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À La Une - diplomatie

Au Liban, le soutien de Marine Le Pen à Assad fait des remous

Walid Joumblatt, Samy Gemayel et Samir Geagea ont critiqué, avec plus ou moins de virulence, les propos de la candidate à l'élection présidentielle française.

Marine Le Pen a eu droit lundi et mardi, au Liban, à des égards inhabituels pour elle de la part de hauts responsables étrangers, mais également à des critiques parfois virulentes, notamment après sa prise de position en faveur de Bachar el-Assad. REUTERS/Mohamed Azakir

Marine Le Pen a eu droit lundi et mardi, au Liban, à des égards inhabituels pour elle de la part de hauts responsables étrangers, mais également à des critiques parfois virulentes, notamment au sujet de ses prises de position en faveur de Bachar el-Assad. Lundi, la présidente du Front national a estimé que le président de la Syrie, engagée dans une guerre aux conséquences régionales dramatiques, notamment pour le Liban, est "une solution bien plus rassurante pour la France que l'Etat islamique".

"J'espère que la France fera un meilleur choix que cette droite fasciste", a fustigé mardi le leader druze Walid Joumblatt, à l'issue d'un entretien avec le président français François Hollande à l’Élysée. Le chef du Parti socialiste progressiste réagissait là aux propos sur la Syrie de la candidate de l'extrême droite à la présidentielle française.
"Les déclarations de Mme Le Pen au Liban ont insulté le peuple libanais et le peuple syrien", a encore dit Walid Joumblatt, pour qui les plus hauts dirigeants du pays ont commis une faute en recevant la présidente du Front national (FN).

Le positionnement de Marine Le Pen sur la Syrie lui a aussi valu la réprobation des Kataëb, un parti qui entretient pourtant des liens historiques avec le FN - certains cadres et ex-cadres frontistes ont combattu à leurs côtés durant la guerre du Liban (1975-1990).
"Lutter contre (l'extrémisme) ne se fait pas en soutenant les dictatures mais en soutenant les forces modérées et en diffusant des valeurs de tolérance et de diversité démocratique", a jugé le parti dans un communiqué publié après une rencontre entre son chef, Samy Gemayel, et Marine Le Pen. "Certes il y a les liens du sang, mais ce que Mme Le Pen dit sur Bachar el-Assad n'est vraiment pas acceptable", a souligné un responsable Kataëb.


(Lire aussi : Marine Le Pen refuse de se voiler et quitte Dar el-Fatwa sans rencontrer le mufti libanais)

 

Samir Geagea, chef des Forces libanaises hostile au président Assad n'a, lui aussi, pas manqué d'afficher ses divergences avec Marine Le Pen qu'il a reçue mardi à Meerab. Il a fait savoir à son invitée qu'il considérait le président syrien comme "l'un des plus grands terroristes de la Syrie et de la région". Il lui a également rappelé "les opérations militaires du régime Assad au Liban durant des décennies, ainsi que la série d'assassinats qui a visé les personnalités de la Révolution du Cèdre (l'alliance du 14 Mars, ndlr), pointant du doigt ainsi le régime Assad. M. Geagea a dans ce contexte affirmé qu'il ne pouvait accepter le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad, refusant toutefois l'équation selon laquelle "l'alternative au président Assad serait les islamistes". "Nous ne voulons ni l'un ni l'autre", a-t-il dit.

"J'ai dit dès le début du conflit syrien, et j'étais la seule à l'époque, que contribuer à la chute de Bachar el-Assad c'est permettre à l'EI de gouverner la Syrie", avait déclaré Mme Le Pen à L'Orient-Le Jour dans une interview dimanche soir. "En géopolitique, il faut souvent faire le choix du moins pire, et pour moi le moins pire c'est Bachar el-Assad", avait-elle également souligné avant de préciser qu'en vas de victoire à la présidentielle, elle normaliserait les relations entre la France et le régime syrien.

