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Le village préféré des Libanais - 2017

Prendre L’Orient-Le Jour par la main, et…

Il y a quelques jours, un rapport publié par le centre de recherches Arab Reform Initiative (ARI), et qui classait le Liban septième sur une dizaine de pays arabes en terme de démocratie, de droits de l'homme et de bonne gouvernance, nous enlevait la dernière illusion qui nous restait. Non, trois fois non : nous ne sommes définitivement pas/plus cette oasis démocratique dans un désert de droits et de lois ; nous ne sommes pas/plus cette exception, cette flamme, dans la barbarie triomphante, en ce IIIe millénaire, au Proche-Orient. Nous ne sommes pas non plus, c'est un euphémisme, un pays où les services publics, entre électricité, eau, internet, écoles, santé, routes, etc. rayonnent par leur efficacité – loin, très loin de là. Nous ne sommes pas, enfin, du moins dans notre majorité, un peuple soucieux de l'hygiène physique et morale de notre pays, ni de son image, englués que nous sommes dans un aquabonisme, un m'enfichisme gentiment méditerranéens, mais sacrément létaux pour cette terre qui est la nôtre. Surtout quand tout cela accouche d'un désir d'ailleurs de plus en plus brûlant, et plus seulement chez les jeunes Libanais : les aînés, aussi, sont de plus en plus nombreux à vouloir partir, avec enfants et bagages.

Pourtant, elle est férocement belle, notre terre. Pourtant, ils sont bourrés de petits périmètres simplement merveilleux, nos 10452 kilomètres carrés. Pourtant, d'immortelles histoires et du rêve, en cherchant un peu, en voulant trouver, on en rencontre un peu partout. Pourtant, peut-être que nous ne les méritons pas toujours et qu'il est grand temps que nos mentalités évoluent. Génétiquement.


L'an dernier, après la première édition du Village Préféré des Libanais lancé par L'Orient-Le Jour, après la victoire de Akkar el-Atika et le très gros succès de l'initiative, nous nous sommes dit que la deuxième mouture serait tout aussi sympathique ; qu'elle poursuivrait le mariage de l'utile et de l'agréable. Qu'elle continuerait à célébrer nos retrouvailles, nous Libanais d'ici et de la diaspora, avec nos racines, nos ailes, nos placentas de bonheur qu'ont été, que sont, et que resteront nos villages. Que la deuxième édition continuerait d'encourager cette indispensable mécanique des fluides : le tourisme interne, qu'il soit rural, religieux, gastronomique, sportif, peu importe... Qu'elle continuerait, aussi, à (dé)montrer comment et combien la nostalgie sait être féconde, porteuse, motrice ; bref, tarkovskienne. Nous étions convaincus que ce Village Préféré des Libanais an II saura vous prendre par la main, lecteurs du Liban ou des cinq continents, pour un petit-déjeuner à Anjar ou Aqoura, une matinée à Beit Chabeb, un déjeuner à Bhamdoun ou Hasroun, une promenade à Maasser el-Chouf, une baignade à Qleilé, un goûter à Sir el-Denniyé, un dîner à Tannourine, ou une soirée sous les étoiles à Tebnine.

Tout cela sera. Tout cela se fera, sans doute aucun. Mais cette année, contrairement à 2016, quelque chose a changé. Nous ne pouvons plus, nous, L'Orient-Le Jour, mais surtout vous, lecteurs, nous contenter du sympathique, du festoyant, de la randonnée, de la kebbé nayyé et de l'arak, de la (re)découverte de nos îlots du bon et du beau. Cela est naturellement nécessaire, mais pas/plus suffisant : la région au cœur de laquelle ce pays survit est un marécage sans fin, et notre maison-Liban, parfois, souvent, ressemble à une immonde porcherie. Contre un Etat failli, contre l'irrespect et l'inconscience hallucinants d'une grande partie d'entre nous, plusieurs initiatives, belles et courageuses à en pleurer, celles de la société civile, à titre individuel ou fédérées en collectif, font une magnifique résistance. Et c'est dans cet exact cadre-là que L'Orient-Le Jour, en partenariat comme l'an dernier avec la Fransabank, tient à placer cette deuxième édition du Village Préféré des Libanais. Dans cette résistance touristique (et culturelle) - la seule résistance à même de sauver ce pays.

Plus encore, sans doute : dans une révolution touristique (et culturelle). Impossible à réaliser sans chacun(e) d'entre vous. D'entre nous.

 

Et relisez, ici, les articles de la première édition du village préféré des Libanais

Il y a quelques jours, un rapport publié par le centre de recherches Arab Reform Initiative (ARI), et qui classait le Liban septième sur une dizaine de pays arabes en terme de démocratie, de droits de l'homme et de bonne gouvernance, nous enlevait la dernière illusion qui nous restait. Non, trois fois non : nous ne sommes définitivement pas/plus cette oasis démocratique dans un désert de...

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