Rechercher
Rechercher

Liban - Baabda

Aoun convoque les chefs des partis représentés au gouvernement à une réunion de concertation jeudi

La page de la loi électorale ayant été tournée, le régime veut plancher sur les projets de développement.

Le chef de l’État, Michel Aoun, entouré d’une délégation du conseil municipal de Kahalé. Photo ANI

Dans sa volonté de dynamiser les institutions constitutionnelles et d'activer les dossiers économiques qui intéressent la population et concernent son quotidien, le président de la République, Michel Aoun, a entrepris deux démarches hier. Il a signé le décret d'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement, débutant demain et s'achevant le 16 octobre, et a convoqué les chefs des blocs parlementaires représentés au sein du gouvernement à une réunion jeudi à Baabda.

Selon des informations recueillies par notre correspondante Hoda Chedid, le président Aoun a convié par écrit dix chefs de parti à « une réunion pour s'entendre sur l'activation des pouvoirs constitutionnels en faveur du bien public et de l'intérêt national suprême ». Les sources indiquent que le chef de l'État n'a pas fixé un ordre du jour mais a prévu des débats sur des projets économiques et de développement qui n'ont jusqu'alors pas encore été exécutés, et sur des propositions de loi dont l'adoption aura, selon lui, un impact positif sur le bien public et ravivera l'économie.

On apprend par ailleurs que l'invitation ne comporte pas d'indication sur les questions de la création d'un Sénat, de la consécration de la parité et de la décentralisation, mais évoque plutôt « ce qui reste à adopter et à compléter du document d'entente nationale et de la Constitution ».

 

(Lire aussi : Les réformes, nouveau cheval de bataille du CPL)

 

Pourquoi la convocation à la réunion s'est-elle cantonnée aux parties représentées au gouvernement ? « Parce qu'elles sont représentatives des deux tiers du Parlement », relèvent des observateurs, affirmant que « les Kataëb n'ont pas de lien avec l'exécutif, et ils devraient se contenter de débattre de tous ces dossiers dans l'hémicycle du Parlement où ils peuvent exprimer leur opposition ou leur approbation ».

Par ailleurs, s'il paraît certain qu'un communiqué politique sera publié à l'issue de la réunion de Baabda, il ne comportera pas de décisions liées à la parité ou au Sénat ou à d'autres points prévus dans l'accord de Taëf.
Sur un autre plan, notre correspondante estime qu'il est très probable que le dossier de l'électricité, constituant le premier point inscrit aujourd'hui à l'ordre du jour du Conseil des ministres, soit l'une des raisons principales qui ont poussé le chef de l'État à initier la réunion, d'autant qu'avec la saison d'été le besoin de production d'électricité se fait davantage ressentir.

Selon des sources proches des personnalités qui seront présentes jeudi à Baabda, le dossier de l'électricité reste controversé, sachant que sa figuration à l'ordre du jour du Conseil des ministres, immédiatement après l'adoption de la loi électorale, suscite des points d'interrogation sur une tentative d'exploiter le climat de compromis pour le faire passer, d'autant que le coût des navires-centrales et celui de la prorogation des contrats de distribution sont très élevés.

Des sources ministérielles indiquent dans ce cadre que des offres alternatives seront présentées, dont le montant serait de 40 % inférieur à celui du plan du ministre de l'Énergie, César Abi Khalil. Ces offres proposeraient la construction d'usines de production, sachant qu'à Beddaoui et Zahrani des usines sont édifiées sur des terrains de l'État et jouissent parfaitement des infrastructures requises. Ce qui contredit les affirmations de M. Abi Khalil selon lesquelles la construction d'usines terrestres est coûteuse et l'infrastructure qu'elle nécessite n'existe pas.

Dans les mêmes milieux, on estime que l'opposition d'une ou plusieurs parties au plan des navires-centrales conduirait à soumettre le dossier au vote en Conseil des ministres, quoique, dit-on, la grande probabilité est que ce projet de loi bénéficiera de la majorité des voix requise pour son adoption. Ce qui toutefois ne dispensera pas le gouvernement de présenter le texte au Parlement et de demander une ouverture de crédit pour financer le plan.

Au palais présidentiel
Le chef de l'État, Michel Aoun, a par ailleurs reçu, hier, au palais de Baabda une délégation du conseil municipal de Kahalé et une délégation des évêques maronites de la diaspora. Sur un autre plan, il a adressé un message de condoléances au président du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa, pour les dizaines de victimes des incendies qui ont ravagé des forêts au Portugal. M. Aoun a également exprimé sa sympathie au président allemand, Franck-Walter Steinmeier, et à la chancelière Angela Merkel à l'occasion du décès de l'ancien chancelier Helmut Kohl.

 

 

Lire aussi

Les conférences de Baabda, une réaction ?

 

 

La nouvelle loi électorale : principes généraux et application

Les mouvements de contestation se préparent d’ores et déjà à la bataille électorale

 Le plan de production de l’électricité risquerait « d’électriser » le débat

« La démocratie est en danger », met en garde le parti Kataëb

 

 La loi électorale et le changement du paysage politique : oui, mais avec des limites !, le décryptage de Scarlett Haddad

Le scrutin ou la loi ?, l'article d'Antoine Courban

Loi électorale : un projet qui reflète l’équilibre de force actuel

Dans sa volonté de dynamiser les institutions constitutionnelles et d'activer les dossiers économiques qui intéressent la population et concernent son quotidien, le président de la République, Michel Aoun, a entrepris deux démarches hier. Il a signé le décret d'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement, débutant demain et s'achevant le 16 octobre, et a convoqué les chefs des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut