Rechercher
Rechercher

À La Une - France

Macron remanie son gouvernement après le départ de ministres

Florence Parly nommée ministre des Armées, en remplacement de Sylvie Goulard.

Le nouveau gouvernement du président français, Emmanuel Macron, a vu le jour mercredi. Photo AFP

Le président français Emmanuel Macron a remanié mercredi son gouvernement, intégrant des personnalités peu connues du monde politique, après le départ inattendu de quatre ministres en trois jours, rattrapés par des affaires.

Florence Parly, 54 ans, haut-fonctionnaire plutôt marquée à gauche --elle a été secrétaire d'Etat dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin--, va succéder au ministère des Armées à Sylvie Goulard au sein de ce gouvernement, et qui compte de nombreux techniciens.

Issue du parti centriste Modem allié du président Emmanuel Macron, actuellement visé par une enquête sur des emplois présumés fictifs au Parlement européen, Mme Goulard a préféré renoncer à son poste pour "démontrer librement (sa) bonne foi. Son départ a entraîné celui de deux autres ministres issu du Modem, dont le chef de file de cette formation, François Bayrou, allié clé d'Emmanuel Macron durant la campagne présideentielle, transformant un remaniement qui ne devait être que "technique" en changement plus substantiel.

 

 

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, conserve son poste. Nathalie Loiseau, directrice de la grande école d'administration ENA, est chargée des Affaires européennes à la place de Marielle de Sarnez au sein de ce gouvernement formé après les législatives, qui ont doté le président centriste d'une majorité parlementaire très confortable.

La juriste et membre du Conseil constitutionnel Nicole Belloubet succède au poste de ministre de la Justice à François Bayrou.

Un autre ministre proche du président Macron, l'ancien socialiste Richard Ferrand, pour sa part mis en cause par la justice dans une affaire de favoritisme présumé révélée par la presse, a lui aussi été écarté du gouvernement. Il compte briguer la tête du groupe La République en marche (REM, le parti du président) à l'Assemblée nationale.

Dans la nouvelle équipe annoncée mercredi soir, il a été remplacé dans ses fonctions de ministre de la Cohésion des territoires par Jacques Mézard, précédemment ministre de l'Agriculture, lui-même été remplacé

 

Affaire embarrassante
L'enquête visant le Modem, ouverte le 9 juin pour "abus de confiance et recel", doit déterminer si la formation a salarié des collaborateurs travaillant en France avec des contrats d'assistants parlementaires européens.
L'affaire est d'autant plus embarrassante que M. Bayrou a piloté un projet de loi qu'il a présenté la semaine dernière sur la moralisation de la vie publique, un des chantiers prioritaires du chef de l'Etat après une campagne présidentielle entachée par les affaires. Celles-ci ont touché notamment le candidat de droite François Fillon, soupçonné d'avoir fait bénéficier son épouse et ses enfants d'emplois fictifs.

Plusieurs responsables politiques avaient appelé le Premier ministre Edouard Philippe à "exiger" le départ de M. Bayrou. Selon un sondage Harris interactive, 57% des Français souhaitaient aussi qu'il quitte le gouvernement.

En annonçant à l'AFP sa "décision de ne pas faire partie du prochain gouvernement", François Bayrou a assuré qu'elle ne lui avait pas été dictée. Il a également affirmé, lors d'une conférence dans l'après-midi, ne pas vouloir gêner le gouvernement, en l'exposant à "une campagne mensongère".

C'est "un choix personnel" qui "simplifie la situation", a réagi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
"M. Macron s'est servi de M. Bayrou pendant la campagne présidentielle et, maintenant qu'il a une majorité sans le MoDem, il le jette comme un vieux torchon", a raillé Marine Le Pen, présidente du parti d'extrême droite Front national (FN), battue par Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle.

Le FN est lui aussi visé par une enquête sur des emplois fictifs d'assistants parlementaires européens. Deux assistants FN ont déjà été inculpés par des juges parisiens.

Le deuxième gouvernement composé par Edouard Philippe, lui-même issu de la droite, devrait "être équilibré" et se composer "de gens qui viennent de la droite, de la gauche, du centre, des gens dont la légitimité ne résulte pas d'un engagement partisan", avait promis le Premier ministre.

 

Lire aussi

Macron a toutes les cartes mais pas de blanc-seing, selon la presse

Conforté par les législatives, Macron va engager ses réformes

 

Repère

L'Assemblée française s'offre un nouveau visage, rajeuni, renouvelé, féminisé

Le président français Emmanuel Macron a remanié mercredi son gouvernement, intégrant des personnalités peu connues du monde politique, après le départ inattendu de quatre ministres en trois jours, rattrapés par des affaires.
Florence Parly, 54 ans, haut-fonctionnaire plutôt marquée à gauche --elle a été secrétaire d'Etat dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut