les combats meurtriers de Aïn el-Héloué. Photo Ahmad Mantache

Nombre d'analystes se sont demandé si le timing des derniers combats à Aïn el-Héloué était en relation avec l'opération Fajr al-Jurd, lancée il y a quelques jours par l'armée libanaise contre les combattants de l'organisation État islamique dans le jurd de Qaa et de Ras Baalbeck. Interrogées par L'Orient-Le Jour, des sources proches de l'armée et des factions palestiniennes estiment que les accrochages de Aïn el-Héloué sont purement liés aux luttes intestines à l'intérieur du camp entre la force conjointe de sécurité et certains groupuscules islamistes, et par extension à la « guerre » permanente entre le Hamas et le Fateh.
« Les Palestiniens ont des problèmes internes à Aïn el-Héloué. La force conjointe de sécurité est en lutte permanente avec certains groupuscules qui se trouvent dans le camp, indique une source militaire à L'OLJ. Si les combats de Aïn el-Héloué étaient liés à ceux du jurd, les islamistes s'en seraient pris directement à l'armée qui se trouve aux portes du camp », ajoute la source.

Une source proche des factions palestiniennes va quant à elle plus loin et indique que les combats de Aïn el-Héloué sont liés à la « guerre » permanente entre le Hamas et le Fateh dans le camp, même si le timing des accrochages a « sans doute pu être utilisé par certains pour faire de l'ombre aux exploits de l'armée. La bataille d'avril dernier (entre le groupe de l'islamiste radical de Bilal Badr et la force conjointe de sécurité) a permis d'expulser Badr du quartier Tiri où il avait son QG. Dès lors, le Fateh a pu se positionner dans un quartier surplombant Tiri et a ouvert un bureau de la force conjointe de sécurité juste à côté. Le quartier de Tiri était donc encerclé, analyse la source. Sauf que Bilal Badr a demandé à Bilal Arkoub (un islamiste qui lui est proche) de louer une maison se trouvant en face du centre de la force conjointe à Tiri. Arkoub a commencé à menacer la force conjointe qui a accepté de lui verser chaque mois une somme d'argent en échange du calme. Mais, à chaque fois que l'argent n'était pas versé, il y avait des accrochages ».

« Le Hamas, qui ne possède pas de force armée à Aïn el-Héloué, utilise certains groupuscules, dont celui de Badr, pour maintenir le Fateh sur le qui-vive et l'empêcher d'opérer des changements dans le camp », ajoute la source, qui précise que le Hamas a refusé que la force conjointe attaque le groupe de Badr et qu'elle s'est retirée de la force conjointe la semaine dernière après que le Fateh eut décidé de mener le combat tout seul. « Le Hamas a poussé les forces islamistes du camp à faire pression sur l'État libanais afin que ce dernier fasse pression sur le Fateh pour arrêter les combats. Le Hamas brandit à chaque fois la menace indirecte d'ouvrir de nouveaux fronts dans le camp », conclut la source avant de préciser que « le cessez-le-feu entré en vigueur hier à l'aube n'est pas officiel et qu'il pourrait être rompu à tout moment ».

 

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