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À La Une - diplomatie

Syrie: la conférence de Bruxelles promet 6 milliards de dollars d'aide

Les participants condamnent l'attaque de Khan Cheikhoun.

Le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, lors de la conférence de Bruxelles sur l'avenir de la Syrie, le 5 avril 2017. Photo REUTERS/Yves Herman

Les participants à la conférence sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles ont condamné mercredi l'attaque chimique présumée à Khan Cheikhoun et promis six milliards de dollars d'aide humanitaire pour les Syriens en 2017.

Co-présidant la réunion, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "confiant" que le Conseil de sécurité "prendra ses responsabilités" en adoptant une résolution sur l'attaque qui a fait mardi au moins 72 morts, dont 20 enfants.

Plus de 70 pays et organisations internationales présents à la conférence ont "condamné l'utilisation d'armes chimiques par le gouvernement et Daech", l'acronyme arabe de l'organisation Etat islamique, "et les attaques sur Khan Cheikhoun", selon la cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini.
"L'usage d'armes chimiques, par qui que ce soit, où que ce soit, doit immédiatement cesser", a exigé Mme Mogherini aux côtés de M. Guterres.

Parallèlement, six milliards de dollars ont été promis pour 2017 par les participants, pour financer l'aide humanitaire apportée à la population syrienne, ainsi qu'aux réfugiés et populations qui les accueillent dans les pays voisins, pour l'année 2017.
"C'est un signe tangible de notre solidarité" mais "il faut désormais aller au-delà des déclarations pour mettre en oeuvre ces promesses", a exhorté le commissaire européen à l'Aide humanitaire, Christos Styliandides, en clôturant la réunion.

Lors de la précédente conférence de donateurs pour la Syrie, en février 2016 à Londres, les promesses de dons de la communauté internationale, sur plusieurs années, avaient atteint 12 milliards de dollars, dont quelque 6 milliards pour 2016.

 

(Lire aussi : Hariri hausse le ton : La présence massive de réfugiés syriens au Liban est "une bombe à retardement")

 

'Régime criminel'
En arrivant à Bruxelles, les chefs de la diplomatie français et britannique avaient réitéré avec force leurs accusations contre le régime syrien, qu'ils tiennent pour responsable de l'attaque de Khan Cheikhoun.
"Toutes les preuves que j'ai vues suggèrent que c'était le régime d'Assad (...) utilisant des armes illégales en toute connaissance de cause contre son propre peuple", a déclaré le Britannique Boris Johnson.

L'opposition syrienne a la première accusé le "régime du criminel Bachar" d'avoir perpétré cette attaque avec des "obus" contenant du "gaz toxique".
Washington, Londres et Paris ont également mis en cause Damas, qui nie et incrimine les rebelles.

 


Mercredi, Moscou a affirmé qu'en fait, l'aviation syrienne avait bombardé près de Khan Cheikhoun "un atelier de fabrication de mines artisanales, avec des substances toxiques" aux mains des rebelles, sans préciser si elle avait connaissance de son contenu.

Mais, a fait valoir le ministre français Jean-Marc Ayrault, "Moscou reconnaît qu'il y a eu des survols. Ce sont des avions syriens (...) qui ont tiré des missiles". "Donc il n'y a pas de doute sur la responsabilité du régime de Damas", a martelé M. Ayrault.

 

(Lire aussi : Moscou défend Damas, accusé par les Occidentaux après l'"attaque chimique")

 

'Bombe à retardement'
Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté un projet de résolution appelant à une enquête au Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence mercredi.
"Ces évènements horribles montrent malheureusement que des crimes de guerre continuent (d'être commis) en Syrie", a commenté M. Guterres, se disant "confiant que le Conseil de sécurité prendra ses responsabilités".

Mais Moscou, qui avait bloqué en février avec Pékin une résolution imposant des sanctions au régime syrien, a d'ores et déjà indiqué que cette résolution était "inacceptable".
"On ne peut pas fermer les yeux, dire à la fois qu'on respecte les traités internationaux" interdisant l'usage d'armes chimiques "et, lorsqu'on y déroge, faire comme si rien ne s'était passé", a insisté M. Ayrault.

Au-delà des promesses d'aide humanitaire, la conférence de Bruxelles devait lancer les travaux préparatoires pour la reconstruction de la Syrie par la communauté internationale en cas d'accord de paix.
Le Premier ministre libanais Saad Hariri, dont le pays accueille à lui seul 1,5 million de réfugiés syriens, a estimé que "la situation actuelle est une bombe à retardement". Il a exhorté les donateurs à "investir dans la paix en soutenant notre stabilité".

L'ONU estime avoir besoin en 2017 de 8,1 milliards de dollars pour financer ses programmes d'aide humanitaire, dont 4,7 milliards pour les réfugiés syriens et les communautés des pays de la région qui les accueillent.

 

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