Un employé de Solidere arrêté en janvier passe aux aveux

De nouveaux détails ont filtré sur l'enquête des services de sécurité sur Moustapha Safadi, employé de Solidere qui avait été arrêté en janvier dernier pour avoir fourni à Daech des informations à partir des caméras de surveillance de Solidere, dans le but de préparer un attentat terroriste.
C'est le quotidien al-Akhbar qui révèle dans un article publié vendredi comment Safadi a été recruté par l'organisation État islamique afin de surveiller les figures politiques libanaises. Début 2013, Moustapha Safadi était employé par Solidere comme responsable du contrôle des caméras de surveillance installées par le groupe dans le centre-ville de Beyrouth. Le journal al-Akhbar, qui affirme avoir eu accès au résumé de l'enquête, révèle que le frère de Safadi est parti à la même période en Turquie puis en Syrie où il a rejoint l'État islamique et essayé de convaincre Moustapha de faire de même.
Suivant les conseils de son frère, Moustapha Safadi prend alors contact avec le Palestinien Mahmoud Abdel Rahim, également arrêté par les forces de sécurité dans le cadre de l'enquête. Safadi se rend alors à Aïn el-Héloué pour y rencontrer des personnes susceptibles de l'aider à passer en Syrie, mais il décide finalement de rester au Liban. En juillet 2014, Abdel Rahim le recrute en raison de son emploi chez Solidere avec pour mission de récolter des informations sur les députés et ministres résidant dans le centre-ville de Beyrouth pour les fournir à Daech. Safadi a également livré des informations sur les convois des responsables passant dans Beyrouth et leurs horaires de passage, dont les convois du Premier ministre Saad Hariri et de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati.
Abdel Rahim a pour sa part révélé que c'est Imad Yassine lui-même (ancien émir de Daech à Aïn el-Héloué) qui a recruté le frère et le cousin de Safadi et que ces derniers se sont rendus en Irak où le cousin a été tué. Il a également avoué avoir été en contact avec le Palestinien Ziad Fadel Jahouch (membre de Daech, arrêté en 2016) et Bahaëddine Hojeir (religieux impliqué dans le double attentat contre l'ambassade d'Iran en novembre 2013).
Moustapha Safadi a par ailleurs avoué suivre les activités de Daech sur les réseaux sociaux et les applications téléphoniques. Il a révélé avoir participé à des entraînements sur la fabrication d'explosifs. Peu de temps avant son arrestation, son frère l'a convaincu de commettre un attentat-suicide et lui a demandé de se rendre dans une maison de Aïn el-Héloué où se trouvaient des personnes qui pouvaient l'aider dans ce projet. Safadi indique s'y être rendu, mais sans trouver personne.