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Liban - Le portrait de la semaine

Roger Nasnas, de « petits pas » marqués par la foi, la persévérance et la détermination

Retour sur le parcours riche et pluridimensionnel du président du Conseil économique et social.

Président du Conseil économique et social. Ou encore PDG de la compagnie d'assurances AXA. Ces deux références se rapportent, pour les initiés, à Roger Nasnas. Mais le décrire comme « un homme d'affaires croyant et passionné par son travail », c'est le définir d'une meilleure façon et plus adéquate.

À partir de son grand bureau – décoré de photos retraçant son itinéraire – situé au siège d'AXA (à Jal el-Dib), cet homme affable, élégant, modeste et tiré à quatre épingles dirige la compagnie d'assurances à laquelle il croit être « prédestiné ». Il voulait suivre des études de psychologie, dans la mesure où il aime bien le contact permanent avec les gens, mais, sans le vouloir, son père a radicalement modifié ses plans. « À la demande d'un ami, j'introduis mon père au sien. Ce dernier est ensuite devenu un des clients de notre compagnie. J'ai donc eu droit à un chèque (que je garde encore soigneusement chez moi) en guise de commission », raconte-t-il avec fierté, avant de poursuivre : « Peu de temps après, mon père m'a proposé un stage au sein de la compagnie ».

Mais le stage n'était pas une simple proposition. À travers ce stage, son père le prédestinait à sa mission actuelle de PDG d'AXA, d'autant qu'il est décédé peu de temps après le début du stage. C'est ainsi que débute un long et difficile parcours marqué de nombre d'embûches et d'obstacles, que Roger Nasnas (diplômé en économie de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et marié à Joëlle Trad) parvient à surmonter grâce à sa grande foi. « J'ai adopté une politique de petits pas, doublée de persévérance, et de foi pour grimper les échelons de la compagnie et la mener à son état actuel », souligne-t-il.

Convaincu que « les difficultés sont faites pour être battues, non pour abattre », Roger Nanas réussit à transformer les nombreuses crises qu'il a traversées en une occasion pour « faire du bien à son prochain », conformément aux préceptes de Jésus-Christ avec qui il entretient « une relation solide ». Il est conseiller au sein de la société de bienfaisance grecque-catholique, qui gère un asile de vieillards. Il contribue ensuite à créer l'Oasis de vie-Fondation Marie Ebbé, qui dirige une maison de convalescence localisée à Achrafieh. Parallèlement à ces deux activités, ce père de trois enfants (Danielle, Joe et Alain) entend entamer un projet similaire, à l'attention des personnes défavorisées parce que c'est ce qui fait son bonheur et, bien entendu, celui des autres.

Le CES, une passion
Si Roger Nasnas est fier de revenir sur son parcours et ses accomplissements personnels et professionnels, c'est avec une passion sans égale qu'il évoque le Conseil économique et social (CES).
Prévu par l'accord de Taëf qui a mis fin à la guerre fratricide, en 1989, ce n'est qu'avec le début des années 2000 que le CES voit le jour. Compétant pour les dossiers de nature socio-économique, tels que l'éducation gratuite et obligatoire, la retraite des personnes du troisième âge, ce conseil attend que le gouvernement nomme de nouveaux membres, d'autant que l'ancien mandat a expiré il y a une quinzaine d'années.

Entre 2000 et 2002, Roger Nasnas préside le CES. Il tisse donc des liens avec la société civile, ainsi qu'avec le CES français et bien d'autres acteurs de la vie économique et sociale, pour contribuer efficacement au redressement de ce pays. Avec la fin du mandat du CES, en 2002, M. Nasnas se trouve face à deux choix : continuer à expédier les affaires courantes, pour aller de l'avant dans le processus du développement du pays, ou se retirer. Il opte, tout naturellement, pour la première option, dans la mesure où il s'agit d'un moyen de contribuer au progrès du Liban. Le PDG d'AXA croit farouchement, d'ailleurs, à l'idée selon laquelle « c'est par le développement que l'on accentue son appartenance au pays ».

Et c'est dans ce cadre aussi que pourrait s'inscrire son ouvrage Le Liban de demain, réalisé en collaboration avec de grandes personnalités du monde de l'économie, des affaires et de la politique, et dans lequel il présente ce qu'il appelle « des idées sujettes à discussions » en vue de dynamiser le dialogue économique et social, et d'accélérer le progrès du pays.

En attendant le redressement du CES libanais (à la lumière de l'enthousiasme du chef de l'État, Michel Aoun), Roger Nasnas semble déterminé à profiter de sa nomination à la tête du Rassemblement des Conseils économiques et sociaux arabes pour favoriser le dialogue économique et social au sein des sociétés arabes, en vue d'influencer les choix des décideurs politiques, dans le sens des intérêts des peuples.

En dépit de cette nouvelle dimension du travail de Roger Nasnas, c'est la nouvelle génération de Libanais qui reste au centre de ses soucis : « Ce pays est beau. Il mérite que vous y restiez et contribuiez à son progrès », dit-il à l'adresse des jeunes du pays du Cèdre.

 

 

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À partir de son grand bureau – décoré de photos retraçant son itinéraire...

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