Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Deux ans depuis leur enlèvement par l'EI, les militaires libanais "n'ont pas été oubliés"

Des proches menacent de recourir à nouveau l'escalade.

Une femme émue lors du rassemblement marquant le deuxième anniversaire de l'enlèvement de neuf militaires libanais par l'EI. Photo Nasser Traboulsi

Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a affirmé que le dossier des militaires libanais enlevés par des jihadistes du groupe État islamique (EI) "n'a pas été oublié". Le sort de ces neuf militaires, capturés par l'EI lors des combats sanglants dans le jurd de Ersal, le 2 août 2014, est plus que jamais incertain, aucune information sur leur situation n'ayant filtré depuis près d'un an. Leurs proches craignent qu'ils ne soient morts déjà. L'EI a déjà assassiné deux soldats qu'il retenait.

"Les résultats (des efforts de libération) sont timides, a avoué dimanche le général Ibrahim, assurant toutefois que "les efforts se poursuivent". "Nous ne cesserons ces efforts qu'à la conclusion de ce dossier", a-t-il affirmé.

Refusant de baisser les bras, et réclamant sans cesse la libération de leurs proches, les familles des militaires otages ont à nouveau battu le pavé dimanche, place Riad Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, afin de marquer ce triste anniversaire, et rappeler au gouvernement qu'il doit obtenir la libération de ses soldats.

(Pour mémoire : « Aujourd'hui, je regrette les temps où nous recevions des menaces des ravisseurs... »)


D'autres militaires étaient détenus par un second groupe jihadiste, le Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra). Ils ont eu plus de chance. Le 1er décembre dernier, ces seize otages ont été libérés. Deux autres otages n'ont toutefois jamais revu leurs familles. Ils ont été assassinés par leurs ravisseurs. Depuis le 2 août 2014, quelques irréductibles proches des militaires ont dressé des tentes en face du Grand Sérail, siège de la présidence du Conseil, refusant de rentrer chez eux sans leurs fils.

 

"L'armée ne doit pas célébrer sa fête (1er août) alors que ses enfants sont en captivité", a lancé Hussein Youssef, porte-parole des familles des otages, dans un entretien avec notre correspondante, Rania Raad Tawk. 

Sous un soleil de plomb, la présence des manifestants était plutôt timide. Outre les enfants des militaires otages, des dizaines de sympathisants et d'activistes ont répondu présents. Les officiels, eux, n'avaient pas fait le déplacement. 
Le père de Samir Kassab, photographe libanais kidnappé à Alep en Syrie le 15 octobre 2013 et porté disparu depuis, est venu exprimer sa solidarité avec les familles des otages. "Je partage leur souffrance et je viens demander à l'Etat d'assumer ses responsabilités envers ses soldats et envers mon fils", a dit Antoine Kassab à notre correspondante.

 

(Dossier : Qui sont les militaires libanais otages ou ex-otages des jihadistes?)

 

"Il se peut que nous bloquions des routes, car le gouvernement ne nous donne aucun espoir", a pour sa part confié Alaa, la soeur du militaire otage Hussein Ammar. "Je n'ai plus de larmes pour pleurer, et l'ambiance à la maison est morose. Nous avons besoin de la moindre information qui puisse nous réchauffer le coeur", lance-t-elle.

Ghinwa, épouse du soldat Mohammad Youssef, exprime sa colère envers le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk : "Il estime que ce n'est pas grave si mon mari est égorgé car il sera considéré comme un martyr, lâche-t-elle avec amertume. Dans ce cas, je lui dis (au ministre) que mon fils deviendra un terroriste qui va venger son père...".

Nizam, frère de l'otage Ibrahim Mghayt, a de son côté menacé de tenir un sit-in devant le domicile de Nohad Machnouk et de bloquer plusieurs axes routiers.

Un peu plus tard, le Premier ministre, Tammam Salam, a promis aux familles que le gouvernement fera tout pour assurer leur libération. "A l'occasion de la fête de l'armée, nous saluons nos fils militaires pris en otages par les groupes terroristes et nous assurons à leurs proches que l'Etat libanais ne ménagera pas ses efforts afin de mettre un terme à cette tragédie, comme il l'a fait avec la libération des autres militaires", a dit M. Salam, dans un communiqué de presse.

 

Vers 13h, le rassemblement touchait à sa fin. Quelques proches des militaires devaient rester dans leurs tentes, place Riad Solh, où elle sont dressées depuis 2014.

 

Pour mémoire

« Nous craignons que les otages détenus par Daech aient été liquidés », souligne l'épouse d'un soldat

Les militaires libérés par al-Nosra ont passé un mois menottés et les yeux bandés

« La cause des otages de l'EI, une priorité absolue », assure Kahwagi

Au lendemain de sa libération, Georges Khoury, ex-otage, revient sur ses conditions de détention

Seize libérés, neuf toujours absents...

Otages militaires libérés : Un indéniable exploit... et quelques questions

Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a affirmé que le dossier des militaires libanais enlevés par des jihadistes du groupe État islamique (EI) "n'a pas été oublié". Le sort de ces neuf militaires, capturés par l'EI lors des combats sanglants dans le jurd de Ersal, le 2 août 2014, est plus que jamais incertain, aucune information sur leur situation...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut