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Liban - Éclairage

La manipulation du dossier des réfugiés au service du régime Assad

Les réfugiés syriens sont depuis quelques jours au cœur d’une polémique au timing jugé particulièrement « douteux ». Photo Reuters.

Qui se cache derrière l'escalade autour du dossier des déplacés syriens ? Qui souhaite mettre ces derniers en confrontation avec l'armée libanaise? Qui tente d'exploiter ce dossier pour en faire une carte de pression ? Pourquoi prendre l'armée, qui réalise des exploits au niveau de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, comme cible ?
Selon des sources bien informées, certains tentent de manipuler le dossier des déplacés et de tirer profit des raids menés par l'armée contre certains camps de réfugiés dans le jurd de Ersal. Ces mêmes parties cherchent à utiliser les prises de position critiques à l'égard de ce qui s'est produit sur le terrain et les appels à une enquête transparente.

Il est clair que ce sont des personnalités connues qui se cachent derrière les appels aux réfugiés syriens à manifester dans la rue contre l'armée. Et il paraît plus que jamais nécessaire aujourd'hui de démasquer les parties qui sont derrière cette exploitation politique, laquelle intervient au moment où il est de plus en plus question d'une opération menée par le régime syrien et les miliciens du Hezbollah contre les camps de réfugiés dans le jurd. Il convient de rappeler dans ce cadre que le parti chiite avait mis en garde les déplacés contre cette bataille, les invitant à retourner chez eux. Il a même pris en main le départ de quelques centaines d'entre eux.

 

(Lire aussi : Réfugiés syriens : une polémique au timing bien douteux...)

 

Cette agitation dans la rue libanaise autour des réfugiés syriens s'inscrit dans la foulée des développements de la crise syrienne après les réunions d'Astana, les négociations de Genève et le sommet Trump-Poutine qui a porté sur un partage d'influence en Syrie et sur la mise en branle d'une solution. Elle intervient également au moment où Téhéran cherche à établir une zone d'influence dans le Qalamoun. Ce qui fait dire à des milieux gouvernementaux que cette mobilisation contre l'armée s'inscrit dans le cadre d'une opération de chantage contre la troupe. L'objectif est de saper la stabilité du pays et de donner de lui l'image d'un pays fragile. Le spectre des vieux arguments du régime syrien, selon lesquels le Liban est incapable de se gouverner lui-même, revient immanquablement à l'esprit.

Il est en effet bien peu probable que des réfugiés syriens décident de se lancer dans des manifestations contre l'armée sans qu'un maître de marionnettes quelconque ne tire les ficelles de cette initiative. L'armée libanaise sait certainement qui est derrière cette manœuvre, concomitante aux appels lancés aux déplacés pour qu'ils rentrent en Syrie, et aux « conseils » dirigés au Liban pour qu'il coordonne avec le régime syrien à ce niveau. Il est ainsi question de la création d'une instance dont la mission serait de coordonner avec le régime Assad sur le dossier des réfugiés, ou bien de la nomination d'un émissaire du président de la République à cette fin. De sources politiques qui suivent de près ce dossier, le chef de l'État attendrait le moment propice pour que cette question soit posée en Conseil des ministres.

 

(Lire aussi : Geagea : Pour en finir avec le terrorisme, il faut régler le cas Assad)

 

Naturellement, la proposition d'une normalisation des rapports avec Assad avait débouché sur une polémique, recréant le clivage 14 Mars-8 Mars sur la scène politique libanaise. Le retour des réfugiés en terre syrienne nécessite en effet un accord international garantissant leur protection selon les mécanismes opportuns. Les organisations internationales évoquent ainsi un retour volontaire dans un climat de sûreté. Or un dialogue libanais direct avec le régime Assad n'a aucun intérêt dans ce cadre. Politiquement, cela ne servirait qu'à Assad, lui octroyant une reconnaissance et un rôle d'arbitrage qu'il ne possède pas. Le Hezbollah aussi tente de profiter du dossier des réfugiés pour tenter de donner l'impression qu'il n'est pas contre le peuple syrien, dont il faciliterait le retour chez lui...

Des parties libanaises invitent dans ce cadre le Premier ministre Saad Hariri, qui part bientôt en tournée à Washington, Paris, Moscou et New York pour évoquer ce dossier, à relancer la dynamique visant à tracer les frontières entre le Liban et la Syrie et à réclamer l'application de la résolution 1701 pour contrôler ces frontières et empêcher l'afflux d'armes illégales avec l'aide de la Finul et d'observateurs, à même de consolider les mesures prises par l'armée, avec l'aide de pays européens, notamment l'Allemagne et la Grande-Bretagne.

 

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Qui se cache derrière l'escalade autour du dossier des déplacés syriens ? Qui souhaite mettre ces derniers en confrontation avec l'armée libanaise? Qui tente d'exploiter ce dossier pour en faire une carte de pression ? Pourquoi prendre l'armée, qui réalise des exploits au niveau de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, comme cible ?Selon des sources bien informées, certains...

commentaires (3)

Qui se cache derrière l'escalade ? C'est clair comme "l'oeil du coq" comme disait ma grand-mère. Ce sont les "Italiens" !

Un Libanais

12 h 59, le 18 juillet 2017

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Commentaires (3)

  • Qui se cache derrière l'escalade ? C'est clair comme "l'oeil du coq" comme disait ma grand-mère. Ce sont les "Italiens" !

    Un Libanais

    12 h 59, le 18 juillet 2017

  • Vous posez de bonnes questions Mr A-A , mais vous ne donnez pas les réponses ! Donc pour moi ceux qui souhaitent que la rue libanaise s'embrase dans un conflit entre les refugiés syriens et l'armée , ceux qui se cachent derrière tout ça , ce ne peut être que le voisin usurpateur de la Palestine au Sud du Sud . Vous ne pensez pas ?

    FRIK-A-FRAK

    11 h 38, le 18 juillet 2017

  • MA FI GHAYRONE ! TOUJOURS LES MEMES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 37, le 18 juillet 2017

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