Où en est l'opposition?
L'opposition arrive affaiblie à Genève, selon Aron Lund, chercheur auprès de The Century Foundation. "Avec la perte d'Alep-Est (en décembre), Donald Trump à la Maison Blanche, les jihadistes dominant la majorité du territoire rebelle et la Turquie coopérant avec la Russie, l'opposition est aujourd'hui vraiment privée d'atouts", explique-t-il à l'AFP.
Elle a perdu "presque toute marge de manœuvre", renchérit Karim Bitar, de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).
Le Haut comité des négociations (HCN), qui englobe un large éventail de groupes de l'opposition politique et de la rébellion, représentera les adversaires de Bachar el-Assad.
Et la rébellion sur le terrain?
La chute d'Alep a été la pire défaite, militairement et symboliquement, des rebelles depuis le début de la révolte contre le régime en 2011. Les groupes insurgés sont devenus très marginalisés et dépendent fortement du soutien de groupes jihadistes ou salafistes, tel le Front Fateh el-Cham (ex-el-Qaëda) et Ahrar al-Cham.
Le territoire tenu par les rebelles est aujourd'hui estimé à 13% d'après Fabrice Balanche, du Washington Institute for Near East Policy. Soit 7% de moins qu'en 2015, lorsque l'opposition armée était à son apogée.
En comparaison, les forces du régime et ses alliés, notamment le Hezbollah libanais et les milices iraniennes, contrôlent environ 34% du territoire, où vivent plus de dix millions d'habitants, d'après M. Balanche, un géographe spécialiste de la Syrie.
L'organisation jihadiste Etat islamique (EI) contrôle quant à elle 33% et les groupes kurdes 20%.
(Pour mémoire: L'opposition syrienne dénonce les attaques du régime avant les négociations)
La rébellion est-elle plus fragmentée?
Si la rébellion a longtemps été minée par des divisions, de nouvelles fractures sont apparues en janvier dans le nord-ouest, des rebelles se voyant obligés de choisir entre jihadistes et groupes islamistes rivaux.
La guerre entre ces deux blocs "sape la crédibilité de la délégation de l'opposition", selon M. Lund. "Les négociateurs de l'opposition devront constamment faire attention à ce qu'ils disent en tenant compte de la réaction des groupes radicaux (sur le terrain) en Syrie. Cela ne les aidera pas trop", ajoute-t-il.
L'opposition a-t-elle encore des soutiens?
Avec le désengagement des Etats-Unis durant les derniers mois de Barack Obama et l'absence de la nouvelle administration du dossier des négociations, l'opposition n'a plus de véritable soutien pour obtenir des gains à Genève.
Dans ce contexte, son appel à un départ de M. Assad, sa principale revendication, risque de rester sans écho.
"En théorie, le processus de Genève sous l'égide de l'Onu a plus de légitimité que les réunions d'Astana qui risquent de transformer la Syrie en un condominium russo-turc", explique M. Bitar, en référence au processus mis en place par Moscou et Ankara.
"Mais pour les deux processus, la principale pierre d'achoppement reste la même: Assad se sent renforcé par les derniers évènements et ne fera probablement pas de concessions importantes", ajoute-t-il.
Des figures de l'opposition ne cessent de réclamer plus d'accès humanitaire, la fin des bombardements et des sièges ainsi que le départ d'Assad au début de toute période de transition.
Mais d'après M. Lund, il y a très peu de chances que le processus de Genève aboutisse.
"Je pense que les discussions sur une transition qui écarterait complètement le régime ont toujours étés vouées à l'échec", souligne l'analyste.
Et l'EI dans tout cela?
Responsable d'atrocités et d'attentats sanglants, l'EI fait cavalier seul en Syrie et a été exclu de toute trêve et négociation de paix.
Le représentant du régime à Genève, Bachar al-Jaafari, a suggéré que les groupes rebelles qui participent aux négociations doivent s'engager à soutenir l'armée dans sa "lutte contre le terrorisme".
D'après M. Bitar, des groupes insurgés "pourraient apporter leur soutien verbal à l'idée d'un effort commun", sachant que des rebelles luttent déjà contre l'organisation ultraradicale.
Pour mémoire
Quand Moscou intervient pour séparer Ankara et Damas en Syrie
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commentaires (3)
C,EST LE TEMPS DES REFORMES DEMOCRATIQUES, RECLAMEES PAR LES PREMIERS MANIFESTANTS PACIFIQUES, ET MASSACRES JUSQU,AU DERNIER PAR LE REGIME,ET DE LA VICTOIRE DU PEUPLE SYRIEN QUI LES IMPOSE PAR SES GRANDS SACRIFICES... REFORMES DEMOCRATIQUES = VICTOIRE DU PEUPLE SYRIEN...
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 07, le 22 février 2017