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À La Une - France/présidentielle

Fillon au Trocadéro : ce que disent les éditorialistes français

Pour la presse française, la démonstration de force du candidat de la droite place la balle dans le camp de son parti.

Après avoir rassemblé le 5 mars 2017 plusieurs dizaines de milliers de partisans au Trocadéro, près de la tour Eiffel à Paris, François Fillon, sous pression intense de la droite qui tente de négocier son retrait, a exclu hier de retirer sa candidature à la présidentielle en France. REUTERS/Philippe Wojazer

Après avoir rassemblé dimanche plusieurs dizaines de milliers de partisans au Trocadéro, près de la tour Eiffel à Paris, François Fillon, sous pression intense de la droite qui tente de négocier son retrait, a exclu hier de retirer sa candidature à la présidentielle en France.

Au lendemain de cette démonstration de force, les éditorialistes de plusieurs titres de la presse française s'interrogent sur les chances de l'ancien Premier ministre alors qu'Alain Juppé, dont la candidature est poussée par plusieurs ténors de son camp, doit s'exprimer en fin de matinée. Sélection d'éditoriaux parus lundi.

 

 

 

Libération - Alexandra Schwartzbrod
"Le discours du Trocadéro restera dans l'histoire comme celui d'un homme seul ou presque face à son dernier carré de fidèles (...) Fillon a joué son va-tout. Jetant ses dernières forces dans la bataille (...) A 49 jours du 1er tour, la droite est dans une impasse. Que Fillon se maintienne, et elle n'est plus sûre d'être au second tour tant l'homme est discrédité. Qu'elle tente de le remplacer par un modéré comme Juppé, et les plus radicalisés iront gonfler les rangs du FN. Qu'elle choisisse un représentant de la droite dure, et les plus modérés fileront chez Macron (...)

Le Figaro - Paul-Henri du Limbert
"(...) Les Républicains doivent urgemment s'entendre. Soit c'est François Fillon, le champion de la primaire et de la foule du Trocadéro, soit c'est Alain Juppé, le favori des sondages et des caciques du parti. Mais ça ne peut pas être les deux à la fois (...) Si la droite perdait en mai pour des raisons de seules circonstances, la France repartirait pour cinq nouvelles années de malentendus mortifères et reporterait d'autant les solutions aux maux qui la minent, au risque de les rendre inguérissables."

L'Opinion - Rémi Godeau
"François Fillon peut-il encore faire gagner son camp ? (...) Le rassemblement de la place du Trocadéro ne pouvait pas et n'a pas apporté de réponse en ce qu'il ne signifie pas grand-chose (...) Même mobilisateur, même corrigé des propos jusqu'au-boutiste antérieurs, ce meeting ne pouvait renverser le cours des choses : un discours encore inaudible sur le programme, une cristallisation autour de l'opposition Macron-Le Pen et du clivage ouverture-fermeture, une capacité à rassembler mise en doute (...) une perte de crédibilité peu compatible avec des réformes ambitieuses (...)"

 

(Lire aussi : Au Trocadéro, pari gagné pour Fillon qui exclut de se retirer)

 

La Croix - Jean-Christophe Ploquin
"Depuis le début de la Ve République, un représentant de la droite et du centre droit a toujours été présent au 2e tour (...) Cette hypothèse hante dorénavant le parti Les Républicains et s'explique par les investigations judiciaires qui menacent son candidat François Fillon. Le parti LR a besoin d'un candidat fort, rassembleur et disposant du soutien total de sa formation. C'est toujours possible. Hier, au Trocadéro puis sur France 2, François Fillon s'est montré déterminé à assurer ce rôle. Une posture audacieuse avant une journée qui s'annonce décisive."

Les Échos - Cécile Cornudet
"François Fillon tente de renvoyer le mistigri de la division et du risque FN à une éventuelle candidature Juppé. La droite s'enfonce dans la crise (...) A six semaines du premier tour, la droite a-t-elle encore une chance, même infime, de pouvoir l'emporter, voire d'échapper à l'éclatement ? Le problème, c'est que chaque camp a sa réponse (...) Fillon est passé de la contre-attaque au changement de pied stratégique, il est donc loin d'être mort. Il a remporté sa bataille du Trocadéro. Et sans doute gagné quelques heures. Ses adversaires ont-ils désarmé pour autant ? A priori non (...)"

