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À La Une - portrait

Hassan Rohani, un religieux tolérant et diplomate

Portrait du président iranien réélu samedi. 

Le président iranien Hassan Rohani va pouvoir, grâce à sa réélection, poursuivre les réformes et la réintégration de son pays dans le concert des nations entamées pendant son premier mandat. AFP / ATTA KENARE

Religieux modéré surnommé le "cheikh diplomate", le président iranien Hassan Rohani va pouvoir, grâce à sa réélection, poursuivre les réformes et la réintégration de son pays dans le concert des nations entamées pendant son premier mandat.

Turban blanc, fines lunettes et barbe grisonnante, ce religieux de rang moyen âgé de 68 ans, marié et père de quatre enfants, restera comme celui qui a mené à bien en 2015 la conclusion d'un accord historique avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien, permettant la levée de sanctions économiques internationales.

Pilier de la République islamique dont il connaît tous les rouages, M. Rohani fut un proche de l'ex-président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani, mort en janvier, et bénéficie du soutien de l'ancien président réformateur Mohammad Khatami.

Né le 12 novembre 1948 à Sorkhey, dans la province de Semnan (est de Téhéran), d'un père commerçant et d'une mère femme au foyer, il obtient un doctorat de droit de l'Université de Glasgow en Ecosse.

Présent au côté de l'imam Khomeiny lors de son exil en France avant la révolution islamique de 1979, M. Rohani entame ensuite une longue carrière politique, se classant jusque dans les années 2000 dans les rangs des conservateurs avant de se rapprocher des modérés et réformateurs.

Député entre 1980 et 2000, il est ensuite élu membre de l'Assemblée des experts, l'instance chargée de superviser le travail du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Il devient vice-président du Parlement mais surtout chef des négociateurs sur le dossier nucléaire entre 2003 et 2005. C'est à cette période qu'il gagne son surnom de "cheikh diplomate". Mais il est écarté après l'élection de l'ultraconservateur populiste Mahmoud Ahmadinejad en 2005. L'Iran avait alors relancé son programme d'enrichissement, s'attirant les foudres de l'ONU et des grandes puissances.

Elu président en 2013 dès le premier tour grâce au soutien des réformateurs, il a eu à coeur de mettre fin à l'isolement de son pays. Ouvert sur l'Occident, M. Rohani a réussi à imposer des discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de la République islamique, pour régler la crise nucléaire, avec l'accord d'Ali Khamenei. Ces négociations ont débouché en juillet 2015 sur la conclusion d'un accord prévoyant que Téhéran limite son programme nucléaire à un usage civil en échange de la levée de sanctions internationales.

Le guide suprême a toutefois interdit toute autre négociation avec Washington.

 

(Lire aussi : Hassan Rohani serait-il devenu « inutile » ?)

 

 

'Pas de retour en arrière'
Les positions de M. Rohani sur les libertés, la culture ou la tolérance concernant le port du voile par les femmes sont désormais identiques à celles des réformateurs.

Pendant sa campagne, il a durci le ton à l'égard de ses adversaires conservateurs qu'il accusait d'être dans "une logique d'interdiction". Selon lui, l'époque "des partisans de la violence et des extrémistes est révolue".
"A mi-chemin, pas de retour en arrière possible", était son slogan.

Il avait appelé les électeurs réformateurs et modérés à se mobiliser, y compris ceux qui lui reprochent de ne pas avoir pu obtenir la fin de la résidence surveillée de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, comme promis en 2013.

Candidats réformateurs à la présidentielle de 2009, MM. Moussavi et Karoubi avaient contesté la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, prenant la tête d'immenses manifestations violemment réprimées par le pouvoir.
Cet engagement leur a valu d'être placés en résidence surveillée en février 2011, régime auquel ils sont toujours soumis. "Mon gouvernement n'a pas réussi à faire certaines choses mais avec plus de 51% des voix (en ma faveur au premier tour), elles deviendront possibles", disait M. Rohani avant l'élection.

Avec 57% des voix (résultats définitifs), il a reçu un clair mandat. Mais il devra continuer de composer avec les autres pouvoirs en Iran, comme le guide suprême, le pouvoir judiciaire et les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique.

 

 

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Religieux modéré surnommé le "cheikh diplomate", le président iranien Hassan Rohani va pouvoir, grâce à sa réélection, poursuivre les réformes et la réintégration de son pays dans le concert des nations entamées pendant son premier mandat.
Turban blanc, fines lunettes et barbe grisonnante, ce religieux de rang moyen âgé de 68 ans, marié et père de quatre enfants, restera comme...

commentaires (2)

ESPERONS QU,IL SAURA EN EXECUTANT LES DEMANDES DE TILLERSON D,ARRETER LES PROVOCATIONS ET DE DEMANTELER LES ORGANISATIONS TERRORISTES DE SON PAYS LE TIRER DU GUEPIER OU IL S,EST FOURRE !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 41, le 21 mai 2017

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Commentaires (2)

  • ESPERONS QU,IL SAURA EN EXECUTANT LES DEMANDES DE TILLERSON D,ARRETER LES PROVOCATIONS ET DE DEMANTELER LES ORGANISATIONS TERRORISTES DE SON PAYS LE TIRER DU GUEPIER OU IL S,EST FOURRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 41, le 21 mai 2017

  • Quel contraste cette élection a été au congrès vaste de dictateurs et d'autocrates de meurtrier accueillant Donald Trump. Presque tous les leaders musulmans réunis en Arabie Saoudite considèrent la démocratie comme une blague ou une farce Ils sont là pour encourager la soif sunnite de l'Arabie saoudite pour la guerre contre l'Iran chiite et ses alliés. C'est pourquoi les Saoudiens sont consternés qu'un Iranien raisonnable ait remporté une élection que presque aucun des 50 dictateurs qui se sont réunis pour rencontrer Trump à Riyad n'osera jamais tenir.

    aliosha

    11 h 25, le 21 mai 2017

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