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Liban - Santé publique

Coup d’envoi aujourd’hui d’une campagne de sensibilisation à l’importance de la vaccination

Selon le ministère de la Santé, seuls 67 % des enfants âgés de plus de 4 ans ont reçu le rappel du vaccin MMR contre la rougeole, la rubéole et les oreillons. Photo Bigstock

« Le vaccin avant toute chose. » C'est sur ce thème qu'une campagne de sensibilisation à l'importance de la vaccination sera lancée aujourd'hui par le ministère de la Santé, en collaboration avec la Société libanaise de pédiatrie, les bureaux de l'Unicef et de l'Organisation mondiale de la santé au Liban (OMS). L'objectif ? « Rappeler aux parents l'importance de faire vacciner leurs enfants et de leur faire faire les rappels nécessaires qui se poursuivent jusqu'à l'âge de 18 ans », explique à L'Orient-Le Jour Randa Hamadé, chef du département de soins de santé primaires et directrice du Programme national de vaccination au ministère de la Santé.

Cela est d'autant plus important que « la vaccination est l'une des initiatives les plus importantes qui a fait ses preuves dans le domaine de la santé publique en matière de diminution du taux de maladies, de handicaps et de mortalité liés à une maladie qui peut être prévenue par la vaccination », souligne Randa Hamadé. Or au Liban, le taux de vaccination des enfants âgés de plus de 8 ans est faible. Selon le ministère de la Santé, seuls 67 % des enfants âgés de plus de 4 ans ont reçu le rappel du vaccin MMR contre la rougeole, la rubéole et les oreillons.
« C'est un taux très faible, d'autant que le ministère assure tous les vaccins obligatoires gratuitement dans ses centres de santé de soins primaires répartis sur l'ensemble du territoire », insiste Randa Hamadé. La raison principale à ce taux faible de vaccination reste « l'oubli ». Celui-ci est constaté « chez toutes les couches sociales, dans les secteurs privé et public », souligne de son côté le Dr Bernard Gerbaka, président de la Société libanaise de pédiatrie.

La campagne médiatique qui sera lancée aujourd'hui englobera les télévisions, les radios, la presse écrite et les médias sociaux. De plus, des rencontres seront organisées par le ministère dans les différentes régions à travers son réseau de centres de santé de soins primaires. « Le message de cette campagne est purement social, note Randa Hamadé. Les objectifs sont toutefois multiples. Ainsi, elle s'adresse aux parents pour leur rappeler que le vaccin est aussi important pour leur enfant que la nourriture et que celui-ci est assuré gratuitement par le ministère de la Santé. Il est disponible dans tous les centres de santé de soins primaires et il est d'excellente qualité. Les parents n'ont donc plus d'excuses pour ne pas faire vacciner leurs enfants. La campagne s'adresse également aux décideurs pour leur rappeler la nécessité de débloquer continuellement les budgets nécessaires pour que le Programme national de vaccination continue d'assurer les vaccins à la population. Ceux-ci sont achetés auprès de l'Unicef et répondent aux critères internationaux définis par l'OMS. »

 

(Lire aussi : Émission d’un timbre à l’occasion du 30e anniversaire du programme antipolio)

 

 

Préserver les acquis
La responsable au ministère de la Santé affirme en outre que « le Liban a le droit de maintenir sa bonne position parmi les pays du Moyen-Orient en termes d'indicateurs de vaccination ». « Vu la surpopulation et l'afflux continu des réfugiés syriens au Liban, le ministère de la Santé se voit dans l'obligation de rappeler à tout un chacun, abstraction faite de sa nationalité, de la nécessité et de l'importance de faire vacciner les enfants », fait remarquer Randa Hamadé.

Bernard Gerbaka insiste de son côté sur la nécessité pour le Liban de préserver ses acquis en matière de vaccination. « Cela fait quinze ans que le Liban est exempt de poliomyélite, rappelle-t-il. Cette campagne est donc une occasion pour confirmer cette absence de polio et mettre l'accent sur la nécessité de poursuivre les campagnes de vaccination contre le poliovirus, qui est le plus dangereux et que les spécialistes redoutent le plus. »

Rappelons que la poliomyélite est une maladie très contagieuse due au poliovirus. Celui-ci se multiplie dans l'intestin et se transmet principalement par voie orofécale, mais aussi par une eau contaminée par des matières fécales. Tout le monde ne développe pas la maladie. Toutefois, lorsqu'on parle d'un cas déclaré de poliomyélite, c'est-à-dire d'un cas de paralysie due au virus, cela signifie que 200 personnes sont déjà porteuses du virus. « Les campagnes de vaccination contre la polio qui ont été organisées jusqu'à présent par le ministère de la Santé ont été un succès, ce qui a permis de maintenir le Liban exempt de la maladie », avance le spécialiste.

Il souligne en outre qu'une étude effectuée sur le comportement des adolescents libanais a montré que ces derniers ignorent leur état de vaccination. « Le taux de vaccination chez les adolescents est très bas et ne dépasse pas les 40 % », observe Bernard Gerbaka. Et d'insister : « La vaccination est une question de protection individuelle et collective. Il est important qu'à chaque tranche d'âge l'enfant reçoive son vaccin pour éviter les conséquences parfois handicapantes et mortelles des maladies. Il est désolant de voir un enfant mourir d'une maladie contre laquelle il existe une prévention. »

Bernard Gerbaka rappelle par ailleurs que « la maladie coûte au système de santé plus que la prévention ». Il conclut : « La vaccination est la chose la plus importante et la plus bénéfique que l'humanité ait faite pour les enfants, en plus de l'accès à l'eau potable. Il faut donc songer à la vaccination comme étant un bienfait pour l'enfant et comme étant un investissement de la famille dans la santé de leur enfant. Au cas où l'enfant a un handicap ou qu'il meurt parce qu'il n'a pas reçu ses vaccins, les regrets ne serviront pas. »

 

 

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