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À La Une - Liban

Un Libanais qui voulait assassiner des personnalités libanaises poursuivi en justice

"L'opération aurait pu constituer le plus grand attentat-suicide au Liban", estime une source judiciaire anonyme interrogée par le Daily Star.

Un gendarme libanais devant le siège du Parlement, dans le centre-ville de Beyrouth. Photo d'archives REUTERS/Jamal Saidi

Un Libanais qui planifiait un attentat dans le centre-ville de Beyrouth contre des personnalités libanaises et qui est en détention depuis janvier, a fait lundi, avec plusieurs autres personnes, l'objet d'un acte d'accusation pour terrorisme.

Moustapha Hassan Safadi, ainsi que "plusieurs détenus libanais et trois palestiniens, dont deux arrêtés pour appartenance à l'État islamique et participation à des activités militaires du groupe, ainsi que collecte d'information sur des hommes d'affaires et des politiques libanais en vue de commettre un attentat sur le territoire libanais", ont fait l'objet d'un acte d'accusation émis par le premier juge d'instruction militaire Riad Abou Ghida.

Il s'agit des détenus Moustapha Hassan Safadi, Hamza Hassan Safadi, Mahmoud Afif Abdel Rahim, Ibrahim Afif Abdel Rahim, Ziad Mohammad Abou Naaj et Bahaëddine Mahmoud Majid. Ils ont tous été déférés devant le tribunal militaire permanent, et encourent la peine de mort. Parmi les suspects palestiniens, seul Mahmoud Afif Abdel Rahim est en détention.

Moustapha Hassan Safadi, qui serait un ex-employé de la société Solidere selon le quotidien libanais al-Akhbar, avait été recruté par l'EI et avait fourni au groupe jihadiste des informations à partir des caméras de surveillance de Solidere, dans le but de préparer un attentat terroriste. 

Début 2013, Moustapha Hassan Safadi était employé par Solidere comme responsable du contrôle des caméras de surveillance installées par le groupe dans le centre-ville de Beyrouth, rapportait fin mars al-Akhbar. Dans un communiqué publié le jour même, la société avait affirmé que Moustapha Safadi n'est pas un employé de la compagnie, mais plutôt "un salarié dans une compagnie qui effectue des services dans la zone" du centre-ville.

Al-Akhbar, qui affirmait avoir eu accès au résumé de l'enquête, révélait que le frère de Safadi, Hamza, était parti à la même période en Turquie puis en Syrie où il avait rejoint l'EI et essayé de convaincre Moustapha de faire de même.

Suivant les conseils de son frère, Moustapha Safadi avait pris alors contact avec le Palestinien Mahmoud Abdel Rahim, également arrêté par les forces de sécurité dans le cadre de l'enquête. Safadi s'était ensuite rendu au camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué pour y rencontrer des personnes susceptibles de l'aider à passer en Syrie, mais il avait décidé finalement de rester au Liban. En juillet 2014, Abdel Rahim le recrute en raison de son emploi chez Solidere, avec pour mission de récolter des informations sur les députés et ministres résidant dans le centre-ville de Beyrouth pour les fournir à l'EI. Safadi avait également livré des informations sur les convois des responsables passant dans Beyrouth et leurs horaires de passage, dont les convois du Premier ministre Saad Hariri et de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati.

Selon le quotidien libanais anglophone Daily Star, qui cite lundi une source judiciaire anonyme, la cible était un bâtiment dans le centre-ville de Beyrouth dans lequel réside M. Mikati, et l'ex-ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, "entre autres hommes d'affaires". "L'opération aurait pu constituer le plus grand attentat-suicide perpétré au Liban", estime cette source.

Solidere, acronyme de Société libanaise pour le développement et la reconstruction, a été fondée par le père du chef du gouvernement Saad Hariri, feu Rafic Hariri. Solidere avait pris en charge la reconstruction du centre-ville de Beyrouth au lendemain de la guerre de 1975-1990.

 

 

Mardi dernier, le ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, avait annoncé qu'un attentat-suicide qui devait avoir lieu dans la banlieue-sud de Beyrouth avait été déjoué par la direction générale de la Sûreté générale, en collaboration avec les services de renseignements. Il s'est avéré plus tard que les détenus dans le cadre de cette affaire planifiaient une série d'attentats au Liban, notamment contre l'aéroport de Beyrouth.

 

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Moustapha Hassan Safadi, ainsi que "plusieurs détenus libanais et trois palestiniens, dont deux arrêtés pour appartenance à l'État islamique et...

commentaires (2)

L ancien éminent, s'il en est, ministre de la justice milite pour l'abolition de la peine de mort,pour lui peine illusoire...On pourrait comprendre, mais qu'en serait il si par malheur, demain il était touché, lui ou sa famille par un attentat

C…

20 h 33, le 12 juin 2017

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Commentaires (2)

  • L ancien éminent, s'il en est, ministre de la justice milite pour l'abolition de la peine de mort,pour lui peine illusoire...On pourrait comprendre, mais qu'en serait il si par malheur, demain il était touché, lui ou sa famille par un attentat

    C…

    20 h 33, le 12 juin 2017

  • IL FAUT RENFORCER LES CONTROLES A L,AEROPORT DE BEYROUTH SURTOUT SUR LES EMPLOYES DES SOCIETES DE SERVICE ET DES PRODUITS QUI Y TRANSITENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 21, le 12 juin 2017

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