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Liban - Éducation

Assurer un avenir aux jeunes en difficulté : une voie alternative au système scolaire classique

Zoom sur les classes spécialisées de la fondation al-Kafaàt au sein de ses instituts pour les élèves ayant des troubles ou des difficultés d'apprentissage.

Le campus de la fondation al-Kafaàt.

Onze heures du matin à l'École hôtelière de la fondation al-Kafaàt. L'odeur des petits-fours que préparent les élèves embaume les couloirs du troisième étage. Dans l'une des salles, des élèves pas comme les autres sont assis en rond, tous en habit de cuisine. « Pourquoi êtes-vous là ? » leur demande Sandra, une éducatrice. « Je voulais être comme le chef Ramzi ! » répond Maurice avec enthousiasme, âgé de 22 ans. « J'aime la cuisine et je voulais pouvoir faire les mêmes recettes que le cuisinier britannique Jamie Oliver à la télévision ! » enchaîne Marc, âgé de 18 ans.

Ce qui différencie ces jeunes des autres du même âge sont les troubles (dyslexie, dysphasie) ou les difficultés d'apprentissage (troubles de la mémoire, problèmes de communication) avec lesquels ils vivent au quotidien. Ces derniers ont intégré la Classe spécialisée pour l'intégration professionnelle (CLIP) mise en place en 2015 par la fondation al-Kafaàt au sein de l'École hôtelière. Pendant trois années, ils vont acquérir différentes compétences culinaires, allant de la cuisine orientale aux pâtisseries françaises, et finiront par se spécialiser dans l'un de ces domaines.

« Ces jeunes se retrouvent souvent marginalisés par la société du fait de leurs difficultés et sortent généralement très tôt du système scolaire traditionnel », explique Christine Béchara, assistante du chef de travaux à l'École hôtelière. « Notre objectif est de leur fournir une voie alternative qui leur permettra de trouver un travail, en tant que commis par exemple, ajoute-t-elle. Ils ne peuvent pas acquérir toutes les compétences pour être chef au sein d'une cuisine, mais nous leur donnons les outils nécessaires pour qu'ils puissent être autonomes pour l'exécution de tâches spécifiques. »

Le programme du CLIP est adapté au rythme individuel des élèves qui bénéficient également d'un accompagnement psychologique. Les éducateurs ont également travaillé de pair avec l'Institut de coopération et de développement (ICD) de Lyon. Il s'agit d'un organisme de solidarité proposant des aides à différentes institutions pour mettre en place des projets de développement socio-économique par le biais de formations professionnelles. « Tout le personnel est formé pour travailler avec nos jeunes, précise Mme Béchara. Des chercheurs de l'ICD sont venus pour faire des études de cas et nous aider à élaborer nos programmes en fonction des besoins des élèves. »

 

(Pour mémoire : Une journée ludique à la Fondation al-Kafaàt pour clôturer l’année)

 

Les jeunes peuvent accéder au CLIP à partir de l'âge de quatorze ans. Avant cette étape, ils peuvent suivre le programme de l'école académique Notre-Dame al-Kafaàt. « Accueillis dès l'âge de six ans, les écoliers suivent un programme adapté, précise Nayla Abi Antoun, directrice des cycles scolaires et préscolaires. Ils ont des matières issues du système d'éducation classique, comme l'arabe et le français, mais ont en complément des cours centrés sur le comportement en société et la communication. » Ils sont encadrés par des éducateurs ainsi que par des spécialistes, tels que des psychologues et des physiothérapeutes.

Au cours de leur scolarité, les élèves effectuent des ministages soit au CLIP, soit à l'Institut technique al-Kafaàt (ITK). Ces stages couvrent une large diversité de domaines professionnels tels que la joaillerie, l'informatique, l'hôtellerie, l'électricité ou encore l'imprimerie. « Le but est de les aider à trouver leur vocation. Les élèves sont notre priorité, souligne Amine Mattar, directeur exécutif de l'Institut technique. Chacun choisit le domaine dans lequel il veut se spécialiser en fonction de ses goûts et de ses compétences. » Ils peuvent ensuite intégrer l'un des deux instituts de la fondation.

Le programme porte ses fruits à l'issue de la formation des élèves. « Nous sommes en contact avec des employeurs tels que des restaurateurs, des coiffeurs ou encore des bijoutiers qui répondent positivement à nos offres grâce à la qualité de nos enseignements, affirme M. Mattar. Les élèves sont épanouis et sortent de l'école munis d'un bagage solide pour s'assurer un avenir professionnel qu'ils n'auraient peut-être pas pu espérer avoir sans les programmes proposés par la fondation al-Kafaàt. »

 

Pour mémoire

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