Le ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a affirmé samedi qu'il poursuivait ses efforts pour la réinstauration de la peine de mort, à la suite du meurtre de Roy Hamouche, suite à une altercation routière.
Inhumé jeudi, le jeune étudiant en génie civil à l'Université Saint-Esprit de Kaslik avait été abattu par balle dans la nuit de mardi à mercredi à l'issue d'une course poursuite dans le secteur de la Quarantaine, à l'entrée-nord de Beyrouth, après une altercation à Jal el-Dib où il fêtait son anniversaire. Les trois suspects dans l'affaire Roy Hamouche ont été arrêtés entre mercredi et jeudi. Le tueur présumé, M.H.A., avait été arrêté mercredi soir à Bourj Hammoud dans l'appartement de son amie où il s'était réfugié. L'homme de 33 ans est un récidiviste qui a été incarcéré plusieurs années à Roumieh, faisant l'objet de plusieurs mandats d'arrêt.
"Le Premier ministre Saad Hariri s'est montré compréhensif à l'égard de la question (de la peine de mort)", a dit M. Machnouk lors d'une visite auprès de la famille de la victime, ajoutant qu'il en discutera la semaine prochaine avec le président Michel Aoun et le chef du Parlement Nabih Berry "afin d'empêcher d'autres assassins de répéter ce drame". M. Machnouk a également affirmé que la rétablissement de la peine de mort "nécessite un accord politique (...) et une démarche juridique".
Répondant à une question sur les armes à feu, le ministre a assuré que "deux tiers des permis ont été révoqués au cours des quatre derniers quatre mois", tout en affirmant que "le ministre de la Défense est très strict par rapport à cette question là".
(Lire aussi : La corde, mais quoi d’autre ? L'édito de Issa GORAIEB)
Dans la matinée, de nombreux proches de victimes d'armes à feu ont manifesté leur colère dans le centre-ville de Beyrouth, appelant les autorités à sévir contre les criminels. Près de 17 familles ont fait le déplacement à la place des Martyrs, se relayant aux micros des journalistes, pour crier leur colère. Sous le slogan "Pour tous ceux qui nous ont quittés", certains d'entre eux ont appelé les forces de l'ordre à se déployer en masse afin de mettre un terme aux armes qui circulent illégalement. D'autres ont menacé de recourir à l'autodéfense en s'armant eux-même, après avoir appelé les autorités à "saisir les armes des voyous".
Les parents de l'étudiant sont venus, fleurs blanches à la main, et portraits de leurs proches assassinés. "M. le président, les armes incontrôlées sont des armes politiques, et relèvent de la responsabilité des dirigeants politiques et de leurs bandes", pouvait-on lire sur l'une des pancartes, adressée au chef de l'Etat, Michel Aoun. "Aujourd'hui, c'était le tour de Roy Hamouche. Demain, ça sera le tour de nos enfants", pouvait-on lire sur une autre pancarte.
Plusieurs personnes solidaires des familles ont également fait le déplacement, notamment l'ex-ministre de l'Intérieur, Ziad Baroud. Ce mouvement a eu lieu à l'initiative de Zeina Bassil Chamoun, qui dit refuser de voir ses enfants être tués comme Roy Hamouche.
Lors d'une messe, le patriarche maronite Béchara Raï s'est pour sa part demandé "jusqu'à quand les armes circuleront sans aucun contrôle". "Est-ce comme ça, de sang froid, que l'on ôte une vie humaine?", s'est insurgé le chef de l'Eglise maronite.
Lire aussi
Devenir un fait divers, puis être balayé par le prochain...
Affaire Roy Hamouche : Machnouk s'invite dans le débat autour de la peine de mort
Affaire Roy Hamouche : Tous les suspects arrêtés, mais le traumatisme reste vivace
« Je trouve choquant qu’à chaque crime, les appels se multiplient pour tuer, pour se venger »
Inhumé jeudi, le jeune étudiant en génie civil à l'Université Saint-Esprit de Kaslik avait été abattu par balle dans la nuit de mardi à mercredi à l'issue d'une...
La réinstauration de la peine de mort est un must dans un Liban devenu une vraie jungle .
21 h 39, le 11 juin 2017