Le président syrien Bachar el-Assad a accusé les Etats-Unis d'être responsables de la rupture de la trêve qui a volé en éclat lundi après avoir été instaurée le 9 septembre dans toute la Syrie à l'initiative de Moscou et Washington.
Le président Bachar el-Assad a "rejeté les accusations américaines selon lesquelles des avions syriens ou russes ont ciblé un convoi humanitaire à Alep ou que ses troupes entravaient l'entrée de l'aide humanitaire dans les quartiers rebelles situés dans l'est de la ville", peut-on lire dans l'entretien réalisé à Damas par l'agence Associated Press avec le président syrien et publié jeudi. "Tout ce que les Américains disent n'a aucune crédibilité et n'est que mensonge", a affirmé le président Assad. Il a "accusé les Etats-Unis de l'effondrement du cessez-le-feu qui laissaient de nombreuses personnes espérer la fin du conflit dans le pays", poursuit AP.
La fin de la trêve, provoquée par le bombardement lundi d'un convoi humanitaire près d'Alep qui a fait une vingtaine de morts, a entraîné la reprise des combats sur tous les fronts dans cette guerre qui ravage le pays depuis cinq ans et qui a fait à ce jour plus de 300.000 morts. De violents affrontements se déroulaient ainsi jeudi à Alep entre rebelles et forces gouvernementales soutenues par l'aviation russe.
Le président syrien a en outre estimé que les frappes aériennes de la coalition internationale anti-terroriste menée par Washington qui ont visé samedi des troupes de l'armée syrienne étaient "intentionnelles", rejetant les affirmations américaines selon lesquelles elles étaient "accidentelles".
Ce raid contre les forces syriennes dans la zone du mont Thourda, qui domine l'aéroport de Deir ez-Zor dans l'est de la Syrie, a fait au moins 90 morts dans les rangs des troupes loyalistes. Le président Assad avait qualifié lundi ces raids "d'agression américaine flagrante". A la faveur de ces frappes, les jihadistes du groupe Etat islamique avaient réussi à s'emparer du mont Thourda.
Par ailleurs, le chef de l'Etat syrien a affirmé que les Etats-Unis "ne veulent pas joindre leurs efforts à ceux de la Russie pour lutter contre les extrémistes". Le régime syrien qualifie d'extrémistes et terroristes tous les mouvements armés qui le combattent, à savoir les groupes rebelles, islamistes et jihadistes.
Bachar el-Assad a enfin affirmé que "seuls ses ennemis sont responsables du conflit qui ravage la Syrie depuis près de six ans" et estimé que "la guerre allait se prolonger en raison du soutien extérieur accordé à ses opposants". "Quand vous avez de nombreux facteurs externes que vous ne contrôlez pas, (le conflit) se prolonge et nul ne peut vous dire quand la guerre prendra fin", a dit le président Assad.
Lire l'intégralité de l'entretien d'AP avec le président Assad ici
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21 h 36, le 22 septembre 2016