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Économie - Syrie

À la foire de Damas, une poignée d’industriels étrangers sondent le terrain en vue de la reconstruction

La place Marjeh à Damas en 2016, la Banque mondiale a estimé le coût des pertes dues au conflit syrien à 226 milliards de dollars, soit l’équivalent de quatre fois le PIB d’avant la guerre. Archives AFP

Alléchés par l'énorme opportunité que représente la reconstruction de la Syrie ravagée par la guerre, une poignée d'industriels participe à la Foire internationale de Damas pour tenter de se positionner sur le marché.

La foire, le plus important événement économique de Syrie avant la guerre, a rouvert ses portes jeudi pour la première fois depuis six ans, avec la participation de 23 pays qui ont conservé leurs relations diplomatiques avec Damas.

Les États-Unis et les pays européens – qui imposent des sanctions sur le régime du président Bachar el-Assad – n'ont pas été invités officiellement, même si quelques compagnies occidentales participent à titre individuel. « Nous sommes revenus en Syrie car c'est un pays prometteur », affirme à l'AFP Nabil Moghrabiyé, responsable de la commercialisation chez Ostendorf Kunststoffe, spécialisée dans les canalisations d'eau et seule compagnie allemande participant à la foire. « Nous avons espoir de réintégrer le marché (...) et de trouver un concessionnaire », ajoute-t-il, devant son stand dans la foire organisée sur une superficie de 74.000 m².

La Russie et l'Iran, alliés indéfectibles du régime de Damas depuis le début de la guerre, mais aussi la Chine, sont en bonne position avec plusieurs stands, de l'énergie à l'agroalimentaire.

 

(Lire aussi : La foire aux inepties (suite), l'édito de Issa GORAIEB)

 

Un impact « difficile à juger »
En 2016, le président Assad avait assuré que ses alliés allaient recevoir la part du lion dans le futur processus de reconstruction.
« Nous voulons élargir notre activité à d'autres régions syriennes », affirme Mortazak Yanji, représentant de la compagnie iranienne Mapna qui a construit deux centrales thermiques en Syrie. « Cette foire est très importante pour le début de la reconstruction », explique pour sa part Igor Matveyev, attaché commercial près l'ambassade de Russie à Damas. « C'est une occasion d'avoir des entretiens utiles (...) entre hommes d'affaires russes et syriens », ajoute-t-il, près des stands de secteurs de l'énergie et de la construction.

La Banque mondiale a estimé le coût des pertes dues à la guerre à 226 milliards de dollars, soit l'équivalent de quatre fois le PIB d'avant la guerre.

La dernière édition de la foire, une des plus anciennes du monde arabe, remonte à l'été 2011, quelques mois après le début de la révolte contre le régime. « C'est une tentative du régime syrien de faire revenir les investisseurs et de promouvoir un retour à la normale », a écrit cette semaine l'hebdomadaire économique en ligne Syria Report. Mais son « impact réel sera difficile à juger (...) en raison des combats qui se poursuivent dans plusieurs parties du pays, des sanctions occidentales et du manque de fonds pour la reconstruction », précise-t-il.

Déclenché par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire morcelé. Il a fait plus de 330 000 morts et des millions de déplacés.

 

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commentaires (4)

Allez, on oublie les milliers de morts, de blessés et d'estropiés suite à la participation criminelle de tous dans conflit: les soi-disant "résistants" de tout poil locaux et internationaux et on ne pense qu'aux futurs dollars qui vont garnir les poches de ces gens très dévoués accourus de tous les coins du monde...! A quand la prochaine guerre lucrative ? Irène Saïd

Irene Said

08 h 42, le 20 août 2017

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Commentaires (4)

  • Allez, on oublie les milliers de morts, de blessés et d'estropiés suite à la participation criminelle de tous dans conflit: les soi-disant "résistants" de tout poil locaux et internationaux et on ne pense qu'aux futurs dollars qui vont garnir les poches de ces gens très dévoués accourus de tous les coins du monde...! A quand la prochaine guerre lucrative ? Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 42, le 20 août 2017

  • Avec un président Assad (lion) la Syrie aura la loi de la jungle donc pourquoi reconstruire faites en directement une forêt plus ou moins vierge qui en plus accomoderait les daechites intellos et verts.

    Wlek Sanferlou

    03 h 23, le 20 août 2017

  • Et comme notre journal excelle dans les classifications , je dirai que 1er) la Russie NPM 2eme) l'Iran NPR 3eme) La Chine NPEM , Nouvelle Puissance Economique Mondiale 4eme) L'Irak NAI , Nouvel Allié Indéfectible 5eme) Le Liban NPSR , Nouvelle Puissance Sous-Régionale , à profiter de cette manne économique à venir , grâce à une politique de résistance qui fera fi des sanctions embargos boycott idiots ...etc... Et tous les autres qui resteront à la porte la main tendue ou à la recherche d'un sponsor parmi les 5 de l'axe de la résistance .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 28, le 19 août 2017

  • La Banque Mondiale a pu évaluer les effects de la guerre en cours en Syrie à 230 milliards de dollars à un moment. Elle n'a certainement pas évalué cette donne à 4 fois le PIB ou le PNB du pays puisqu'elle établit ce dernier agrégat en 2012/13/14 à 107 milliards de dollars en moyenne annuelle. Établi en parité pouvoir d'achat, le Produit syrien est un peu plus élevé. L'attrait de la reconstruction de la Syrie est largement justifié.

    Khlat Zaki

    11 h 08, le 19 août 2017

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