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À La Une - Liban

Loi électorale : "Je ne crains pas le vide", répond Machnouk à Aoun

Les contacts entre les différentes formations politiques se sont intensifiés ces derniers jours.

Le ministre libanais de l'Intérieur, Nohad Machnouk, a reçu le 27 janvier 2017 au siège de son ministère à Beyrouth l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Beyrouth, Hugo Shorter. Photo Ani

Le coup de semonce mercredi du président libanais, Michel Aoun, sur le dossier des élections législatives, prévues en mai prochain, a réactivé les discussions autour de l'adoption d'une nouvelle loi électorale, réclamée, du moins en apparence, par presque toute la classe politique, à l'exception notable du leader druze Walid Joumblatt.

"Je ne crains pas le vide"
Vendredi, le ministre de l'Intérieur Nohad Machnouk est revenu sur l'échange acerbe qui l'avait opposé à Michel Aoun lors du dernier Conseil des ministres. "Je ne crains pas le vide car le président Aoun est le garant de la Constitution et des institutions", a déclaré M. Machnouk lors d'un entretien avec les ambassadeurs d'Allemagne et de Grande-Bretagne à Beyrouth, ajoutant que "le ministère de l'Intérieur a le devoir de respecter la loi en vigueur et les délais". Il a exprimé l'espoir que les contacts politiques actuels aboutissent à l'adoption d'une nouvelle loi électorale.

Mercredi, le ministre de l'Intérieur avait présenté les candidatures de 10 personnes qui pourraient intégrer le comité qui doit être mis en place pour la surveillance des prochaines législatives. M. Machnouk s'est aussitôt heurté au veto du chef de l'Etat, qui a souligné que la priorité devrait être accordée au vote d'une nouvelle loi électorale. "Entre la prorogation (du mandat de la Chambre) et le vide, je choisis le vide", avait affirmé M. Aoun, exprimant ainsi son rejet catégorique de tout retour à la loi de 1960, actuellement en vigueur.

La loi de 1960, basée sur le mode de scrutin majoritaire plurinominal, est critiquée, du moins en apparence, par presque toute la classe politique, à l'exception notable des joumblattistes. Le Courant patriotique libre (CPL), le Hezbollah et le mouvement Amal se sont prononcés en faveur de la proportionnelle, alors que d'autres, comme le courant du Futur et les Forces libanaises, défendent un mode de scrutin mixte alliant proportionnelle et majoritaire.

Jeudi, Michel Aoun avait affirmé que les élections auront lieu à la date prévue, sur la base d'une nouvelle loi électorale.

 

(Lire aussi : La mise en demeure de Aoun, une incitation plus qu’une menace)

 

Réunions tous azimuts
Dans ce contexte, les contacts entre les différentes formations politiques se sont intensifiés ces derniers jours au sujet de l'adoption d'une nouvelle loi électorale.

Une réunion consacrée à cette question, regroupant le ministre libanais des Finances, Ali Hassan Khalil, représentant le mouvement Amal dirigé par le chef du Parlement Nabih Berry, le ministre des Affaires étrangères et chef du CPL Gebran Bassil, le député du Hezbollah Ali Fayyad et le chef de cabinet du Premier ministre et leader du courant du Futur Saad Hariri, Nader Hariri, s'est tenue vendredi au siège du ministère des Finances.
A l'issue de la réunion, notre correspondante Hoda Chédid a rapporté que les divergences s'amenuisaient et que l'on se dirigeait vers une entente autour d'une loi électorale mixte, alliant scrutins proportionnel et majoritaire. Une réunion similaire avait eu lieu mercredi.

En parallèle, une délégation de députés du bloc du Rassemblement démocratique affilié à Walid Joumblatt effectue depuis quelques jours une tournée auprès des principales forces politiques afin d'obtenir des garanties dans le cas de l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Jeudi, des élus du PSP se sont rendus auprès du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et ont obtenu des assurances de sa part. D'après M. Geagea, plusieurs projets de loi ont été étudiés ces dernières heures. "Nous adopterons le meilleur d'entre eux, en accord avec le reste des pôles politiques", a-t-il ajouté.

Le même jour, plusieurs médias locaux avaient rapporté qu'une réunion portant sur les projets de loi électorale a eu lieu mercredi soir à Meerab, où le leader des FL, accompagné du ministre de l'Information Melhem Riachi, avait reçu M. Bassil et le député Ibrahim Kanaan.

 

 

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Le coup de semonce mercredi du président libanais, Michel Aoun, sur le dossier des élections législatives, prévues en mai prochain, a réactivé les discussions autour de l'adoption d'une nouvelle loi électorale, réclamée, du moins en apparence, par presque toute la classe politique, à l'exception notable du leader druze Walid Joumblatt.
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commentaires (1)

Mais nous sommes déjà dans le vide depuis belle lurette...rien...absolument rien ne fonctionne plus selon les règles dans ce beau pays ! Irène Saïd

Irene Said

18 h 19, le 27 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Mais nous sommes déjà dans le vide depuis belle lurette...rien...absolument rien ne fonctionne plus selon les règles dans ce beau pays ! Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 19, le 27 janvier 2017

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