C'est sous les chants des oiseaux, audibles dans tous les recoins du village, qu'amoureux de la nature et passionnés d'histoire seront accueillis à Anjar, qui signifie en arabe la source au fort courant d'eau. Ce véritable havre de paix, au cœur de la Békaa, a pu être reconstitué par les familles arméniennes de Moussa Dagh (Jabal Moussa, aujourd'hui en Turquie et anciennement en Syrie), ayant fui en 1939 les exactions de l'occupation turque. Anjar a d'ailleurs été aménagée fidèlement aux six villages de leur localité d'origine – Haji Habibli, Kebusiyeh, Vakif, Kheder Bek, Yoghunoluk et Bitias.
« Afin de protéger la population arménienne, le gouvernement français avait acheté les terrains au Liban, avant de distribuer des petites parcelles de terre de manière égale entre tous les habitants, indépendamment de leur statut social », raconte le président de la municipalité de Anjar, Vartkes Khoshian. Pour assurer la survie des familles, les Français avaient également mis en place en 1945 un système d'irrigation ingénieux, qui relie les deux sources du village – Nabeh Anjar et Nabeh Chamsine – aux 1 200 hectares de terres cultivables. Conservés jusqu'à aujourd'hui et récemment restaurés grâce à l'aide de la Société pour la protection de la nature au Liban (SPNL), les canaux d'irrigation fascinent les visiteurs de Anjar, qui peuvent les découvrir en choisissant un parcours de randonnée qui leur est dédié.
Et il semblerait que ces canaux d'irrigation ont fait des miracles !
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commentaires (3)
Franchement le village d'Anjar et ses habitants sont d'une grande générosité, des gens géniaux pour leur savoir, leur amour de la terre, l'amour de leur racine, pour leur langue, leur ouverture d'esprit.... Dans le village,il existe les trois confessions chrétiennes, représentées par leurs église, écoles, cliniques.... Leur dialecte très particulier, riche, un vrai moyen de transmission intergénérationnel. Les habitants d'Anjar, ont transformé le bout de terre qu'ils avaient reçu, à un petit paradis à 60 Km de Beyrouth. Des parcs, verdures, vergers, vignes et j'en passe... Anjar, c'est un peu l'autre Zghorta du Liban, méconnu par le grand public libanais. Leur discrétion est probablement du à une volonté de créer une harmonie durable avec les habitants de la plaine de Bekaa. Beaucoup d’habitants d'Anjar occupent des fonctions importantes dans le monde notamment en Europe et états unis, certains ont même été élus dans ces pays. Anjar mérite vraiment d'être connu par les libanais en général, et ce concours d'élection du "le village préféré des libanais" en est une occasion formidable. Pour que les habitants de Anjar accèdent à cette force morale, créatrice, enracinée, ils ont du puisé dans quelque chose de structurelle profonde qui vient probablement de leur terre d'origine, une force exceptionnelle. Anjar fait honneur à notre pays le Liban, leur exemple peut nous servir tous. Un village vraiment à découvrir c'est d'une grande beauté et d'humanité.
Sarkis Serge Tateossian
18 h 34, le 15 octobre 2017