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Liban - Réfugiés syriens

Philippe Lazzarini tire la sonnette d’alarme contre « la fatigue de l’hospitalité »

Lors d'une conférence de presse tenue au Palais de Verre, à New York, Philippe Lazzarini, coordonnateur spécial adjoint et coordonnateur résident humanitaire pour le Liban, a sonné l'alarme au sujet de l'impact de sept années de crise syrienne sur le pays du Cèdre, avec ses nombreux défis démographiques et socio-économiques. « Après sept ans de crise en Syrie, nous constatons de plus en plus le poids de ce lourd fardeau que nous appelons fatigue de l'hospitalité, » a-t-il souligné.

Lorsqu'il a pris en charge ses fonctions en 2014 à Beyrouth, le coordonnateur adjoint pour le Liban avait constaté « beaucoup d'anxiété concernant la présence des réfugiés syriens et l'avenir de cette présence au Liban », relève-t-il. « Nous avons eu de nombreuses discussions sur la nature de leur séjour et les données se rapportant à leur retour en Syrie une fois qu'une solution politique sera trouvée. Ce serait la solution finale », ajoute-t-il. Les choses se passent différemment aujourd'hui.

« On pense que la solution politique risque de ne pas être pour demain, a affirmé M. Lazzarini. Nous assurons les conditions d'un retour des réfugiés. C'est la raison pour laquelle nous avons appelé à une pétition demandant à la communauté internationale d'étendre son soutien pour renforcer la solidarité internationale parce que fondamentalement le pays ne peut plus faire face à la situation, a-t-il souligné. Nous nous sommes rencontrés il y a un an, lors de la conférence de Londres, et nous nous sommes réunis de nouveau à Bruxelles. Les objectifs de ces réunions pour les pays limitrophes de la Syrie étaient d'assurer un engagement pluriannuel de la communauté internationale et un certain nombre de conditions relayées par le pays hôte », a-t-il rappelé.

 

(Lire aussi : Lakhdar Brahimi à « L’OLJ » : La communauté internationale n’appuie pas suffisamment le Liban)

 

1,6 milliard de dollars
Un an après Londres, pour faire face à cette situation, les États membres et les donateurs ont mis à disposition du pays du Cèdre 1,6 milliard de dollars en 2016 pour venir en aide aux réfugiés et aux communautés hôtes. Mais ces ressources n'ont pas suffi pour arrêter la détérioration. « Si l'on observe la situation générale du pays, la pauvreté continue d'augmenter », a déclaré M. Lazzarini. « Elle a doublé depuis 2014. Nous avons environ 18 à 19 % de réfugiés et aussi un certain nombre de Libanais qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté », a déploré le responsable onusien. « En raison de l'absence de création d'emplois, nous avons également un demi-million de jeunes qui ne sont inscrits ni à l'école, ni à une formation professionnelle, ni actifs sur le marché du travail, a-t-il ajouté. Ce groupe de personnes est considéré par les Libanais et aussi par la communauté internationale comme un éventuel point de départ futur si rien d'important n'est entrepris pour leur fournir des compétences et des activités. »

Philippe Lazzarini met en exergue la façon dont la réponse du pays a évolué ces sept dernières années. Elle a commencé par une réponse purement axée sur les réfugiés pour l'élargir à la communauté hôte avec un soutien aux municipalités et à un certain nombre d'infrastructures. « Aujourd'hui, l'appel est de dire que cela ne suffit plus, relève M. Lazzarini. Nous ne pouvons pas ralentir la détérioration. Il faut revitaliser l'économie. Ce qui est vraiment nécessaire, c'est une approche macroéconomique plus importante. C'est pour cette raison que le Premier ministre Saad Hariri a appelé, à Bruxelles, à un investissement plus ambitieux dans le pays, à grande échelle, afin de créer des emplois et de moderniser l'infrastructure dans certains des investissements prioritaires », assure le coordonnateur onusien.

Quel est le rôle de l'ONU ? « Parce que nous sommes diversifiés avec un certain nombre d'agences, telles que le PNUD, le maintien de la paix, la mission politique avec la coordonnatrice spéciale pour le Liban, Sigrid Kaag, etc., nos objectifs globaux sont d'abord de protéger le pays des répercussions de la situation en Syrie et ensuite de garantir le maintien de sa stabilité durant une période où la région est confrontée à une grande pression », assure le responsable onusien.

 

 

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Lors d'une conférence de presse tenue au Palais de Verre, à New York, Philippe Lazzarini, coordonnateur spécial adjoint et coordonnateur résident humanitaire pour le Liban, a sonné l'alarme au sujet de l'impact de sept années de crise syrienne sur le pays du Cèdre, avec ses nombreux défis démographiques et socio-économiques. « Après sept ans de crise en Syrie, nous constatons de plus...

commentaires (1)

pourquoi cacher la verite :les efforts- tous les efforts de l'ONU, l' EU et consorts se concentrent surtout a vouloir garder les refugies syriens la ou ils sont installes presentement, ad vitaem eternam SI DIEU LE VEUT. le reste de leurs efforts - avares faut le dire -font d'abord (et seulement)partie du plan ci-haut,

Gaby SIOUFI

10 h 14, le 11 mai 2017

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Commentaires (1)

  • pourquoi cacher la verite :les efforts- tous les efforts de l'ONU, l' EU et consorts se concentrent surtout a vouloir garder les refugies syriens la ou ils sont installes presentement, ad vitaem eternam SI DIEU LE VEUT. le reste de leurs efforts - avares faut le dire -font d'abord (et seulement)partie du plan ci-haut,

    Gaby SIOUFI

    10 h 14, le 11 mai 2017

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