Attentat d'Istanbul : derniers adieux à Élias Wardini et Haykal Moussallem

Le Liban a fait ses adieux mardi à deux de ses trois victimes tombées sous les balles du terroriste qui a semé la mort dans la célèbre discothèque Reina à Istanbul, en Turquie, dans la nuit de samedi à dimanche, jour de la Saint-Sylvestre.

Rita Chami, Élias Wardini et Haykal Moussallem ont tous les trois perdu la vie dans l'attaque menée par un homme armé et revendiquée par le groupe jihadiste État islamique. Six autres Libanais ont été blessés dans l'attentat. Ils ont tous été rapatriés hier soir, sauf Bouchra Doueihy, dont l'état de santé est à présent stable. L'attaque a fait au total 39 tués et 65 blessés.

En début de matinée, la dépouille mortelle de Haykal Mousallem a été transportée vers son village natal de Bireh, dans le Chouf, où les funérailles ont eu lieu en l'église Sacré Cœur, à 16h. Le corps de ce coach sportif de 36 ans, qui s'était tout juste marié il y a quatre mois, reposait à l'Hôtel-Dieu à Achrafieh depuis son rapatriement lundi soir.

_{Photo Ani.}

Un peu plus tard, c'est le cercueil blanc d'Élias Wardini qui était porté par ses camarades et ses collègues qui se sont rendus à pied à l'église Notre-Dame des Grecs-Orthodoxes à Achrafieh au son de la derbouka (tambour oriental), comme le veut la tradition transformant les funérailles en "noces" lorsque le défunt est jeune et célibataire. Le corps du jeune homme de 26 ans, entraîneur dans un club de gym, reposait à l'hôpital Saint-Georges, à Achrafieh, depuis son rapatriement. Dans l'église, le cercueil a été brandi par les amis et les collègues d'Élias qui l'ont fait "danser" sous les applaudissements, au son des trompettes et du clocher.

Les funérailles de la jeune Rita Chami, 26 ans, étudiante en audiovisuel, devraient avoir lieu jeudi.

Dans ce contexte, le Premier ministre Saad Hariri a décrété mardi un deuil national entre 14h et 15h en hommage aux trois victimes. "Le terrorisme n'a pas de religion, il nous vise tous, il vise les gens qui aiment la vie", avait M. Hariri lundi, en accueillant leurs dépouilles à l'aéroport de Beyrouth.

(Lire aussi : Attentat d'Istanbul : "J'ai fait le mort pour qu'il arrête de me tirer dessus", raconte le Libanais François Asmar)

Geagea se félicite de la réaction des autorités libanaises
En outre, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est félicité de la réactivité des autorités libanaises après l'attentat.

"Nous attendions depuis longtemps de voir l'Etat libanais réagir comme il l'a fait en prenant en charge les victimes libanaises de l'attentat", a dit le leader chrétien, louant "l'efficacité" et la "rapidité" de la réaction des autorités. "Nous avons senti que nous vivons dans un Etat qui est responsable de tous ses citoyens", a également dit M. Geagea. "Lorsque l'intention est là, l'Etat libanais est capable de faire des miracles", a estimé le chef des FL.

Le profil de l'auteur présumé de l'attentat, toujours activement recherché, commençait à se préciser mardi avec la diffusion de premières photos et d'informations selon lesquelles il aurait combattu pour l'EI en Syrie.

Repères
Ce qu'on sait de l'attaque contre une discothèque d'Istanbul

Le club Reina, haut lieu de la vie nocturne à Istanbul

Les lieux de divertissement, cibles des jihadistes

Témoignages
"La panique, le sang, les coups de feu" : deux rescapés racontent l'attentat d'Istanbu

"Les gens piétinaient d'autres gens" : un rescapé raconte l'attaque d'Istanbul