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À La Une - Etats-Unis

Trump et les défenseurs des immigrés: une longue bataille commence

Selon un juriste, l'issue de cette bataille juridique est incertaine car elle est "sans précédent dans l'histoire récente américaine". 

 

Une manifestation à l'aéroport JFK, à New York. REUTERS/Andrew Kelly

Mobilisation éclair après l'interpellation de migrants musulmans dans des aéroports: les défenseurs américains des immigrés ont prouvé ce weekend qu'ils se battront ferme contre les nouveaux décrets de Donald Trump limitant l'immigration, augurant d'une rude bataille devant les tribunaux.

A peine le président avait il signé en fin d'après-midi son décret interdisant pour 90 jours l'entrée aux Etats Unis de ressortissants de sept pays musulmans jugés dangereux (Irak, Iran, Yemen, Soudan, Libye, Somalie, Syrie) que de nombreuses associations dénonçaient le texte et son caractère discriminatoire, faisant voeu de le combattre.

Dès vendredi soir, elles avaient un cas pratique à New York, où deux Irakiens étaient arrêtés à leur arrivée à l'aéroport JF Kennedy en vertu de ce nouveau décret, alors même qu'ils avaient été associés aux Américains en Irak et qu'ils étaient détenteurs de visas d'immigration en bonne et due forme.

La réplique n'a pas tardé: plusieurs associations de défense des immigrés dont la puissante ACLU déposaient une plainte samedi matin auprès d'un tribunal fédéral new-yorkais, demandant qu'ils soient immédiatement relâchés, et introduisant une action en nom collectif pour tous les migrants qui se retrouveraient interpellés de la même façon dans les aéroports américains.
"On savait que ca allait venir, on se préparait", explique Camille Mackler, responsable juridique pour l'association New York Immigration Coalition, l'une de celles ayant rapidement appelé à une manifestation à JFK. "Mais on ne savait pas quand, et on n'arrivait pas à croire que ce serait immédiat, qu'il y aurait des gens dans l'avion au moment où (le décret) allait passer", dit-elle.

La manifestation, rejointe par deux représentants démocrates de New York au Congrès, Jerry Nadler et Nydia Velasquez, a rassemblé une centaine de personnes et remporté un premier succès.

En début d'après-midi, l'un des deux Irakiens, Hameed Khalid Darweesh, qui a travaillé pour des entreprises américaines et le consulat américain à Erbil, quittait l'aéroport, libre, sous les vivas des manifestants qui l'ont accueilli en criant "Bienvenue chez vous" et "Les musulmans sont les bienvenus! Ni haine! Ni peur!".

 

(Lire aussi : Trump veut donner la priorité aux réfugiés syriens chrétiens)

 

 

Une longue bataille
M. Nadler a tweeté depuis l'aéroport dans l'après-midi qu'il continuait à essayer d'obtenir la libération de l'autre Irakien, venu rejoindre sa femme et son enfant déjà installés légalement comme réfugiés aux Etats-Unis, et de 10 autres réfugiés toujours retenus à l'aéroport.

"Nous ne devrions pas avoir à demander la libération des réfugiés un par un", a-t-il déclaré. "Nous devons combattre ce décret dans la rue, devant les tribunaux, partout, tout le temps. Nous devons résister et nous battre".

Même si tous étaient libérés rapidement, la mobilisation des associations et la plainte déposée samedi laissent augurer d'une bataille rangée entre les défenseurs des immigrés, d'une part, et Trump et ses partisans d'autre part. "C'est la première salve d'une longue bataille devant les tribunaux" a estimé Michael Kagan, spécialiste du droit de l'immigration à l'Université du Nevada.
"On se prépare à une guerre des tranchées juridique depuis l'élection. Il y a eu beaucoup de spéculations sur ce que Trump voulait vraiment dire, si des technocrates au gouvernement pourraient le modérer, plus maintenant: il fait littéralement ce qu'il avait dit qu'il ferait".

Pour ce juriste, l'issue de cette bataille juridique est incertaine car elle est "sans précédent dans l'histoire récente américaine". Son issue dépendra de l'attitude des juges et pourrait remonter jusqu'à la Cour suprême, qui n'a pas eu à trancher sur des affaires d'immigration de ce type depuis la Loi sur l'exclusion des Chinois (Chinese Exclusion Act) adoptée en 1882.
Lors de cette période de forte discrimination contre les Chinois, la loi a interdit pendant plusieurs décennies l'entrée sur le territoire américain de tous les ressortissants chinois, y compris ceux qui résidaient légalement aux Etats-Unis et étaient temporairement repartis dans leur pays d'origine.

