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Économie - Liban - Agriculture

Les producteurs de pommes réclament davantage de soutien de l’État

Face aux difficultés auxquelles fait face la filière de la pomme au Liban, les agriculteurs et hommes politiques ont décidé de monter au créneau. Deux députés du Kesrouan, Farid Élias el-Khazen et Youssef Khalil, ont rencontré hier Tammam Salam afin d'examiner les moyens de soutenir les exportations de pommes libanaises. « Le Premier ministre nous a assuré qu'il s'occupera du dossier », a indiqué Farid el-Khazen à L'Orient-Le Jour. En parallèle, « une conversation téléphonique » a eu lieu entre le président des Forces libanaises, Samir Geagea, et le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, à propos du même sujet, a rapporté hier l'Agence nationale d'information.

Environ 26 000 personnes cultivent la pomme au Liban, précise le président de l'Association des agriculteurs, Antoine Hoyek, qui cite une étude menée par l'armée en 2003. La production, quant à elle, s'élevait à 264 000 tonnes en 2012, selon un rapport de l'Agence américaine pour le développement international (Usaid) de 2014.

Ces déclarations d'intention, non suivies d'annonces d'aides concrètes envers la filière, laissent les professionnels du secteur dubitatifs. Plombées par la crise syrienne ainsi que par l'embargo décrété en 2014 par la Russie sur les produits alimentaires européens – redirigés notamment vers le Moyen-Orient –, les exportations de pommes libanaises sont confrontées à des difficultés depuis plusieurs années. Entre 2012 et 2015, leur valeur et leur volume ont baissé d'environ un tiers, à respectivement 12,6 millions de dollars et 56 914 tonnes, d'après les chiffres des douanes.

 

(Pour mémoire : Les agriculteurs en ont vu des vertes et des pas mûres)

 

Subventions
Deux solutions s'offrent à la filière, indique Antoine Hoyek. Tout d'abord, « collaborer avec l'Europe afin de taxer à nouveau les produits agricoles européens ». Ces taxes ont été progressivement levées entre 2003 et 2015 dans le cadre de l'accord d'association entre l'Union européenne et le Liban. Le syndicaliste s'inquiète notamment de l'arrivée des pommes italiennes, dont l'importation a pratiquement doublé entre 2012 et 2015 pour atteindre 1 186 tonnes, d'après les douanes.

Seconde solution : les subventions aux exportations. « Si l'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal) louait un navire qui acheminait entre 1 500 et 2 000 tonnes de pommes chaque fois vers l'Égypte sur une période de 3 ou de 4 mois, et ce à zéro coût pour les agriculteurs, le problème serait résolu rapidement », argumente Antoine Hoyek.

Si le syndicaliste mentionne l'Égypte, c'est parce que ce pays est le principal importateur de pommes libanaises, avec près de 40 000 tonnes achetées en 2015 pour 8,8 millions de dollars. Mais, même en Égypte, le Liban perd des parts de marché, notamment face aux pommes turques. « Nous ne possédons pas de canaux d'écoulement capables de négocier avec les Égyptiens. Ce sont les marchands de légumes, et non l'État, qui s'en occupent. Par conséquent, la concurrence turque nous dépasse », déplore Riad Saadé, président du Centre de recherche et d'études agricole libanais.

Les agriculteurs ont également pâti du gel, de la grêle et des tempêtes qui ont ravagé « 70 % » de la production, selon la municipalité de Akoura. Cette dernière avait organisé une réunion il y a une dizaine de jours afin de demander plus d'aide de la part du gouvernement. « L'État doit trouver des marchés pour écouler la production de pommes (...), réactiver le rôle des coopératives agricoles et construire des entrepôts frigorifiques dans les régions productrices de pommes », avait alors plaidé le vice-président de la municipalité, Assad Hachem.

 

 

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commentaires (1)

Tell était la question de Guillaume au gouvernement Helvète ...il y a 300 ans...! est-ce que nous progressâmes ici...? ;-)

M.V.

12 h 58, le 11 août 2016

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Commentaires (1)

  • Tell était la question de Guillaume au gouvernement Helvète ...il y a 300 ans...! est-ce que nous progressâmes ici...? ;-)

    M.V.

    12 h 58, le 11 août 2016

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