L'Humanité - Michel Guilloux
"La déliquescence d'un débat politique ramené au niveau du choix entre terre brûlée ou vote par défaut n'est pas supportable (...) Dire et redire les dangers de ces aventures, programmes et candidats est vital. Il en va de la vie concrète de dizaines de millions d'hommes, de femmes, jeunes et vieux (...) Une autre politique est-elle possible sans revivifier la démocratie et réinventer la République ? Rallumons la flamme du seul et vrai débat qui vaille."

 

(Lire aussi : Invictus)

 

Ouest-France - Michel Urvoy
"La démonstration de force du Trocadéro entretient le supplice que vit la droite : chaque heure rend la situation plus intenable et le choix plus difficile à prendre ! Pour se sauver, la droite est acculée au choix du moindre mal, en répondant à 3 questions. François Fillon doit-il renoncer ? Alain Juppé reste-t-il un choix gagnant ? Que peut-on encore attendre ? (...) Hier, tout en se disant conscient des réalités, il a estimé qu'il devait rester le candidat. En renvoyant à son camp le soin embarrassant de dire qui serait meilleur que lui."

Est Républicain - Monique Raux
"Impressionnante la démonstration de force tranquille au Trocadéro (...) Affaibli, fatigué, blessé, mais toujours battant, Fillon a su trouver les accents lyriques et un peu démodés qui transportent les foules (...) Ce n'est pas le parti qui brandit le spectre d'une droite fracturée, qui peut lui interdire de se présenter. Il a compris la nécessité d'adoucir la forme, tout en justifiant la violence de sa réaction par celle de l'attaque et en mettant en avant son projet (...)"

Sud-Ouest - Bruno Dive
"(...) François Fillon ne peut pas invoquer l'intérêt général, sans voir que sa candidature constitue un obstacle grandissant à cet intérêt (...) A regarder de près le discours au Trocadéro, on peut se demander s'il ne joue pas une autre partition (...) Puisqu'il ne veut pas se retirer, ne cherche-t-il pas à se faire +virer+? (...) Ou Fillon jette l'éponge et la droite choisit un autre candidat. Ou il continue et son parti le laisse agir dans la même indifférence que la moitié du PS avec Benoit Hamon."

 

 

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Après avoir rassemblé dimanche plusieurs dizaines de milliers de partisans au Trocadéro, près de la tour Eiffel à Paris, François Fillon, sous pression intense de la droite qui tente de négocier son retrait, a exclu hier de retirer sa candidature à la présidentielle en France.
Au lendemain de cette démonstration de force, les éditorialistes de plusieurs titres de la presse française...

commentaires (6)

FRANÇOIS FILLON POUR LIBÉRER LA FRANCE...

Gebran Eid

22 h 04, le 06 mars 2017

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Commentaires (6)

  • FRANÇOIS FILLON POUR LIBÉRER LA FRANCE...

    Gebran Eid

    22 h 04, le 06 mars 2017

  • Face à ce gâchis, fidèle à mes convictions gaullistes vieilles de plus de 75 ans, je voterai pour celui qui représenterait la droite modéré au premier tour. S'il ne resterait pas au second tour, je m'abstiendrai. Je ne voterai jamais pour l'inexpérimenté qui vient d'insulter la France à Alger ni pour la fasciste qui représente un danger pour la France.

    Un Libanais

    12 h 47, le 06 mars 2017

  • Fillion s'en sortira de cet honteux complot franco-français . Il sera le visage de la France , de celle qui ne voudra plus laisser aux "autres" le soin de leur imposer une politique rejetée par le peuple . Hollandouille et macron d'un côté et Hamon de l'autre ne feront pas le poids devant Marine ou Juppé . L'establishment joue au plus fou , plus qu'à chercher à sauver ce grand pays des griffes de bruxelles .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 45, le 06 mars 2017

  • PRIERE LIRE ENTRE LE MARTEAU ET L,ENCLUME... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 40, le 06 mars 2017

  • Ce que ne disent pas les éditorialistes français , c'est que , un nouveau parti d'une vraie droite..., doit être bâtit en France ....car visiblement la droite la plus bête du monde des LR ,s'est fait imploser , juste avant les élections... bizarre...! alors, que les socialistes de la nomenklatura au pouvoir ,étaient en phase d'effondrement ...

    M.V.

    11 h 42, le 06 mars 2017

  • ENTRE L,ENCLUME ET LE MARTEAU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 51, le 06 mars 2017

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