Rechercher
Rechercher

À La Une - conflit

L'attaque chimique, une "ligne rouge" déjà franchie en Syrie

Le président américain Donald Trump a pris le contrepied de son prédécesseur Barack Obama qui, dans des circonstances similaires, avait reculé.

En frappant militairement le régime syrien après une attaque chimique, le président américain Donald Trump a pris jeudi le contrepied de son prédécesseur Barack Obama qui, dans des circonstances similaires, avait reculé. Ford Williams/Courtesy U.S. Navy/Handout via REUTERS

En frappant militairement le régime syrien après une attaque chimique, le président américain Donald Trump a pris jeudi le contrepied de son prédécesseur Barack Obama qui, dans des circonstances similaires, avait reculé.

Le 21 août 2013, la communauté internationale n'a aucune doute. La "ligne rouge" édictée par Barack Obama vient d'être franchie, avec un raid aux armes chimiques près de Damas imputé au régime syrien.
Après le massacre de la Ghouta, un banlieue est de la capitale syrienne où quelque 1.400 âmes sont fauchées - selon le renseignement américain - par un bombardement au gaz sarin, tous les regards se tournent vers Washington.

Barack Obama, deux jours plus tard, se dit prêt à frapper l'armée du président Bachar el-Assad. Londres et Paris, ses principaux alliés militaires occidentaux, soutiennent son discours de fermeté. Il faut punir Bachar el-Assad.
Mais, à la surprise générale, aux Etats-Unis comme sur la scène internationale, il décide de soumettre cette décision à un vote du Congrès, écartant de facto une action militaire à court terme.

Entre temps, l'ex-président a pris acte du rétropédalage de l'allié britannique, après un vote négatif du Parlement qui exclut toute participation militaire pour des Britanniques traumatisés par la guerre d'Irak.
De fait, les Etats-Unis n'interviendront jamais directement contre Damas sous l'administration de Barack Obama, soucieux de maintenir le fragile équilibre géopolitique et militaire régional. A la place, Washington négocie avec Moscou le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, qui débute en octobre 2013. L'opération conduite sous l'égide de l'OIAC, l'organisation des Nations unies pour l'interdiction des armes chimiques qui a d'ailleurs obtenu pour cela le prix Nobel de la paix en 2013, devait en théorie permettre la neutralisation de ces armes du gouvernement.

(Lire aussi : Syrie : pourquoi les Américains ont changé de ton)

 

"Fier"
Reste qu'aux Etats-Unis comme à l'étranger, la décision controversée du président Obama le place sous le feu des critiques, lui reprochant sa paralysie sur le dossier syrien.

Mercredi encore, au lendemain d'une nouvelle attaque chimique imputée au régime de Bachar el-Assad par Washington, Donald Trump juge que son prédécesseur en porte une part de responsabilité. De "nombreuses lignes" ont été "franchies" impunément, souffle le bouillant milliardaire. Il en est sûr: l'attaque est "la conséquence de la faiblesse et du manque de détermination" de l'administration précédente, qui n'a "rien fait" à part décréter la fameuse "ligne rouge".

Le président François Hollande restera lui aussi longtemps amer vis-à-vis de cette reculade américaine, qui entachera durablement les relations entre les deux dirigeants. La France, elle, était prête à s'engager aux côtés des Américains.

 

(Lire aussi : Khan Cheikhoun bouleversera-t-il tous les plans d'Assad ?)

 

Conscient des critiques, Barack Obama a jugé utile, avant de quitter la Maison Blanche mi-janvier, de revenir sur cet épisode, et s'est dit "fier" d'avoir renoncé à frapper le régime de Bachar el-Assad.
"La perception était alors que ma crédibilité était en jeu, que la crédibilité de l'Amérique était en jeu", s'est souvenu l'ancien président. "En appuyant sur le bouton pause à ce moment-là, je savais que cela aurait un coût politique pour moi." "Le fait que j'ai été capable de m'abstraire de la pression immédiate et de réfléchir à ce qui était dans l'intérêt de l'Amérique, pas seulement par rapport à la Syrie mais aussi par rapport à notre démocratie, a été l'une des décisions les plus difficiles qui soit", a-t-il répondu.

Après le raid mené mardi sur Khan Cheikhoun, qui a fait au moins 86 morts, Donald Trump se trouvait face à la même équation: frapper Damas, avec tous les risques que cela comporte, ou maintenir le statu quo, quitte à être comparé à Barack Obama.

 

Lire aussi
Assad : Soit la victoire, soit la Syrie sera rayée de la carte

Des habitants de Khan Cheikhoun racontent comment la mort a frappé en quelques minutes

La thèse d'un accident à Khan Cheikhoun est "fantaisiste", estiment des experts

Syrie: la conférence de Bruxelles promet 6 milliards de dollars d'aide

Conflit syrien : quand les Occidentaux changent de ton...

 

Repères
Attaque de Khan Cheikhoun en Syrie : ce que l'on sait

Retour sur les utilisations d'armes chimiques dans le conflit syrien

En frappant militairement le régime syrien après une attaque chimique, le président américain Donald Trump a pris jeudi le contrepied de son prédécesseur Barack Obama qui, dans des circonstances similaires, avait reculé.
Le 21 août 2013, la communauté internationale n'a aucune doute. La "ligne rouge" édictée par Barack Obama vient d'être franchie, avec un raid aux armes chimiques...

commentaires (2)

LA LIGNE ROUGE FRANCHIE MENE CEUX QUI L,ONT VIOLEE SUR LES RIVES PUIS DANS LES EAUX DU LETHE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 58, le 07 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • LA LIGNE ROUGE FRANCHIE MENE CEUX QUI L,ONT VIOLEE SUR LES RIVES PUIS DANS LES EAUX DU LETHE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 58, le 07 avril 2017

  • Donald Trump un vieux fou qui prend des mesures folles pour allumer plus la guerre civile en Syrie . Triste .

    Antoine Sabbagha

    11 h 39, le 07 avril 2017

Retour en haut