La crise des réfugiés syriens a atteint un "point de rupture" au Liban, a prévenu vendredi son Premier ministre Saad Hariri, évoquant des "tensions" entre Libanais et Syriens qui pourraient dégénérer en "troubles civils".
Lors d'une rencontre avec des médias étrangers à Beyrouth, M. Hariri a révélé qu'il proposera à la communauté internationale un plan d'aide à son pays par le biais d'investissements, la semaine prochaine lors d'un sommet sur la Syrie à Bruxelles.
Le Liban, qui comptait quatre millions d'habitants avant le début en 2011 de la guerre en Syrie voisine et qui a depuis accueilli un million de Syriens, est "devenu un grand camp de réfugiés", a affirmé M. Hariri.
"Cette question a atteint un point de rupture (...) Nous voulons que la communauté internationale nous écoute et comprenne que le Liban fait face à une crise", a-t-il dit.
Le Liban souffre, depuis la guerre civile dévastatrice qui a ruiné ses infrastructures (1975-1990), d'une dette colossale (140% du PIB) et d'une corruption endémique.
Depuis le début du conflit syrien, Beyrouth et des organisations internationales ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d'alarme concernant le poids économique et social de la présence des réfugiés.
(Lire aussi : Abi Khalil : Les réfugiés syriens privent les Libanais de 5h d'alimentation en courant électrique)
"Grande tension"
Mais d'après M. Hariri, la situation est plus grave que jamais, notamment au plan social.
"Dans la plupart des communautés hôtes aujourd'hui, il y a une grande tension entre Libanais et Syriens", a indiqué le Premier ministre. "Je reçois des présidents de municipalités (...) ils me demandent de trouver un moyen de les laisser repartir en Syrie", a-t-il ajouté. "C'est une chose que nous ne ferons jamais en tant que gouvernement car nous savons le danger que courent les réfugiés, mais c'est dire combien les gens sont tendus".
Au Liban, les réfugiés syriens louent des tentes de misère ou des chambres, notamment dans le nord et l'est du pays, frontaliers de la Syrie. Ils reçoivent de l'aide humanitaire de l'ONU, mais selon M. Hariri, celle-ci n'est pas suffisante.
Le Premier ministre a indiqué qu'il soumettra au sommet de Bruxelles "un programme de cinq à sept ans (...) durant lesquels la communauté internationale s'engagera à (dépenser) 10.000 ou 12.000 dollars par réfugié à travers un investissement dans les infrastructures" du Liban.
Il a donné un exemple de la pression que subissent les écoles libanaises, avec un nombre d'élèves ayant grimpé de 200.000 à 450.000 en six ans.
"La communauté internationale doit faire quelque chose, sinon le Liban se retrouvera acculé", a plaidé M. Hariri. "Cette crise qui continue poussera les réfugiés à ne pas rester au Liban".
"Nous ne voulons pas prendre des décisions à l'instar d'autres pays (...) qui ouvrent leurs portes et laissent partir (les Syriens) en Europe", a-t-il prévenu dans une allusion à la Turquie, qui accueille près de trois millions de réfugiés syriens. "Nous ne voulons pas en arriver là".
Pour mémoire
À Naamé, la municipalité ferme les petites entreprises appartenant à des Syriens
Lors d'une rencontre avec des médias étrangers à Beyrouth, M. Hariri a révélé qu'il proposera à la communauté internationale un plan d'aide à son pays par le...
J'AIME BIEN SAVOIR MONSIEUR HARIRI, VOUS AVEZ ACCUEILLI COMBIEN DE RÉFUGIÉS CHEZ VOUS EN ARABIE SAOUDITE ?? ZÉRO AUCUN
01 h 32, le 01 avril 2017