Un mur en béton pour « empêcher les terroristes de s’infiltrer »

Le mur en béton que construit l'armée libanaise près du camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda, est destiné à empêcher que des « terroristes » s'y infiltrent, a affirmé hier une source militaire. « La construction du mur a débuté il y a quelque temps et son objectif est d'empêcher que des terroristes ne s'infiltrent dans le camp de Aïn el-Héloué depuis les champs voisins », a indiqué à l'AFP une source militaire.
Des images publiées depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux montrent la pose progressive d'imposants blocs de béton à l'ouest du camp de Aïn el-Héloué, le plus grand et le plus peuplé des douze camps palestiniens que compte le Liban.
Selon la source militaire, la construction est une « mesure sécuritaire » décidée suite à l'arrestation dans le camp de plusieurs « terroristes » recherchés. Il ne s'agit « pas d'une prison ou d'un mur de séparation mais d'un mur de protection (...) et la population (du camp) n'en sera pas affectée », a-t-elle assuré.
Fouad Osman, un militant dans le camp, s'est interrogé sur la pertinence de ce mur « puisqu'il existe des barrages de l'armée aux portes du camp qui en contrôlent les entrées et sorties ». Selon lui, ce mur est insultant pour les réfugiés palestiniens, qui le comparent à celui construit par l'État hébreu en Cisjordanie occupée, devenu un symbole de l'occupation israélienne.
Des Libanais ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux. « Bientôt, les enfants de Aïn el-Héloué feront des dessins sur la Palestine et la liberté sur le mur de la honte », a écrit l'un d'eux.