Le directeur de la Sûreté générale libanaise, le général Abbas Ibrahim, a indiqué vendredi que l'accord de cessez-le-feu, conclu jeudi matin entre le Hezbollah et les jihadistes du Front Fateh el-Cham qui se trouvent encore dans le jurd d'Ersal, à la frontière avec la Syrie, était mis en oeuvre comme convenu.
"Tout se passe comme prévu en ce qui a trait à l'accord du jurd d'Ersal. Sa mise en oeuvre se déroule conformément aux modalités sur lesquelles l'ensemble des parties se sont accordées", a déclaré M. Ibrahim, qui a effectué la médiation entre les deux camps, à la chaîne du Hezbollah, al-Manar.
Cet accord de trêve prévoit la libération de cinq combattants du parti chiite qui étaient détenus par le groupe jihadiste, avait annoncé le service d'information de guerre du Hezb. Il n'est pas précisé quand ces combattants avaient été enlevés et où ils étaient détenus. En retour, les jihadistes et leurs familles sont censés évacuer la zone en question pour se diriger vers Idleb, en Syrie. Selon plusieurs sources concordantes, plus de mille individus se sont enregistrés pour ce transfert.
Jeudi, le directeur de la SG avait précisé que "le départ de ceux qui souhaitent se rendre à Idleb se fera sous supervision de l'Etat libanais, en coordination avec la Croix-Rouge, qui prendra en charge le côté logistique de l'évacuation". Le directeur de la SG s'était dit à cet effet "optimiste, malgré certains obstacles", affirmant que l'opération prendra "quelques jours".
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Geagea tacle le Hezbollah
Alors que le calme régnait toujours dans la journée dans le jurd d'Ersal, où le Hezbollah avait lancé sa bataille il y a sept jours, les regards se tournent vers les hauteurs des localités chrétiennes de Ras Baalbeck et de Qaa, dans le nord de la Békaa, où des dizaines de combattants du groupe Etat islamique (EI) sont postés.
Dans la matinée, l'armée libanaise a bombardé des positions de l'EI sur les hauteurs de ces deux localités. Selon les sources militaires citées par la chaîne locale LBCI, la troupe aurait reçu l'ordre d'intensifier ses bombardements.
Sur le plan politique, la question du monopole de la violence fait toujours débat au Liban. "Un Etat fort ne peut pas être édifié tant qu'il y aura des groupes armés illicites et que la décision de guerre ou de paix n'appartiendra pas qu'à l'Etat", a déclaré le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, en référence au Hezbollah, lors d'une rencontre avec 200 Libanais résidant à l'étranger, en visite dans leur pays d'origine.
Jeudi, le leader des FL s'était demandé sur Twitter, "à quoi bon se débarrasser des poches de jihadistes dans des contrées éloignées à la frontière avec la Syrie, si cela implique la perte de la notion d'Etat?".
De son côté, le ministre de l'Economie, Raed Khoury, a affirmé que la bataille du jurd de Ersal n'aura pas de conséquences sur le Liban.
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commentaires (10)
Il ne faut se faire des illusions: Israël soutenu par les usa et toute l Europe( y compris notre mère la France) et bien sûr la Russie est un forgeron habile avec la tâche magistrale de modelé notre région: le forgeron chauffe à feu ardent et bat de toutes ses forces politiques, militaires et financières pour faire le produit désiré... Les outils ? Toutes ces pseudo puissances régionales qui remplissent nos nouvelles. Ah si seulement on remplissait nos écoles et nos universités au lieu de nous entretient en guerre fratricides. Encore une fois: Allah yisseiidna et ouvre nos yeux
Wlek Sanferlou
21 h 07, le 28 juillet 2017