« Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme. »
François Fillon ? Non. William Ernest Henley. Plus précisément les dernières strophes du court poème de Invictus. François Fillon est-il Invictus ? François Fillon est-il invincible ?
D'aucuns – nombreux – le croient. D'autres – tout aussi nombreux – en doutent. La droite est en crise. Écartelée.
Pourtant, force est de constater que malgré les canonnades médiatiques. Malgré les défections et les pressions. Malgré les communiqués et déclarations de certains ténors de la droite, François Fillon résiste. Persiste.
Fier comme un hidalgo, il est là. Avec sang-froid, opiniâtreté, il poursuit son chemin. Ne marque pas le pas.
Hier, place du Trocadéro, à Paris, François Fillon devant des milliers de soutiens est apparu plus déterminé que jamais. Réaffirmant que son lien qui l'unissait à cette foule et ses électeurs était intact.
Avec méthode, il a montré à tous les observateurs que ce rassemblement n'était pas un coup de menton mais bien un tournant.
François Fillon a clairement signifié qu'il n'appartenait ni aux juges d'instruction. Ni aux éditorialistes. Ni aux apparatchiks de son parti... de lui accorder ou non le droit de représenter le peuple de droite. Ce peuple, arbitre suprême et seul souverain qui l'a adoubé sans appel lors d'une primaire qui a réuni près de 4 millions d'électeurs... Vox populi, vox Dei.
Ce dimanche 5 mars, François Fillon a changé de stratégie.
Ce dimanche 5 mars, François Fillon est apparu gaullien, chef d'une droite gaulliste, en rupture avec une droite libérale libertaire – assez proche de Macron – qui lui a tourné le dos.
Ce dimanche 5 mars, tout en reconnaissant ses « erreurs », François Fillon a pointé la « responsabilité » de « ceux qui fuient le navire ».
Ce dimanche 5 mars, François Fillon a fendu l'armure en devenant le rassembleur d'une droite qui assume ses valeurs. Une droite ferme sur les questions régaliennes, d'immigration et d'intégration.
Ce dimanche 5 mars, François Fillon s'est mué en catalyseur de cette droite républicaine que certains qualifient de dure.
L'électorat de droite est toujours déboussolé, groggy devant la possibilité de perdre cette élection imperdable et demeure en apnée en attendant, d'une part, les mots que doit prononcer Alain Juppé ce lundi à 10h30 depuis Bordeaux et, d'autre part, les conclusions du comité politique réuni dans la soirée. Même si, comme l'a confirmé François Fillon hier au 20 h de France 2, « personne ne peut m'empêcher d'être candidat ».
À moins de 50 jours du scrutin présidentiel, le candidat désigné de la droite et du centre affirme une grande fermeté de caractère dans l'épreuve, et le peuple de droite, lui, soutient plus que jamais celui qui a fait sienne cette devise d'Albert Camus : « Vivre, ce n'est pas se résigner. »
*Frédéric Picard est rédacteur en chef du Figaro.fr
François Fillon ? Non. William Ernest Henley. Plus précisément les dernières strophes du court poème de Invictus. François Fillon est-il Invictus ? François Fillon est-il invincible ?D'aucuns – nombreux – le croient. D'autres – tout...
commentaires (4)
"Sacré" FIGARO ! "Irrésistible"....
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 14, le 06 mars 2017