L'Iran a appelé la Turquie à ne pas "compliquer davantage la situation" en Syrie à la suite de remarques du chef de la diplomatie turque qui a accusé les alliés de Téhéran d'être responsables des violations du cessez-le feu dans ce pays.
"Les remarques non-constructives de responsables turcs ne feront que compliquer davantage la situation actuelle et accroître les problèmes vers la solution politique à la crise syrienne", a déclaré mercredi soir Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
Auparavant, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait lancé un avertissement au régime du président Bachar el-Assad et à ses alliés, l'Iran et la Russie. "Quand nous regardons qui commet ces violations (du cessez-le-feu), nous voyons que c'est le Hezbollah, en particulier, les groupes chiites et le régime" d'Assad, a-t-il dit, en appelant l'Iran à "faire pression sur les milices chiites et le régime".
Il a estimé que si ces violations par les mouvements soutenus par l'Iran en Syrie, dont le Hezbollah, ne cessaient pas, le processus de négociations prévues fin janvier à Astana sous l'égide de la Russie, de l'Iran et la Turquie, "pourrait échouer".
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Un haut responsable iranien, Alaeddine Bouroudjerdi, se trouvait mercredi à Damas où il a rencontré M. Assad et renouvelé le soutien de son pays au régime, selon les médias officiels. Le soutien militaire russe, iranien et du Hezbollah pro-iranien a été crucial dans les succès des derniers mois du régime face aux rebelles, en particulier à Alep.
Une dizaine de groupes rebelles ont annoncé lundi le gel de leur participation aux préparatifs des négociations de paix d'Astana, après avoir accusé le régime de violations du cessez-le-feu entré en vigueur le 30 décembre.
Mais, selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, ce sont "les groupes armés d'opposition" - dont certains sont soutenus par la Turquie - qui sont à l'origine de violations "répétées" du cessez-le-feu. Il a demandé à Ankara de "prendre les mesures nécessaires" pour faire cesser ces violations "et s'abstenir de prises de positions fausses et d'accuser les autres".
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"Les remarques non-constructives de responsables turcs ne feront que compliquer davantage la situation actuelle et accroître les problèmes...
commentaires (4)
C'est l’hôpital Per(s)cé qui se fout, là, de la Charité.... Yâ wâïyléééh !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 23, le 06 janvier 2017