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Liban - Crime

Affaire Roy Hamouche : Tous les suspects arrêtés, mais le traumatisme reste vivace

« Le crime se retourne contre tout le monde », estime un député.

La mère et le frère de Roy Hamouche : par-delà la douleur. Photo Marwan Assaf

Le pays était encore sous le choc hier, au lendemain du meurtre de Roy Hamouche, 24 ans, abattu dans la nuit de mardi à mercredi d'une balle dans la tête tirée par son agresseur. Selon les premiers éléments de l'enquête, le véhicule dans lequel se trouvait le jeune homme a été pris en chasse par ses agresseurs dans le secteur de la Quarantaine, après un accrochage à Jal el-Dib.

Deux des trois suspects ont été arrêtés hier. H.M., 25 ans, a été arrêté par les agents de la sécurité de l'État, alors que A. Gh. a été appréhendé par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure. L'agresseur, M.H.A., avait été arrêté mercredi soir à Bourj Hammoud dans l'appartement de son amie où il s'était réfugié. M.H.A., 33 ans, est un récidiviste qui a été incarcéré plusieurs années à Roumieh. Il fait en outre l'objet de plusieurs mandats d'arrêt. Selon des sources proches de l'enquête, il serait un membre du mouvement Amal (que dirige le président de la Chambre, Nabih Berry). Le bureau de presse du mouvement Amal a toutefois assuré hier dans un communiqué que M.H.A « n'a aucune relation avec le mouvement, ni directement ni indirectement ».

 

(Lire aussi : « Je trouve choquant qu’à chaque crime, les appels se multiplient pour tuer, pour se venger »)

 

Funérailles
Hier, un dernier adieu a été fait à Roy Hamouche dans son village de Mansouriyé, dans le Metn. Le cercueil blanc du jeune homme, décoré de roses blanches, a été porté à bout de bras par ses amis et balancé dans l'air, dans une ambiance douloureuse. Les obsèques se sont déroulées en l'église Saint-Élie. Elles ont été présidées par le curé de la paroisse, le père Robert Simon, en présence de Joyce Gemayel, représentant son époux, l'ancien chef d'État Amine Gemayel, du ministre de l'Information, Melhem Riachi, représentant le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, du ministre de l'Énergie et de l'Eau, César Abi Khalil, des députés Michel Murr, Samy Gemayel et Ibrahim Kanaan, de Raja Moukheiber, représentant le chef du Parti national libéral, Dory Chamoun, et de la présidente de la Fédération des municipalités du Metn, Myrna Murr Abou Charaf.

Dans son homélie, le père Simon s'est adressé aux dirigeants politiques leur demandant « ce qu'ils ont fait du peuple dont ils sont responsables ». « Jusqu'à quand les Libanais resteront-ils à la merci d'une minorité de criminels ? » s'est demandé le curé, appelant l'État à « s'occuper de ce peuple » et à « contrôler les armes qui se trouvent aux mains des gens ». Les responsables, a-t-il ajouté, « doivent livrer à la justice les criminels pour qu'ils soient punis comme ils le méritent ».

 

(Lire aussi : Assassinat de Roy Hammouche : à la jungle comme à la jungle...)

 

Réactions
Les voix condamnant le meurtre de Roy Hamouche se sont élevées hier, et certaines ont réclamé l'application de la peine capitale.

Le chef de l'État, Michel Aoun, a appelé les autorités judiciaires à prendre des « sanctions exemplaires » contre les auteurs et les commanditaires du crime. Il a en outre demandé aux forces de sécurité d'appliquer fermement les mesures prises lors de la réunion du Haut Conseil de sécurité pour lutter « contre les crimes dont sont victimes les innocents ».

De son côté, le président de la commission parlementaire des Droits de l'homme, Michel Moussa, a eu des mots très durs, estimant que ce crime « se retourne contre tout le monde, aussi bien la société que les milieux politiques et sécuritaires ».

« Nous espérons que Roy Hamouche sera la dernière victime de cette série noire qui coûte la vie à des innocents », a déclaré pour sa part Ammar Houry, député du courant du Futur. « Seules les armes de l'État protègent les citoyens, a-t-il poursuivi. Aucune arme individuelle ne peut assurer la protection d'une personne. Il est demandé à l'État, au gouvernement et aux services de sécurité de prendre des sanctions sévères à l'encontre des meurtriers. »

Même son de cloche chez le président du syndicat des compagnies de taxis au Liban, Charles Bou Harb, qui a appelé l'État à « assumer ses responsabilités » et à « prendre les sanctions les plus sévères à l'encontre des meurtriers ».

