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À La Une - Syrie

Assad a pris "au sérieux" l'avertissement de Trump contre une nouvelle attaque chimique, affirme Mattis

Près de 100.000 civils sont pris au piège" à Raqqa, selon l'ONU

L'avertissement émis par le président américain Donald Trump contre une nouvelle attaque chimique en Syrie a été "pris au sérieux" par le régime de Bachar el-Assad, a affirmé mercredi son secrétaire à la Défense, Jim Mattis. REUTERS/Michaela Rehle

L'avertissement émis par le président américain Donald Trump contre une nouvelle attaque chimique en Syrie a été "pris au sérieux" par le régime de Bachar el-Assad, a affirmé mercredi son secrétaire à la Défense, Jim Mattis.

"Il semble qu'ils ont pris l'avertissement au sérieux", a assuré M. Mattis, en route vers une réunion ministérielle de l'Otan à Bruxelles, à des journalistes.

Les États-Unis ont accusé le régime syrien de Bachar el-Assad de préparer une nouvelle attaque chimique, et se sont dits prêts à riposter comme ils l'avaient fait après une attaque chimique présumée à Khan Cheikoun (nord) qui a fait au moins 88 morts début avril.

L'avertissement américain a été émis par le porte-parole de M. Trump lundi soir après la détection par les services de renseignements d'une activité suspecte sur la base aérienne syrienne d'où était partie la précédente attaque, selon le Pentagone.

Le président américain "voulait les dissuader", a précisé M. Mattis. "Ils (le régime syrien, ndlr) ne l'ont pas fait", a-t-il insisté, tout en précisant que "le programme chimique d'Assad va bien au-delà d'une seule base aérienne".

Mardi, lors d'une conversation téléphonique, M. Trump et son homologue français Emmanuel Macron ont souligné "la nécessité de travailler à une réponse commune en cas d'attaque chimique en Syrie", une menace à peine voilée qu'ils n'hésiteraient pas à riposter comme l'avaient fait les Etats-Unis après l'attaque de Khan Cheikhoun.

Cette attaque, dans laquelle de nombreux enfants sont morts, avait provoqué un tollé international. En réponse, l'armée américaine avait tiré 59 missiles contre la base d'al-Chaayrate près de Homs (centre de la Syrie), marquant la première intervention armée de Washington contre le régime de Damas.
Déjà en août 2013, le régime syrien avait été accusé d'avoir utilisé du gaz sarin lors d'une attaque dans la banlieue de Damas, faisant 1.400 morts.

 

(Lire aussi : Washington décèle des préparatifs d’une nouvelle attaque chimique en Syrie)

 

Près de 100.000 civils "pris au piège" à Raqqa
Par ailleurs, l'ONU a estimé mercredi que près de 100.000 civils étaient encore "pris au piège" à Raqqa, principal bastion du groupe État islamique (EI) en Syrie, que les Forces démocratiques syriennes (FDS, antijihadistes) tentent de reprendre.

"Avec l'intensification des frappes aériennes et des combats au sol, le nombre de victimes civiles augmente et les voies de fuite se ferment les unes après les autres", fait valoir le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme dans un communiqué.

Selon des données recueillies par le Haut-Commissariat, "près de 100.000 civils sont actuellement pris au piège" à Raqqa et "au moins 173 civils - il s'agit ici d'une estimation prudente, et le nombre réel pourrait être bien plus élevé - ont été tués dans les combats depuis le 1er juin".

Située dans le nord du pays et bordée par le fleuve de l'Euphrate, Raqqa comptait avant la guerre quelque 300.000 habitants, en majorité des Arabes sunnites. C'était également la ville de milliers de chrétiens arméniens et syriaques et les Kurdes formaient 20% de sa population.

 

(Lire aussi : Les FDS s'emparent du quart de Raqqa)

 

La bataille de Raqqa est la plus emblématique pour les FDS qui sont engagées dans des combats contre les jihadistes depuis des mois avec l'appui d'une coalition internationale menée par les Etats-Unis tant sur le plan aérien, qu'avec des conseillers, des armes et de l'équipement.

"Les bombardements de ces trois dernières semaines sur Raqqa ont laissé les civils dans un état de terreur et de confusion quant aux possibilités de trouver refuge entre les atrocités commises par les soldats de Daech (acronyme en arabe de l'EI) et la lutte acharnée pour les défaire", a relevé le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein, cité dans le communiqué. "Le grand nombre de victimes civiles montre que les parties en présence doivent en faire beaucoup plus pour assurer la protection de la population civile", a-t-il ajouté.

M. Zeid exhorte les parties au conflit à mettre en place des mesures qui permettent aux civils qui souhaitent fuir les combats de le faire en toute sécurité. Il appelle aussi toutes les forces, y compris les troupes soutenues par la coalition internationale, à veiller à ce que leurs opérations soient pleinement conformes au droit international et à enquêter de façon "rapide et efficace" lorsqu'il y a des "rumeurs" faisant état de victimes civiles.

Selon le Haut-Commissariat, les FDS, qui sont formées de combattants kurdes et arabes, "se seraient elles-mêmes rendues coupables de violations des droits de l'Homme et d'abus de ces droits dans les zones qu'elles contrôlent, notamment dans la ville de Tabqa". Le communiqué cite ainsi "des actes de pillage, d'enlèvements, de détentions arbitraires dans le cadre des opérations de filtrage, ainsi que de recrutement d'enfants".

 

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