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Moyen Orient et Monde - Élection française

Conforté par les législatives, Macron va engager ses réformes

La presse française souligne que l'abstention historique n'est pas un blanc-seing en faveur du président.

Le président français, Emmanuel Macron, visitant le Salon aéronautique du Bourget, hier. AFP/ChristopheArchambault

Désormais doté d'une franche majorité à l'Assemblée nationale, le président centriste Emmanuel Macron va pouvoir s'atteler à ses chantiers de réformes, parfois délicats, qu'il espère mener en France mais aussi en Europe. Son pari du renouvellement a été tenu avec la fin du bipartisme droite-gauche, la prééminence d'un bloc centriste, le nombre record de femmes et une entrée massive de nouveaux élus (425 sur 577). Ses nouvelles priorités sur le plan intérieur : moraliser la vie politique, réformer le droit du travail et renforcer l'arsenal antiterroriste.

 

Philippe reconduit
Le Premier ministre Édouard Philippe été reconduit hier par M. Macron et devra former un nouveau gouvernement dont la composition sera annoncée aujourd'hui, a-t-on appris auprès de l'Élysée. Le Premier ministre a « remis la démission de son gouvernement » au chef de l'État « qui l'a acceptée » , avant de renommer M. Philippe chef du gouvernement et de le charger de former une nouvelle équipe, a-t-on ajouté de même source.

Par ailleurs, le président a demandé à Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, de quitter le gouvernement pour « briguer la présidence du groupe » La République en marche à l'Assemblée nationale, a-t-on appris hier auprès de l'entourage du chef de l'État. De son côté, l'entourage de Richard Ferrand, mis en cause dans une affaire immobilière, a « confirmé » l'information, ajoutant que le ministre avait « accepté » cette proposition.

Le parti présidentiel la République en marche (REM) et sa formation alliée du MoDem ont obtenu dimanche une confortable majorité absolue à l'Assemblée et balayé les autres partis : 350 des 577 sièges, dont 308 pour REM seul.

Laminé, le Parti socialiste n'obtient que 30 élus contre 284 dans l'Assemblée sortante. Les Républicains parviennent à en conserver 112 (130 avec leurs alliés centristes). Déçu dans ses ambitions, le parti d'extrême droite Front national conquiert néanmoins 8 sièges (contre 2 auparavant), dont un pour sa présidente Marine Le Pen.

Les électeurs ont-ils pour autant donné un blanc-seing au président pour conduire ses réformes ? Pas tout à fait, relève la presse, en raison de l'abstention historique ayant marqué l'élection (57 % au second tour), perçue comme le refus d'une « carte blanche » au nouvel exécutif. « Nous obtenons une majorité nette, mais en même temps les Français n'ont pas voulu signer de chèque en blanc », a admis Christophe Castaner.
« Le peuple est entré en grève générale civique », a lancé le héraut de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, élu à Marseille et dont le parti vieux d'un an à peine, La France insoumise, a gagné 17 sièges. Car cette élection a consacré les jeunes partis et les nouveaux venus en politique : 91 % des nouveaux députés REM et 100 % de ceux de la France insoumise n'ont jamais siégé à l'Assemblée.

 

(Lire aussi : Macron a toutes les cartes mais pas de blanc-seing, selon la presse)

 

 

Agenda européen
Sur les 345 députés candidats à leur réélection, seuls 140 ont passé la rampe, et parmi les députés figurent 224 femmes, un nombre record. « Il y a un an, personne n'aurait imaginé un tel renouvellement politique », a souligné dimanche soir Édouard Philippe. « Seule l'abstention record vient ternir une victoire qu'aucun commentateur n'a anticipée en début de campagne », analyse hier le quotidien de gauche Libération. « En deux élections et quatre tours de scrutin, la révolution En Marche !, à laquelle personne ne voulait croire, a déferlé sur la France comme un tsunami », commente le journal de droite Le Figaro. Pour le constitutionnaliste Didier Maus, « on a tiré contre tout ce qui représentait un système antérieur et on essaie autre chose ».

Dans cette configuration, le chef de l'État, qui « marche sur l'eau » selon The Economist, a les coudées franches pour lancer de délicates réformes d'inspiration libérale-sociale. En réussissant son dernier pari – le contrôle de l'Assemblée –, Emmanuel Macron voit sa position renforcée au niveau européen, à la veille d'un Conseil européen et alors que commencent les négociations sur le Brexit.

Cet Européen convaincu, prônant « une France forte dans une Europe forte », doit participer à Bruxelles à ce Conseil des 22 et 23 juin consacré à des questions-clefs comme les migrations, la sécurité, la défense... Il a rencontré ces derniers jours plusieurs dirigeants européens pour discuter de la relance d'une Union impopulaire soumise à de fortes poussées nationalistes, des droits sociaux, de la directive des travailleurs détachés ou de la gouvernance de la zone euro.

 

 

 

Repère 

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Désormais doté d'une franche majorité à l'Assemblée nationale, le président centriste Emmanuel Macron va pouvoir s'atteler à ses chantiers de réformes, parfois délicats, qu'il espère mener en France mais aussi en Europe. Son pari du renouvellement a été tenu avec la fin du bipartisme droite-gauche, la prééminence d'un bloc centriste, le nombre record de femmes et une entrée massive...

commentaires (1)

je ne vois nul vote preferentiel la-dedans ! ils sont fous ces francais !

Gaby SIOUFI

11 h 01, le 20 juin 2017

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Commentaires (1)

  • je ne vois nul vote preferentiel la-dedans ! ils sont fous ces francais !

    Gaby SIOUFI

    11 h 01, le 20 juin 2017

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