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Économie - Investissements

Liban : Le secteur de la santé peut-il être plus attractif ?

Des acteurs locaux et internationaux recommandent au Liban de soutenir davantage l'innovation.

Selon les participants à la conférence, le Liban doit également améliorer son cadre réglementaire dans le domaine de la santé. Photo K. O.

Pour être compétitif dans un secteur sanitaire en quête permanente d'innovation, le Liban devrait moderniser ses infrastructures et son cadre réglementaire, et soutenir davantage l'innovation. Tel est le message porté par les professionnels locaux et internationaux qui intervenaient lundi au Forum international de l'industrie pharmaceutique de Beyrouth, qui se tenait à l'hôtel Phoenicia.

Certes, le Liban a plusieurs atouts pour attirer les investissements étrangers dans le secteur, qui, additionné aux services d'éducation, pesait environ 11 % du PIB libanais en 2015, selon les derniers comptes nationaux. D'abord, en matière de ressources humaines : « Nous avons de bons médecins et infirmiers, beaucoup de jeunes talents sont formés dans nos universités, dont la qualité d'enseignement est mondialement reconnue », a affirmé Ziyad Ghazzal, fondateur et directeur exécutif adjoint du centre médical d'excellence cardio-vasculaire de l'Hôpital de l'Université américaine de Beyrouth.

Les investisseurs locaux comme internationaux peuvent aussi compter sur le soutien du secteur bancaire, ainsi que sur plusieurs mesures publiques incitatives. « Le Liban compte quelque 11 000 entrepreneurs dans le secteur de la santé. Des prêts d'environ 160 millions de dollars pour financer leurs investissements sont actuellement accordés par le secteur bancaire », a par exemple indiqué le directeur du département bancaire au sein de la Banque du Liban (BDL), Nagib Anwar Choucair. « Il y a de nombreuses opportunités au Liban pour les investissements dans les industries pharmaceutiques par exemple. Nous avons droit à des prêts subventionnés sur une durée de sept ans, et nous pouvons bénéficier – grâce à l'Autorité de développement des investissements au Liban (IDAL) – de certaines exemptions fiscales sur une durée de dix ans. Des discussions sont même en cours pour rallonger ce délai à quinze ans », s'est réjoui de son côté l'Émirati Abdul Razzaq Yousef, qui a investi en 2009 au Liban en fondant Arwan Pharmaceutical Industries.

 

(Pour mémoire : Le gouvernement appelle à soutenir l'industrie pharmaceutique locale)

 

Écosystème de qualité
Pour autant, si les compagnies internationales présentes au Liban se disent plus au moins satisfaites de la qualité de la logistique industrielle du pays, elles pointent du doigt les limites de ses infrastructures scientifiques et de son cadre réglementaire, selon une étude du cabinet de conseil international QuintilesIMS présentée par son directeur commercial Bakul Mukherejee.

« Quelque 100 milliards de dollars sont investis chaque année dans le monde dans le secteur de la santé, et 80 % d'entre eux sont attirés par les 20 pays leaders sur le marché, en grande partie grâce à leurs politiques publiques basées sur des objectifs à long terme, et une coopération effective entre les autorités publiques et les acteurs industriels », a insisté le directeur exécutif du département dédié aux politiques publiques des pays émergents au sein de la firme multinationale Merck & Co, Jeffrey Kemprecos. « En réussissant à créer un écosystème de qualité, un petit pays comme le Liban peut réussir à surpasser les grands pays. Preuve en est que les trois pays leaders dans le secteur de la santé sont Singapour, Israël et Taïwan », a-t-il poursuivi.

M. Kemprecos recommande également une meilleure orientation des investissements vers la recherche et le développement (R&D). « L'argent et l'avenir sont dans la R&D ! Plus de 80 % des investissements internationaux sont alloués à la R&D et moins de 20 % seulement au renforcement du capital du secteur », a-t-il souligné.

Un message reçu par les acteurs publics et privés du pays, qui misent de plus en plus sur les innovations apportées par l'économie numérique. En effet, « la circulaire 331 (émise en 2013 par la BDL et qui a permis d'injecter plus de 400 millions de dollars dans l'écosystème numérique libanais, NDLR) a également profité à des start-up innovant dans le secteur de la santé », a rappelé M. Choucair. « La 331 a aidé les banques à investir dans des idées innovantes dans le secteur de la santé à travers des fonds d'investissement », s'est réjoui M. Ghazzal.

Le forum a d'ailleurs permis à huit jeunes entrepreneurs de pitcher leurs projets devant les industriels du secteur. D'un dispositif permettant d'effectuer plus simplement et de manière moins douloureuse les tests de diabète, à un engin permettant aux personnes souffrant de paralysie de marcher, en passant par une application permettant aux malades d'avoir des consultations virtuelles avec leurs médecins, l'audience semblait conquise...

 

 

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