 

(Lire aussi : "Le bleu du Liban est si peu Marine" : des Libanais manifestent contre la visite de Le Pen (vidéo))

 

Si cette visite au Liban aura permis à Mme Le Pen de rencontrer, pour la première fois, un chef d'Etat, ses rencontres avec les responsables libanais auront été plus distantes que ce qui avait prévalu lors de la visite d'une autre candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron, à Beyrouth, fin janvier.

A l'époque, le président Michel Aoun avait reçu l'ancien ministre français de l'Economie dans un bureau plus chaleureux que l'immense salle dans laquelle il se tenait lundi à bonne distance de Mme Le Pen, après une protocolaire poignée de main.

Saad Hariri, le Premier ministre et leader de la communauté sunnite du pays, avait, lui, salué en M. Macron un "ami", ajoutant : "Ce qu'il représente, la jeunesse, la manière de faire la politique, est important".
Cette fois, c'est par un communiqué, plutôt qu'en raccompagnant son hôte à l'issue de la rencontre, que le locataire du Grand Sérail a mis en garde Mme Le Pen contre tout "amalgame" entre islam d'un côté et terrorisme de l'autre. "Les Libanais et les Arabes, comme la majorité du monde, considèrent que la France est la patrie des droits de l'homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse ou de classe entre ses citoyens", lui a-t-il dit durant leurs échanges, selon le communiqué.

 

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commentaires (16)

faut quand meme pas raconter du n'importe quoi, le Pen na jamais rien financer au liban lol ... j'ai dis et je repete les libanais qui soutenait Trump l'on uniquement fait car ils pensaient qu'il allait soutenir Assad et c'est pareil pour Marine Le Pen, et quand ils ont remarque que Trump n'aidera pas Assad a rester au pouvoir ils ont recommencer leur insulte envers l'amerique c'est pareil pour Le Pen.. mais elle ne verra jamais la presidence francaise et Assad ne restera pas au pouvoir ou s'il reste ces prerogatives seront encore moins puissante que ceux du president du liban

Bery tus

14 h 50, le 22 février 2017

Tous les commentaires

Commentaires (16)

  • faut quand meme pas raconter du n'importe quoi, le Pen na jamais rien financer au liban lol ... j'ai dis et je repete les libanais qui soutenait Trump l'on uniquement fait car ils pensaient qu'il allait soutenir Assad et c'est pareil pour Marine Le Pen, et quand ils ont remarque que Trump n'aidera pas Assad a rester au pouvoir ils ont recommencer leur insulte envers l'amerique c'est pareil pour Le Pen.. mais elle ne verra jamais la presidence francaise et Assad ne restera pas au pouvoir ou s'il reste ces prerogatives seront encore moins puissante que ceux du president du liban

    Bery tus

    14 h 50, le 22 février 2017

  • A Minima ultra.... "compréhensible!", car Le Pen Pèèère le "finançait!" à "ses débuts" après 75 ! "A ce qu'il parait"....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 21, le 22 février 2017

  • Madame vous ignorez ce qui se passe dans la region il faudrait s'en imformer avant de venir chez nous...il nous faut un autre DEGAUL...PAS VOUS madame

    Soeur Yvette

    09 h 59, le 22 février 2017

  • Quand à la réaction de Geägeä, elle fut vraiment, là, A Minima !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 59, le 22 février 2017

  • ELLE AURAIT DU LE SAVOIR D,AVANCE ET NE PAS VENIR AU LIBAN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 42, le 22 février 2017

  • "J'espère que la France fera un meilleur choix que cette droite fasciste, car les déclarations de cette Le Pen au Liban ont insulté tant le peuple libanais que le peuple syrien !", a fustigé le leader druze Walid Joumblatt, pour qui "les plus hauts dirigeants du pays ont commis une faute en recevant la Marinade du FN !". Réagissant, par-là, aux propos sur la Syrie ; tenus en sus au Grand-Liban n'est-ce pas ; de la candidate de l'extrême droite à la présidentielle française.... ! Les Phalanges ? Sâmî ? Y a quelqu'un ? Ça c'est une réponse, et non pas "Ce n'est pas, yâââï, acceptable." ! Äâââl bass "pas acceptable!", äâââl !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 38, le 22 février 2017

