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Liban - Éclairage

Le sommet de Bagdad et la conférence d’Istanbul...

Dans quelques jours, la capitale irakienne Bagdad sera le théâtre du prochain sommet arabe. C’est une date importante pour l’Irak puisqu’elle signifie son retour en tant qu’acteur au sein de la Ligue arabe, après les années durant lesquelles il luttait pour sa survie, à l’ombre de la présence américaine et après les années d’opprobre lorsque le régime de Saddam Hussein était placé au ban des nations, y compris de la Ligue arabe, après son invasion du Koweït en 1990. Le Liban compte participer à ce sommet au plus haut niveau, puisque c’est le président de la République qui y présidera la délégation libanaise, et des sources diplomatiques locales estiment que la seule tenue de ce sommet est déjà d’une grande importance. Surtout après les pressions exercées sur le pays pour tenter de reporter le sommet ou alors d’en modifier le lieu, sous prétexte de l’instabilité qui règne en Irak. Mais avec ténacité, le Premier ministre Nouri al-Maliki a refusé de modifier quoique ce soit, et le sommet devrait – sauf imprévu – se tenir sous la plus haute surveillance le 29 mars.
Al-Maliki a réussi à éliminer un à un les obstacles, d’abord sécuritaires, en imposant à la capitale des mesures très sévères de sécurité, et ensuite politiques. Il avait commencé par vouloir inviter le régime syrien, mais en raison des pressions, il a accepté de ne pas adresser d’invitation à Bachar el-Assad, conformément à la décision du Conseil des ministres arabes qui avait gelé la participation de la Syrie à la Ligue. Al-Maliki espère à travers ce sommet recentrer les équilibres au sein de cette même Ligue, qui ont basculé ces derniers temps en faveur des pays du Golfe, Qatar et Arabie saoudite en tête. Il bénéficie déjà de l’appui de plusieurs pays membres, dont l’Algérie et plus discrètement l’Égypte qui ont chacune ses raisons propres pour vouloir un compromis en Syrie et un règlement rapide de la crise actuelle. Pour bien marquer son recentrage arabe, le Premier ministre irakien a annoncé qu’il ne compte pas convier de chefs d’État ou responsables étrangers à ce sommet. Cette décision couvre certes le président iranien Mahmoud Ahmadinejad (qui s’invite généralement dans les sommets arabes), mais elle englobe aussi le Premier ministre turc Erdogan, dont les interventions répétées dans les affaires arabes dérangent ceux qui, au sein de la Ligue, veulent redonner du poids à l’arabité et ne voient pas d’un bon œil le leadership que la Turquie cherche à imposer dans la région.
Mais la riposte turque ne s’est pas fait attendre, puisque la seconde conférence des amis de la Syrie a été fixée au 1er avril à Istanbul, c’est-à-dire au lendemain du sommet arabe, dans une volonté de reprendre rapidement la main et de ne pas permettre aux résolutions du sommet arabe (s’il y en a) d’avoir un impact éventuel sur la situation en Syrie. En principe, le Vatican et la France seront conviés à la réunion d’Istanbul dans une tentative de rassurer les minorités religieuses de Syrie et de les pousser ainsi à retirer leur appui au régime. C’est dire qu’il y a une volonté réelle de court-circuiter le sommet de Bagdad, avant même de connaître ses résultats, dans un seul but : empêcher le régime syrien de marquer des points en misant sur les divergences arabes à son sujet. Car nul ne se fait d’illusions, le dossier syrien constituera le plat principal au menu des chefs d’État et dirigeants arabes. Certains tenteront sans doute d’évoquer la situation à Bahreïn, mais la Syrie restera le dossier central, divisant les pays arabes entre ceux qui veulent armer l’opposition syrienne et renverser le régime actuel par tous les moyens, et ceux qui préconisent une solution négociée via un dialogue entre le régime et l’opposition. La déclaration du secrétaire général de la Ligue Nabil al-Arabi portant sur le fait que le départ de Bachar el-Assad ne sera pas évoqué au cours du sommet n’a pas dû plaire à tous les participants, mais elle donne déjà le ton de ce que sera ce sommet qui cherchera à aboutir à une déclaration minimale, dans le genre de l’appui à la mission de l’envoyé spécial de l’ONU, Kofi Annan, pour masquer les profondes divergences entre ses membres. Mais ce qui semble certain c’est que la tenue du sommet de Bagdad peut être considérée comme un point en faveur du régime syrien en permettant aux dirigeants qui ne veulent pas d’un changement du pouvoir en Syrie, pour des raisons à la fois internes et régionales, de mettre un frein à la tendance extrémiste prônée par les autres. Mais pour bien montrer que le sommet de Bagdad ne changera en aucun cas la donne régionale, la Turquie s’est empressée de durcir ses positions, en décidant de rappeler son ambassadeur à Damas et en tentant d’obtenir une participation maximale à la seconde conférence des amis de la Syrie, pour éviter ainsi le semi-échec de la première conférence qui s’était tenue à Tunis. Ce qui ne l’empêche pas d’entamer des négociations secrètes avec l’Iran pour tenter de récupérer des officiers de l’armée turque tombés entre les mains du régime syrien, moyennant le retour à Téhéran des ingénieurs iraniens arrêtés par des groupes de l’opposition syrienne dans le nord de la Syrie...
Dans quelques jours, la capitale irakienne Bagdad sera le théâtre du prochain sommet arabe. C’est une date importante pour l’Irak puisqu’elle signifie son retour en tant qu’acteur au sein de la Ligue arabe, après les années durant lesquelles il luttait pour sa survie, à l’ombre de la présence américaine et après les années d’opprobre lorsque le régime de Saddam Hussein...
commentaires (2)

VOLONTÉ POPULAIRE LIBANAISE : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! ___ Madame Haddad, gardez la boussole toujours au Nord s.v.p. sans tergiversations. Merci.

SAKR LEBNAN

09 h 38, le 27 mars 2012

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Commentaires (2)

  • VOLONTÉ POPULAIRE LIBANAISE : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! ___ Madame Haddad, gardez la boussole toujours au Nord s.v.p. sans tergiversations. Merci.

    SAKR LEBNAN

    09 h 38, le 27 mars 2012

  • Je me suis rarement autant marré en lisant un article de Scarlett,que j'adore...putain,pas facile de s'y retrouver...bon,on a tous compris l'opposition entre Turquie et "monde arabe",moins quelques uns...mais bon,c'est évident aussi,rien de nouveau...ce qui est intéressant,c'est le non-dit...parceque le régime de Maliki...c'est qui qui(je fais exprès) qui l'a mais au pouvoir?la Chine?L'URSS,pardon la Nouvelle et ridicule Russie Impériale?Eh ben ,non?C'est les.....roulement de tambours....les USA?Alors là,les gars,si vous vous ne vous marrez pas,c'est à rien n'y comprendre...Finalement,le "projet US" en Irak semble bien avoir marché....Bon,c'est un peu compliqué et on va s'arrêter là...mais franchement,j'ai bien ri...

    GEDEON Christian

    05 h 50, le 27 mars 2012

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