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Liban - Aïn el-Héloué

Les factions palestiniennes ont dix jours pour présenter une alternative au mur

La sécurité est la raison brandie par l'armée libanaise pour justifier l'édification d'un mur de séparation entre Saïda et le camp.

Une tour de contrôle donnant sur les maisons des islamistes du camp.

L'affaire du mur de séparation commandé par l'armée libanaise autour du camp de Aïn el-Héloué, à l'est de Saïda, dans un souci de renforcement de la sécurité, suscite des remous dans la région. Les Palestiniens et les notables de la ville s'opposent dans l'ensemble à cette décision, ce qui a poussé la troupe à donner aux factions palestiniennes un délai de dix jours pour proposer une alternative crédible.

Une réunion a été tenue, hier, à la caserne de l'armée de Saïda entre des officiers et des délégués du camp palestinien pour trouver une solution. L'affaire ne date pas d'hier. La construction du mur a commencé il y a presque un an, mais ce n'est que la semaine dernière que les médias, contactés par des réfugiés palestiniens à Aïn el-Héloué, se sont saisi du dossier.

Le mur a commencé à être érigé à l'est du camp, du côté du quartier (libanais) de Serop. Les habitants de ce quartier de Saïda s'étaient plaints de hors-la-loi palestiniens utilisant les toits de leurs immeubles pour entrer dans le camp. Des blocs en béton ont donc été érigés pour empêcher ces mouvements et sécuriser les habitants du quartier en question.
Il y a deux mois, cette construction, initiée par l'armée libanaise, a repris à l'orée d'une autre partie du camp, au sud-est, au niveau de Hay el-Taamir et Hay el-Sekké, qui sont des quartiers de Saïda limitrophes de Aïn el-Héloué, devenus avec le temps, tout comme le camp lui-même, des espaces de non-droit.

La raison officielle de l'édification de ce mur est d'empêcher les fugitifs de sortir ou d'entrer à Aïn el-Héloué. Mais à Saïda, des observateurs pensent que la véritable raison est d'empêcher des agressions contre l'armée libanaise déployée à la frontière du camp, que ce soit à travers l'envoi de grenades ou des tirs.
Mais la mise en place de tours de contrôle et de blocs en béton de six mètres de haut a provoqué un tollé dans les milieux palestiniens. C'est que ces tours de contrôle donnent sur les domiciles des responsables islamistes du camp.
De plus, certains se plaignent du fait que l'armée a désigné pour la construction de ce mur une entreprise dont le propriétaire est un membre du Hezbollah, appartenant à la famille Hijazi et originaire de Ghaziyé, au sud de Saïda.

Des réfugiés palestiniens comparent cette enceinte au « mur de la honte », c'est-à-dire au mur de séparation israélien entre l'État hébreu et la Cisjordanie occupée.
Les députés de la ville, Bahia Hariri et Fouad Siniora, ont publié hier un communiqué conjoint pour critiquer la construction du mur de séparation. « Il provoque une importante tension de laquelle Saïda se passerait bien », soulignent-ils.

Le secrétaire général de l'Organisation populaire nassérienne (OPN), Oussama Saad, a, de son côté, mis l'accent sur « les intérêts communs entre Libanais et Palestiniens » et l'importance de « protéger les relations entre ces deux communautés qui habitent Saïda ».
Lors de la réunion d'hier entre les officiers de l'armée et les délégués des factions palestiniennes, un délai de dix jours a été donné pour que ces derniers présentent une proposition à l'armée, rassurant la troupe sur la sécurité à l'intérieur du camp et aussi lui remettant les individus recherchés par la justice libanaise et qui vivent à Aïn el-Héloué.

 

Pour mémoire

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L'affaire du mur de séparation commandé par l'armée libanaise autour du camp de Aïn el-Héloué, à l'est de Saïda, dans un souci de renforcement de la sécurité, suscite des remous dans la région. Les Palestiniens et les notables de la ville s'opposent dans l'ensemble à cette décision, ce qui a poussé la troupe à donner aux factions palestiniennes un délai de dix jours pour proposer...

commentaires (1)

"...C'est que ces tours donnent sur les domiciles des responsables islamistes du camp..." Si ces "responsables islamistes" n'avaient rien à cacher, ces tours ne les gêneraient pas. Pour préserver leur intimité, des rideaux de toutes sortes existent ! Même à l'intérieur des camps, ils restent sur le sol libanais et doivent respecter les lois de ce pays. Mais tout le monde sait trop bien que ces camps palestiniens sont de vrais laboratoires de tous les désordres, complots et magouilles, et des caches pour les repris de justice en fuite. Que les responsables palestiniens nous épargnent donc leurs protestations et respectent notre pays qui les accueille depuis tant d'années. Irène Saïd

Irene Said

14 h 14, le 25 novembre 2016

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Commentaires (1)

  • "...C'est que ces tours donnent sur les domiciles des responsables islamistes du camp..." Si ces "responsables islamistes" n'avaient rien à cacher, ces tours ne les gêneraient pas. Pour préserver leur intimité, des rideaux de toutes sortes existent ! Même à l'intérieur des camps, ils restent sur le sol libanais et doivent respecter les lois de ce pays. Mais tout le monde sait trop bien que ces camps palestiniens sont de vrais laboratoires de tous les désordres, complots et magouilles, et des caches pour les repris de justice en fuite. Que les responsables palestiniens nous épargnent donc leurs protestations et respectent notre pays qui les accueille depuis tant d'années. Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 14, le 25 novembre 2016

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