Le Rassemblement pour la République (que préside l'ancien chef d'État Michel Sleiman) a quant à lui appelé à « sanctionner le plus sévèrement possible les meurtriers pour mettre un terme à la criminalité rampante » qui fauche, de manière presque quotidienne, « des innocents dont la seule culpabilité est d'avoir été placés par le destin sur le chemin de meurtriers qui méprisent la vie des gens et le prestige de l'État et qui ne craignent pas la sanction ».

Le député Nadim Gemayel a, quant à lui, affirmé sur son compte Twitter faire assumer le crime qui a coûté la vie à Roy Hamouche « aux responsables du chaos sécuritaire ».

Enfin, l'ancien député Émile Lahoud et le révérend Edgar Traboulsi ont de leur côté appelé à infliger au criminel « la peine capitale ».

Le pays était encore sous le choc hier, au lendemain du meurtre de Roy Hamouche, 24 ans, abattu dans la nuit de mardi à mercredi d'une balle dans la tête tirée par son agresseur. Selon les premiers éléments de l'enquête, le véhicule dans lequel se trouvait le jeune homme a été pris en chasse par ses agresseurs dans le secteur de la Quarantaine, après un accrochage à Jal el-Dib.
Deux...

commentaires (8)

C'est très triste mais dans le monde entier il y a ces criminels il faut les enfermer à vie et des travaux forcés

Eleni Caridopoulou

18 h 07, le 01 mars 2019

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Commentaires (8)

  • C'est très triste mais dans le monde entier il y a ces criminels il faut les enfermer à vie et des travaux forcés

    Eleni Caridopoulou

    18 h 07, le 01 mars 2019

  • Le temps est à l'action et non aux beaux discours. Vous comprenez pourquoi on ne vient plus au Liban ? Comment est ce qu'une bande de voyous se promènent dans les rues avec son artillerie au nez et à la barbe des forces gouvernementales ? Et pour agresser et assassiner qui? Des personnes armées uniquement par leur éducation et leur instruction ! Et pourquoi parce qu'un politicien les protège ! Il faut faire ce que le chef de l'état a exigé rien de plus que la sanction soit exemplaire. Khlessna baa! Les parents de roy eux c'est pour le reste de leur vie qu'ils vont porter cette malheure dans leurs cœurs et sur leurs épaules.

    Alexandre Hage

    17 h 19, le 09 juin 2017

  • Paix à son âme, et que justice soit rendue sans aucune complaisance quelque soit l'appartenance partisane ou confessionnelle des ces criminels. Je viens de lire que Machnouk se prononce pour la peine de mort . Pourquoi pas ?

    FRIK-A-FRAK

    10 h 55, le 09 juin 2017

  • Tant qu’on va continuer à lire A.B.C et D.E.F et X.Y.Z et ne pas divulguer ni l'identité ni les noms complets ni les visages des coupables, des assassins et des criminels, en vertu de protéger leurs pedigrees et leurs ascendances pures souches de voyous mafieux nourris de haine et saturés de complexes d’infériorité. On peut se dire que la couverture politique et bien en marche et qu’ils vont s’en sortir et s’en tirer impunément…. Et tout le reste c’est du bla, bla, bla…

    Nadine Naccache

    10 h 16, le 09 juin 2017

  • QUE LA JUSTICE S,ACTIVE SANS RETARD ET LOIN DES COUVERTURES POLITIQUES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 28, le 09 juin 2017

  • C'est un drame épouvantable. J'ai pleuré en voyant cette pauvre mère éplorée, désespérée. Une fois de plus, la même question: comment un criminel, sous le coup de plusieurs mandats d'arrêt, était-il encore dans la nature? Qui le protège? Il est temps d'appeler un chat un chat et un "parrain" par son nom!

    Marionet

    08 h 24, le 09 juin 2017

  • fusillez les 3, ainsi que l'officier qui a delivré un permi de port d'armes (si comme la presse l'affirme un permi a ete octroye a l'un d'eux) et finalement le trafficant d'armes qui leur a vendu l'arme. sans aucune forme de proces, allez y chez eux et abbatez les. si cela n'est pas fait, je vais faire pareil, garder un fusil-mitrailleur dans ma voiture, et voila, la boucle est bouclee

    George Khoury

    07 h 52, le 09 juin 2017

  • Alors, M.H.A., le monstre ambulant n'a rien à voir, ni de loin ni de près avec le parti Amal, alors que son corps est tatoué de symboles d'appartenance au parti. Mais, de grâce, quand est-ce que nos dirigeants vont cesser de prendre les gens pour des imbéciles.. Mr. Berri s'en lave les mains? Qu'il ait au moins la décence de présenter ses condoléances à cette famille éplorée et qu'il promette une punition exemplaire à cet admirateur et de convoquer à une séance parlementaire d'urgence pour discuter de ce fléau social et des mesures à prendre... Rien moins que ça, si nos pseudo-dirigeants se respectent, pour calmer la fureur populaire!

    Saliba Nouhad

    04 h 38, le 09 juin 2017

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