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Liban - Décryptage

Loi électorale : un mois d’avril prometteur...

Désormais, toutes les échéances cruciales du pays sont reportées au mois d'avril, c'est-à-dire après le retour du chef de l'État et du Premier ministre de Amman où ils doivent participer au sommet arabe, le 29 mars. Certains optimistes parlent de l'adoption d'une nouvelle loi électorale avant Pâques (16 avril) et d'autres estiment qu'il ne faut rien attendre avant la fin du mois, en raison d'engagements à l'étranger de plusieurs responsables, dont le ministre des Affaires étrangères. Quoi qu'il en soit, après la pathétique séance parlementaire de la semaine dernière et la vague de protestation populaire contre les nouvelles taxes, le climat politique actuel est à l'optimisme. Le président de la Chambre a été le premier à refléter ce climat en affirmant que la priorité est à l'adoption d'une nouvelle loi électorale, objectif qui ne serait plus éloigné.

S'agit-il de propos destinés à calmer la grogne populaire et éventuellement à faire passer une (nouvelle) prorogation du mandat du Parlement ? Comme la classe politique planche sur un nouveau projet de loi électorale depuis bientôt huit ans, le scepticisme est de mise. Mais selon des sources parlementaires qui suivent le dossier, les débats actuels seraient plus sérieux et profonds que ceux qui ont eu lieu dans le passé proche et lointain. Selon ces mêmes sources, ce qui a changé, c'est que toutes les parties politiques ont compris qu'elles ne peuvent plus continuer ainsi à perdre du temps en croyant pouvoir faire passer des décisions impopulaires, sachant que leur crédibilité est au plus bas auprès de la population. De plus, la communauté internationale exerce des pressions sur le Liban pour que les législatives soient organisées dans les plus brefs délais, sachant qu'avec le poids des déplacés syriens – qui constituent désormais un véritable problème pour les Libanais, toutes tendances confondues –, le Liban ne peut pas se permettre de se lancer dans des protestations sociales dans la rue.

 

(Lire aussi : Le principe de la formule composite acquis, les nœuds du découpage et des « critères » restent à défaire)

 

Au cours des deux dernières années, l'élaboration de projets de loi électorale était devenue une sorte de jeu pour les différentes parties politiques, chacune faisant des surenchères sur les autres, en sachant que son projet avait peu de chances d'être adopté. Mais aujourd'hui, la situation est différente. Les débats sont sérieux et chaque partie est consciente que l'échéance électorale ne peut plus être indéfiniment reportée. Les sources parlementaires précitées précisent à ce sujet que le Premier ministre souhaitait dès le début le report des élections jusqu'au printemps prochain. Mais le chef de l'État s'y est opposé. Aujourd'hui, il est plus que probable que les élections soient reportées de quelques mois, selon le principe du « report technique », pour permettre au ministère de l'Intérieur de former ses équipes à la nouvelle loi et en même temps de permettre au collège électoral de se familiariser avec elle. Ce qui veut dire qu'une nouvelle loi devrait être adoptée. Sur quelle base et pourquoi ce qui a été impossible pendant près de huit ans deviendrait possible maintenant ?

Les sources parlementaires précitées parlent de deux développements qui rendent possible l'adoption d'une nouvelle loi. D'abord, il y a l'insistance du Hezbollah à adopter la proportionnelle totale comme mode de scrutin. Il y a quelques mois, le Hezbollah affirmait sa préférence pour ce mode de scrutin, mais se déclarait ouvert à toutes les options. Maintenant, il a visiblement décidé de jouer cartes sur table et il affiche son désir de faire adopter la proportionnelle totale, quitte à faire des compromis sur le découpage des circonscriptions. Les mêmes sources précisent que le Hezbollah est convaincu que l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et ses déclarations hostiles à l'Iran laissent présager de nouvelles difficultés pour lui, qu'elles se traduisent par une nouvelle agression israélienne, par des mesures financières ou par toute autre démarche visant à l'isoler et à l'affaiblir. C'est pourquoi il penche pour une loi électorale qui assure une représentation équitable de toutes les parties, d'une part, pour consolider l'entente interne et la stabilité politique et, d'autre part, pour assurer une place à ses alliés en dehors de la communauté chiite.

 

(Lire aussi : Levée de boucliers FL contre le Hezbollah, plus que jamais attaché à la proportionnelle intégrale)

 

Parallèlement à cette position du Hezbollah (et c'est le second élément nouveau), le Premier ministre a modifié sa position à l'égard de la proportionnelle, ayant confié au président de la Chambre qu'il pourrait bien l'accepter. Les raisons du changement de position de Saad Hariri seraient dues, selon les sources parlementaires précitées, au fait que les sondages le donnent en perte de vitesse à Tripoli et au Akkar, et même dans la Békaa-Ouest, au profit notamment de Achraf Rifi et de ses autres rivaux. Dans ce contexte, le mode de scrutin proportionnel ne serait plus désavantageux pour lui, sachant qu'au final, tout dépendra du découpage électoral. Les mêmes sources révèlent qu'au cours de la dernière séance de dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah à Aïn el-Tiné, le premier a fait preuve de beaucoup de souplesse sur le plan de la nouvelle loi électorale, répétant qu'il serait prêt à accepter une proportionnelle totale.

Seul le leader druze Walid Joumblatt serait donc encore attaché à la loi actuelle. Aux dernières nouvelles, il pourrait néanmoins assouplir sa position à condition d'obtenir des garanties sur sa part au sein du nouveau Parlement.

Si ce climat positif se concrétise, les Libanais devraient avoir une nouvelle loi électorale bientôt. Mais l'expérience passée leur a appris à ne jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué...

 

 

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Désormais, toutes les échéances cruciales du pays sont reportées au mois d'avril, c'est-à-dire après le retour du chef de l'État et du Premier ministre de Amman où ils doivent participer au sommet arabe, le 29 mars. Certains optimistes parlent de l'adoption d'une nouvelle loi électorale avant Pâques (16 avril) et d'autres estiment qu'il ne faut rien attendre avant la fin du mois, en...

commentaires (1)

DU BARATIN ! LA PROPORTIONNELLE INTEGRALE C,EST LA MAINMISE DU HEZBOLLAH SUR LE PAYS... SAAD HARIRI NE PEUT PAS DECIDER DE JOUER SON AVENIR EN L,ADOPTANT ... VOUS SEMBLEZ OUBLIER MADAME LES F.L. LE C.P.L. LE FUTUR... LES KATAEBS ET UN TAS D,AUTRES... CHRETIENS, SUNNITES ET DRUZE EN TETE QUI N,ACCEPTERAIENT JAMAIS DE LIVRER LEUR COU A LA GUILLOTINE PRETENDUE DIVINE !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 03, le 24 mars 2017

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Commentaires (1)

  • DU BARATIN ! LA PROPORTIONNELLE INTEGRALE C,EST LA MAINMISE DU HEZBOLLAH SUR LE PAYS... SAAD HARIRI NE PEUT PAS DECIDER DE JOUER SON AVENIR EN L,ADOPTANT ... VOUS SEMBLEZ OUBLIER MADAME LES F.L. LE C.P.L. LE FUTUR... LES KATAEBS ET UN TAS D,AUTRES... CHRETIENS, SUNNITES ET DRUZE EN TETE QUI N,ACCEPTERAIENT JAMAIS DE LIVRER LEUR COU A LA GUILLOTINE PRETENDUE DIVINE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 03, le 24 mars 2017

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