L'armée israélienne a publié mardi sur sa page Twitter une fausse carte qui prétend montrer des positions militaires du Hezbollah au Liban-Sud, un tweet qui a fait polémique et poussé l'armée israélienne à s'expliquer.
"Carte déclassifiée (montrant) l'infrastructure militaire du Hezbollah au Liban. Le Hezbollah se sert des civils du Liban comme boucliers", peut-on lire sur la carte en question publiée par l'armée israélienne sur sa page Twitter @IDFSpokesperson. "Ceci est un crime de guerre", écrit l'armée israélienne dans son message en anglais.
"Quatre-vingt cinq villages apparaissent sur la carte, avec des milliers de positions présentées comme des sites renfermant des équipements de combat, des rampes de tir, et des positions d'infanterie ou anti-aériennes", explique le Haaretz.
Le tweet en question a été republié près de 600 fois.
Un utilisateur de Twitter, qui se nomme @JudgeDan48, a fait des recherches et affirme avoir décelé des erreurs géographiques et des répétitions schématiques. Selon lui, il ne s'agirait pas d'une carte "déclassifiée", mais plutôt d'une carte préparée par le compte du porte-parole de l'armée israélienne.
Une version confirmé par l'armée elle-même. Interrogée par l'AFP, l'armée a dit qu'il s'agissait d'"une (simple) illustration des exactions (...) du Hezbollah contre les civils du Liban", et non d'une carte fournissant les positions réelles du mouvement chiite. Interrogée par courrier électronique, l'armée a ajouté que la carte, qui selon les médias israéliens a été distribuée aux diplomates étrangers comme preuve des intentions hostiles de son ennemi libanais, ne reposait pas sur de nouveaux renseignements.
La résolution de l'Onu qui a mis fin à la guerre dévastatrice de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah exige que l'armée libanaise se déploie dans le sud du Liban, y compris dans les zones qui étaient auparavant exclusivement contrôlées par le mouvement chiite. Selon cette résolution, les combattants du Hezbollah se trouvant au sud du fleuve Litani ne peuvent pas déployer d'armes, mais la zone est restée un bastion du groupe.
La publication de cette carte intervient dans un contexte militaire tendu. Mercredi à l'aube, plusieurs missiles israéliens avaient frappé les environs de la base militaire de Mazzé, à la périphérie de Damas, capitale de la Syrie. C'était la seconde fois en huit jours qu'Israël, toujours techniquement en guerre avec la Syrie, frappe des positions militaires proches de Damas. Durant les cinq ans de guerre civile en Syrie, Israël a mené plusieurs attaques contre sa bête noire, le Hezbollah, engagé militairement dans ce pays aux côtés du régime qui lutte contre les rebelles et les jihadistes.
"Nous faisons ce qu'il faut pour assurer la sécurité de nos citoyens et défendre notre souveraineté en tentant d'empêcher le transfert d'armes et de matériel militaire de Syrie vers le Hezbollah", avait déclaré le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman.
Ce dernier a souligné jeudi, selon des propos rapportés par une agence de presse américaine, themedialine.org, que son pays a contrecarré le transfert d'armes chimiques au Hezbollah dans le Liban-Sud, à travers ses frappes en Syrie, mercredi. Dans le passé, Israël n'avait ni confirmé ni démenti la responsabilité de frappes visant des convois d'armements qui circulaient à travers la Syrie.
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commentaires (6)
Il me semble (sauf erreur) que le twitt est récent ...mais les news connues et anciennes...
M.V.
12 h 30, le 10 décembre 2016