  • Elle est d'une hypocrisie sans pareil, elle se moque des Libanais et tient des propos différents suivant le lieu ou elle se trouve. Elle me fait penser à la fable du chaperon rouge et elle finira par dire aux Libanais "c'est pour mieux te croquer mon enfants" par exemple sur la double nationalité et sur les visas pour la France, n'oubliez JAMAIS que le premier article de la loi Libanaise "le Liban est une nation arabe" et tous les malades qui votent pour elle le font pour une raison toute simple "dehors les arabes" et elle base tout son discours sur cette stupidité

    yves kerlidou

    09 h 20, le 22 février 2017

  • Le positionnement de la Marinade sur la Syrie lui a valu la réprobation des Kataëb, qui entretiennent pourtant des liens historiques avec le FN - certains frontistes ont combattu à leurs côtés durant la guerre du Liban (75-90). "Lutter contre (l'extrémisme) ne se fait pas en soutenant les dictatures mais en diffusant des valeurs de tolérance et de diversité", a jugé ce parti.... Phalangiste ! "Certes il y a les liens du sang, mais ce que Le Pen dit sur Assad n'est vraiment pas acceptable." ! Yâââï comme c'est fort, ce "pas acceptable" ! En plus, pour ce qui est de ces "Liens de Sang !?", ce n'est vraiment pas un gage de fierté que de le proclamer ; en sus 30 années après ; sur tous les toits ! Yâ wâïyléééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 13, le 22 février 2017

  • Tout le monde a le droit de rêver mais présidente de la république Marine le pen ? Même pas en rêve !

    Marionet

    23 h 35, le 21 février 2017

  • Une simple "fin de race",.... RIEN de plus !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    23 h 33, le 21 février 2017

  • Et pourtant elle parle pour la majorité des français, qui feront d'elle la 1ère présidente de la République souveraine de la France libérée de son carcan désuet. MARINE LE LIBAN À PLUS QUE JAMAIS BESOIN DE VOUS, LA FRANCE.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 13, le 21 février 2017

  • Les Le Pen ne sont que des fauteurs de troubles, ils n'ont rien à faire au Liban ! Go home.

    TrucMuche

    21 h 06, le 21 février 2017

  • Les dirigeants libanais n'ont rien compris aux démarches de cette femme qui, comme son père, émettent des opinions violentes pour se faire remarquer Il ne faut porter attention à ce qu'elle raconte Valeur humaine = zéro qualité démocratique = zéro Tolérance = zéro que peut on attendre de cette femme et de son parti fasciste ? de la provocation !!!!!

    FAKHOURI

    20 h 54, le 21 février 2017

  • La France manque d'hommes d'Etat. Un Manuel Macron qui insulte la France devant les autorités en Algérie, une Marine Le Pen, en visite au Liban, qui insulte la mémoire de tous les responsables libanais, à leur tête Rafic Hariri, René Mouawad, le mufti Hassan Khaled, Kamal Joumblatt et Bachir Gemayel, tous assassinés par le régime syrien.

    Un Libanais

    20 h 48, le 21 février 2017

  • Je suis certainement pas un fervent, de la dynastie des Assad ,(au contraire) , vu les souffrances et les malheurs que le pays a dû enduré depuis 40 ans pour cause d'hégémonie militaro/politique syrienne au Liban ...hélas ..., en 2017 ..je suis "obligé" de dire , que dans la guerre contre l'obscurantisme et le fanatisme religieux , je préfère soutenir Assad... que Daech and Co. et Normal 1er de France...!

    M.V.

    19 h 29, le 21 février 2017

  • Je ne comprends pas les dirigeants Libanais sous quel motif accueillent Le Pen ??? Vraiment n'importe quoi une extrémiste pareille qui est parti foutre la M au Liban... Qu'elle s'occupe des ses affaires en France et qu'elle respecte les lois de son pays d'abord.. Si elle soutient Asaad c'est qu'elle n'a rien compris....

    Alex. K.L.

    19 h 22, le 21 février 2017

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