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À La Une - Négociations

Moscou veut que Damas suspende ses frappes durant les pourparlers

Le Haut comité des négociations; qui rassemble des groupes clés de l'opposition, réclame des "négociations directes".

Une colonne de fumée s'échappe suite à une frappe aérienne contre la ville de Deraa, dans le sud de la Syrie, le 22 février 2017. Photo AFP / MOHAMAD ABAZEED

La Russie a demandé au gouvernement syrien de suspendre les bombardements aériens durant les pourparlers de Genève sur la Syrie, où une percée reste toutefois improbable, a déclaré mercredi le médiateur de l'Onu.

Lors d'une conférence de presse à la veille de la reprise des discussions, Staffan de Mistura a indiqué que l'appel à la trêve avait été annoncé par le représentant russe au cours de la réunion hebdomadaire du Groupe de travail sur le cessez-le-feu au siège des Nations unies à Genève. La Russie, alliée de Damas, "a formellement demandé au gouvernement syrien de laisser le ciel (syrien) silencieux pendant les discussions", a-t-il dit.

Depuis fin décembre, une cessation des hostilités imposée par la Russie, la Turquie et l'Iran a permis de réduire l'intensité des combats, mais depuis quelques jours les forces gouvernementales bombardent les positions rebelles près de Damas et dans la province de Homs (centre).

 

 

(Repère : Conflit syrien : des années d'efforts diplomatiques infructueux)

 

Négociations directes?
Avant même la reprise des négociations, M. De Mistura a tenu à modérer les espoirs de solution à ce conflit, qui dure depuis 6 ans et a déjà fait plus de 310.000 morts et des millions de déplacés.

"Je n'attends pas de percée immédiate (...) mais le début d'une série de rounds", a déclaré ce diplomate de 70 ans, spécialiste des missions difficiles.

M. De Mistura a déjà organisé trois séries de pourparlers indirects -- les délégations refusant de se parler -- en février, mars et avril 2016, sans résultat. Il espère cette fois que les deux camps accepteront de s'asseoir autour d'une même table et d'échanger en direct.

Déjà arrivé à Genève, le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition, a réclamé pour sa part des "négociations directes". "Commençons par des négociations directes et discutons de l'organe de gouvernance de transition", a dit aux médias un porte-parole du HCN, Salem Meslet.
Il a par ailleurs espéré que les pourparlers de Genève permettent d'"obtenir quelque chose ici à Genève 4 car il est hors de question que les Syriens aillent à un Genève 5 (...) Nous espérons en finir maintenant ici".
La délégation du gouvernement de Damas est également arrivée à Genève. D'autres délégations sont attendues, selon le médiateur, qui n'a pas donné de précisions.

Le chef de la diplomatie de la Russie, allié et soutien du gouvernement de Damas, a indiqué qu'il y aurait des représentants des Groupes du Caire et de Moscou, considérés par le HCN comme modérés face au régime.
"Il y aura aussi des groupes de l'opposition armée qui ont participé aux réunions à Astana et qui ont signé un accord sur un cessez-le-feu avec le gouvernement syrien", a déclaré mercredi Serguei Lavrov à Moscou.

Deux réunions de discussions ont été organisées en janvier et en février dans la capitale du Kazakhstan entre émissaires du gouvernement syrien et rebelles, sous l'égide de la Russie, de la Turquie et de l'Iran.
"Et, bien sûr, lors de prochaines étapes, on ne pourra pas se passer de la présence de tout le spectre de l'opposition, y compris, sans doute, des Kurdes syriens", a souligné le ministre russe. La Turquie, soutien de l'opposition, refuse la participation des Kurdes.

 


(Repère : Conflit syrien : qui sont les négociateurs aux pourparlers de Genève ?)

 

Une situation changée
Depuis les derniers pourparlers de Genève en avril 2016, la situation sur le terrain en Syrie a bien changé.
Le régime de Damas, appuyé par ses alliés russe et iranien, a repris Alep, fief de l'insurrection dans le Nord, et l'opposition ne contrôle plus, selon des estimations, que 13% du territoire. Même la Turquie semble avoir adouci sa position et s'est rapprochée de Moscou.

Les Etats-Unis, autre soutien de l'opposition, semblent eux hésiter sur la politique à suivre en Syrie depuis l'arrivée de Donald Trump. Quoique affaiblie, l'opposition maintient ses exigences sur une "transition politique", qui signifie pour elle un départ du président Bachar el-Assad.

Le régime est prêt à accepter des élections une fois la paix revenue, mais ne veut pas discuter du sort du chef de l'Etat. Pour le gouvernement, "c'est Assad ou personne d'autre", a déploré Yehya Aridi, un des conseillers du HCN. "Cette règle du 'tout ou rien' entrave toute chance de solution politique".

L'opposition a en outre l'impression de naviguer à vue avec la nouvelle administration américaine. "La position du président (Donald) Trump sur la Syrie et le Moyen-Orient n'est pas encore claire", a reconnu un porte-parole du HCN, Ahmed Ramadan.

Une source diplomatique américaine a réaffirmé mercredi que "les Etats-Unis restent engagés dans la recherche d'une solution politique au conflit syrien"

 

 

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commentaires (5)

ET QU,EN EST-IL DU CESSEZ LE FEU DE ASTANA ?

LA LIBRE EXPRESSION

23 h 01, le 22 février 2017

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Commentaires (5)

  • ET QU,EN EST-IL DU CESSEZ LE FEU DE ASTANA ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 01, le 22 février 2017

  • "Et l'opposition ne contrôle plus, selon des estimations(?), que 13% du territoire." ! Mais, à quel pourcentage ces "estimations!" estiment-elles, plutôt, les territoires sous contrôle de Dâëèch-EI ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 33, le 22 février 2017

  • Khâââï ! Encore neuf ans à ce train de "pourparlers"-là, et ils atteindront enfin les QUINZE années de "Guerres Civiles" qu'ils NOUS avaient fait subir !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 37, le 22 février 2017

  • On ne sait plus quoi dire à ces " opposants" ou plutôt qui se prétendent comme tels , on sait plus quoi leur dire , si le héros BASHAR votre président élu et légitime aux yeux de la majorité des syriens de bonne famille devait partir de la façon dont vous l'exiger, mais il serait parti depuis 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 ... et si vous voyez qu'il se renforce et se consolide c'est bien que CE N'EST PAS POSSIBLE QU'IL PARTE COMME ÇA. ON NE SAIT PLUS QUOI VOUS DIRE ! I faut se rendre à l'évidence que le complot qui vous a foutu dedans a échoué, erdo le dit , Boris Johnson le dit , tous les candidats français le disent , trump-pète qu'on attendait pour agir dans ce sens ne fait qu'aboyer mais ne mord pas , je sais pas moi , mais si vous autres " opposants" aviez encore un soutien fiable faites le nous savoir , parce que 13% de territoire c'est trop petit pour être exigent quand même. Et ça se réduit de jours en jours à une vitesse qu'à la fin vous ne tiendrez plus que sur 1mcarré . Allez soyez raisonnable demandez le pardon à votre chef et héros BASHAR EL ASSAD , Il vous l'accordera .......KHOOOOOOOOOOO....à la fin .....

    FRIK-A-FRAK

    17 h 00, le 22 février 2017

  • GAGE... QU,IL N,EN SORTIRA RIEN DE POSITIF...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 49, le 22 février 2017

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