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Liban - Pnud

Corruption, violence, droits des femmes et médias au cœur d’une réunion à Beyrouth

Le sommet sur le bien social, organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), s'est tenu mardi au Teatro Verdun.

Organisé simultanément à New York et dans plus de quatre-vingts pays, le sommet sur le bien social mis en place par le Pnud constitue une plate-forme globale pour débattre des moyens d'atteindre les objectifs de développement durable d'ici à 2030. Ces objectifs avaient été adoptés l'année dernière par l'Assemblée générale des Nations unies.

À Beyrouth, ce sommet a réuni au Teatro Verdun des intellectuels, des activistes, des professionnels et la société civile, soit près de 200 personnes. Pendant deux heures, les intervenants ont abordé des sujets divers, tels que la corruption, la violence, les médias et les droits des femmes. Des interventions libres ont suivi pour que les personnes présentes puissent, à leur tour, exprimer leur opinion.

La réunion a été lancée par un vidéo-clip sur une musique rap, donnant une liste des objectifs onusiens. Au nombre de dix-sept, les objectifs de développement durable couvrent un large spectre de thématiques : lutte contre la pauvreté et contre la faim, éducation, réduction des inégalités, sauvegarde de l'environnement, égalité des sexes, paix et accès à la justice, ville et communautés durables.

Dans son message d'ouverture, Luca Renda, le directeur du Pnud au Liban, a expliqué que cette réunion « permet au pays de participer à l'agenda global de l'Onu ». Il a confié ultérieurement à L'Orient-Le Jour que « grâce aux débats avec les membres de la société civile, les objectifs pour 2030 entrent dans l'agenda national ». Les jeunes constituent la cible privilégiée dans l'accomplissement des objectifs onusiens. « Nous pouvons les sensibiliser et les inclure directement dans les débats par le biais des réseaux sociaux, puisque nous disposons de moyens qui n'existaient pas auparavant, observe M. Renda. Nous les encourageons à s'engager et à s'informer. »

Cette plate-forme permet de « faire le bilan de l'application mondiale des objectifs depuis 2015 et d'adapter les politiques mises en place en fonction des résultats obtenus », a précisé Ziad Abdel Samad, modérateur des débats et directeur du réseau arabe des ONG pour le développement. Il s'est penché sur les villes, les communautés durables et sur la paix qui figurent parmi les objectifs à atteindre d'ici à 2030. Il a fait le constat de la montée de la violence au Liban et a noté que « seule une bonne gouvernance permet l'accès à la paix et à la justice ».

Fruit d'une initiative internationale, « les objectifs sont interconnectés et se résument à un partenariat pour la paix et le développement. Le processus est unique », a observé Karima Korri, de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (Escwa).

 

(Pour mémoire : Le Pnud se défend des accusations de corruption)

 

Éducation et paix
La paix au Liban était un des thèmes phares de l'événement. Ziad Saab, de l'association Fighters for Peace (Combattants pour la paix), a souligné la nécessité de « relater aux jeunes générations les expériences d'anciens miliciens pour qu'ils comprennent qu'il existe des voix alternatives à la violence ». En parallèle, Liliane Andraos, journaliste senior à Radio-Liban, a insisté sur l'importance de l'éducation pour inculquer les principes de paix aux nouvelles générations.

L'atmosphère qui règne au sein de la population au Liban était un point-clé des discussions. Arkan Seblani, conseiller technique en chef sur la lutte contre la corruption et l'intégrité du réseau régional des pays arabes du Pnud, a relevé que « le manque de confiance des Libanais dans la capacité de leur pays à atteindre ces objectifs n'encourage pas leur mise en place ». Il a dénoncé « la corruption et le manque de structures permettant à la population de demander aux hommes politiques de rendre compte de leurs actions ».
Le problème de la violence contre les femmes a ensuite été développé par Manar Zeaiter, du Rassemblement démocratique des femmes libanaises. Elle a fait valoir « la gravité du problème et la nécessité d'une protection juridique des droits des femmes ».

Le dernier thème évoqué a mis l'accent sur le pouvoir des médias. La blogueuse Nadine Mazloum et Farah Saatin, de Think Media Lab, ont relevé la « nécessité d'utiliser le pouvoir des réseaux sociaux de manière plus judicieuse pour attirer l'attention sur les thématiques sensibles ». En parallèle, notre collègue Patricia Khoder a parlé de l'importance du rôle des médias dans « le relais correct et neutre de l'information », conformément à la charte de Munich des journalistes européens.

Certaines difficultés auxquelles fait face le pays ont été soulevées au fil des débats. Les différentes personnes présentes se sont exprimées, notamment sur le besoin d'unité nationale pour résoudre les problèmes mentionnés au cours de l'événement.

 

 

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