Des cas similaires pourraient maintenant se multiplier, selon M. Kagan. Un responsable de la Maison Blanche a en effet précisé samedi que les détenteurs de la Carte Verte -le célèbre permis de séjour permanent américain qu'il faut souvent des années pour obtenir - qui se trouvent à l'étranger "devront se rendre au consulat américain" pour obtenir un document confirmant qu'ils peuvent bien revenir aux Etats Unis. Et ceux qui sont aux Etats Unis mais qui voudraient voyager à l'étranger devront eux aussi demander d'abord l'autorisation à un responsable consulaire.

Le Département d'Etat a par ailleurs précisé que les ressortissants des sept pays concernés se verraient refuser l'entrée aux Etats Unis pendant les 90 jours prochains, quel que soit leur visa. Seuls ceux qui auraient la double nationalité américaine pourront entrer.

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Mobilisation éclair après l'interpellation de migrants musulmans dans des aéroports: les défenseurs américains des immigrés ont prouvé ce weekend qu'ils se battront ferme contre les nouveaux décrets de Donald Trump limitant l'immigration, augurant d'une rude bataille devant les tribunaux.
A peine le président avait il signé en fin d'après-midi son décret interdisant pour 90 jours l'entrée aux Etats Unis de ressortissants de sept pays musulmans jugés dangereux (Irak, Iran, Yemen, Soudan, Libye, Somalie, Syrie) que de nombreuses associations dénonçaient le texte et son caractère discriminatoire, faisant voeu de le combattre.
Dès vendredi soir, elles avaient un cas pratique à New York, où deux Irakiens étaient arrêtés à leur arrivée à l'aéroport JF Kennedy en vertu de ce nouveau décret, alors même qu'ils...
commentaires (1)

Dans son Ultime allocution Barack Obama a affirmé que l'avènement de Donald Trump était bien plus une virgule, qu' un point final dans la longue marche du progrès des Etats Unis. Pour la République islamique d'Iran, le nouveaux président Haut en Couleur vient de passer de point d'interrogation à point d'exclamation. On est loin de la mansuétude, et de la tolérance envers un état qui réitère son appel continuel à la haine envers l'Amérique . Cette interdiction d'entrée des iraniens sur le territoire American contraste avec les autres état sanctionnés . On a ici un terrorisme d'état et non une vacance de ce dernier qui génère des groupuscules obscurantistes. Le régime des mollah très isolé s'interroge et ne trouve à son échelle aucune parade pour cette sanction et les nouvelles à venir. Pour La citadelle Europe L'heure est à la cohésion. Après la brèche du Brexit, il est nécessaire de consolider les fondations en écoutant la voix des peuples. Aussi il n'est pas souhaitable de s'aliéner cette puissance prométhéenne . Dans sa vision Donald Trump, pour contrer la montée en puissance de l'Empire du milieu , souhaite voir émerger un bloc occident judéo-chrétien qui inclurait l'Europe et la Russie. Pour l' Europe Il sera nécessaire de faire bloc, et parler d'une seule voix en s'appuyant sur les intérêt communs , le passé historique, et les valeur civilisationnelles.

ANDRE HALLAK

09 h 14, le 30 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Dans son Ultime allocution Barack Obama a affirmé que l'avènement de Donald Trump était bien plus une virgule, qu' un point final dans la longue marche du progrès des Etats Unis. Pour la République islamique d'Iran, le nouveaux président Haut en Couleur vient de passer de point d'interrogation à point d'exclamation. On est loin de la mansuétude, et de la tolérance envers un état qui réitère son appel continuel à la haine envers l'Amérique . Cette interdiction d'entrée des iraniens sur le territoire American contraste avec les autres état sanctionnés . On a ici un terrorisme d'état et non une vacance de ce dernier qui génère des groupuscules obscurantistes. Le régime des mollah très isolé s'interroge et ne trouve à son échelle aucune parade pour cette sanction et les nouvelles à venir. Pour La citadelle Europe L'heure est à la cohésion. Après la brèche du Brexit, il est nécessaire de consolider les fondations en écoutant la voix des peuples. Aussi il n'est pas souhaitable de s'aliéner cette puissance prométhéenne . Dans sa vision Donald Trump, pour contrer la montée en puissance de l'Empire du milieu , souhaite voir émerger un bloc occident judéo-chrétien qui inclurait l'Europe et la Russie. Pour l' Europe Il sera nécessaire de faire bloc, et parler d'une seule voix en s'appuyant sur les intérêt communs , le passé historique, et les valeur civilisationnelles.

    ANDRE HALLAK

    09 h 14, le 30 janvier 2017

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