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Liban - Baabda

Aoun annonce un nouveau plan de gestion des déchets, qui sera dévoilé « bientôt »

Les présidents de Fédération de municipalités reçus hier par le président Aoun à Baabda. Photo Dalati et Nohra

C'est à l'occasion d'une réunion avec des présidents de Fédérations de municipalités du Liban que le président de la République, Michel Aoun, a évoqué l'élaboration prochaine d'un nouveau plan de gestion des déchets. Soulignant que ce plan sera annoncé prochainement, il n'en a néanmoins dévoilé aucun détail. Il a juste précisé que « l'ensemble du territoire en profitera ».

« Ce plan prendra en considération les intérêts des municipalités et des citoyens, et non pas, comme c'est le cas maintenant, les intérêts des uns et des autres », a-t-il ajouté, exprimant l'espoir que ce plan sera « bientôt » rendu public. Par la même occasion (est-ce une coïncidence ?), le président a insisté sur l'importance de la décentralisation administrative et son rôle dans le développement des capacités des municipalités, promettant qu'une nouvelle loi sur la décentralisation sera discutée par le prochain Parlement.
Le Liban se débat toujours avec un problème aigu de gestion des déchets, le dernier plan gouvernemental adopté en mars 2016 se heurtant à une très grande opposition qui se manifeste par des procès qui entravent la construction des deux principales décharges au cœur de ce plan. La décharge en construction sur le littoral de Choueifate, à Costa Brava, fait l'objet d'un procès intenté par un groupe d'avocats de la société civile, se fondant sur le danger que représente le site pour la santé publique comme pour l'aéroport situé à proximité : prolifération d'oiseaux, dégagement de méthane...

Le juge des référés de Baabda, Hassan Hamdane, a annoncé la semaine dernière qu'il prendrait sa décision aujourd'hui mardi 31 janvier, après avoir pris connaissance des différents rapports présentés par les administrations concernées. Le rapport du ministère de l'Environnement était particulièrement accablant pour la décharge. Ce même juge avait exigé la fermeture de la décharge jusqu'au jugement, mais a décidé de sa réouverture temporaire. Il n'est pas exclu qu'il demande sa fermeture définitive si le jugement est en faveur des plaignants.

Toutefois, sa fermeture signifierait le risque d'accumulation des ordures dans les rues, notamment dans certains quartiers dont les déchets sont déversés dans cette décharge. Les municipalités de la banlieue sud de Beyrouth se mobilisent déjà contre sa fermeture, prétextant l'absence d'alternative.

 

(Lire aussi : Sukleen répond à S. Gemayel : « La compagnie a toujours été sous la supervision de l’État »)

 

Trois possibilités
Interrogé sur ce à quoi il s'attend aujourd'hui au tribunal, Hassan Bazzi, l'un des avocats ayant porté plainte pour la fermeture de la décharge de Costa Brava, assure que « l'affaire est claire, les rapports montrent sans aucune ambiguïté que ce site est susceptible de causer de nombreux dégâts sanitaires et écologiques ». Le militant se réfère aux rapports du ministère de l'Environnement, qui va clairement dans ce sens, et même au rapport du ministère de la Santé, qui, bien qu'il mette sur la balance les dégâts sanitaires causés par les ordures dans les rues, reconnaît la nuisance du site en lui-même.
Qu'en sera-t-il donc aujourd'hui ? « Nous espérons que le jugement sera prononcé définitivement et qu'il sera en notre faveur, déclare Hassan Bazzi à L'OLJ. Toutefois, légalement, il y a deux autres possibilités, qui, bien qu'improbables à mon sens, existent néanmoins. Le juge peut rejeter la plainte pour une raison ou pour une autre, ou alors il peut demander un délai et prolonger l'enquête, pour exiger la formation d'une commission par exemple. »

 

(Lire aussi : Crise des déchets au Liban : comment trouver une issue durable ?)

 

Les plaignants craignent-ils les pressions qui pourraient s'exercer sur la justice ? « Les pressions s'exercent déjà librement et avec beaucoup d'arrogance sur la justice, sur nous, sur tout le monde, répond-il. Mais j'ai confiance dans le juge Hassan Hamdane, qui peut supporter la pression. En tant que plaignants, nous avons prévu que le juge pourrait prendre en considération le fait qu'il n'y a pas d'alternative à cette décharge et que le retour des ordures dans les rues représente un danger sanitaire. Voilà pourquoi nous avons demandé d'ores et déjà que soit considérée la possibilité d'un délai avant la fermeture définitive du site, si cela s'avère nécessaire, le temps que le gouvernement trouve une alternative. »
Le ministre de l'Environnement Tarek Khatib était injoignable hier malgré de nombreuses tentatives de lui poser des questions sur le sort de la décharge aujourd'hui, comme sur le plan prévu par la présidence de la République pour la gestion des déchets – sachant qu'il fait partie du bloc du président de la République au Conseil des ministres.

 

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