A Cleveland, le sacre de Donald Trump commence

Treize mois après l'improbable entrée en campagne du milliardaire Donald Trump, le parti républicain ouvre lundi la convention qui l'investira pour la présidentielle, un rassemblement dans l'ombre du meurtre des policiers de Baton Rouge.

La première journée de ce grand show dans la ville de Cleveland sera placée sous haute surveillance policière et rythmée par une série de manifestations anti-Trump. Aucun incident ou débordement n'a été signalé à ce stade.

Dans l'enceinte de la Quicken Loans Arena, c'est la troisième épouse de l'homme d'affaires, Melania, un ancien mannequin d'origine slovène de 24 ans sa cadette, qui aura la vedette pour témoigner des qualités personnelles de son mari. Lui-même sera présent et pourrait s'exprimer.

Mais le thème politique du jour est la sécurité, aux Etats-Unis et à l'étranger, le fonds de commerce du candidat populiste.
Des "héros" de l'attaque de Benghazi (Libye) en 2012 prononceront des discours pour critiquer la chef de la diplomatie américaine de l'époque: Hillary Clinton, aujourd'hui rivale démocrate de Donald Trump pour la Maison Blanche.
"Nous avons besoin de poigne", a dit Donald Trump lundi dans une interview sur Fox News. "Nous avons besoin de quelqu'un capable d'emmener le pays. (Barack Obama) a divisé ce pays. Les relations raciales sont pires que jamais".

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Faisant mine d'analyser le "langage corporel" du président américain, le républicain a affirmé qu'il "se passait quelque chose" chez Barack Obama dans le domaine des relations entre Noirs et policiers, alors que le monde conservateur s'érige en défenseur des forces de l'ordre, impliquées dans la mort de Noirs mais aussi ciblées par des tireurs ces dernières semaines.

Les autorités locales et fédérales ont pris des mesures de sécurité exceptionnelles. Elles étaient déjà inquiètes après les attentats de Paris et Bruxelles, et celui d'Orlando (Floride). La mort le 7 juillet de cinq policiers à Dallas, l'attentat de Nice vendredi et la mort dimanche de trois autres policiers à Baton rouge (Louisiane), tués par un ancien Marine ayant servi en Irak, ont encore ajouté à la tension ambiante.
La convention s'ouvre officiellement à 13H00 locales (17H00 GMT).

Après une campagne des primaires où Donald Trump l'a emporté sur 16 candidats à force de déclarations fracassantes souvent controversées, l'heure est en tout cas à l'unité, même contrainte et forcée, d'un parti traumatisé. Le mouvement anti-Trump semble avoir vécu.

Les supporters de la première heure du magnat, tels Shaun Ireland, un délégué suppléant du Texas qui faisait la queue dimanche soir à l'une des dizaines de soirées organisées en marge de la convention, jubilaient. "J'avais choisi le candidat de la force alors que les autres gens faisaient des petits calculs électoraux", expliquait-il, un pin's Trump à la boutonnière. "Et maintenant tous les autres se rendent comptent que c'était le meilleur choix depuis le départ".

(Pour mémoire : Melania Trump à la rescousse de son mari)

Melania
Ancienne mannequin d'origine slovène, très élégante, Melania Trump est restée très discrète dans la campagne, préférant se consacrer à plein temps à l'éducation de leur fils Barron, 10 ans. Mais elle défend systématiquement son époux, et devrait chercher à l'humaniser.

Le but de la convention est d'aider les Américains à mieux comprendre Donald Trump l'homme, a expliqué Paul Manafort, directeur de la campagne de Donald Trump. "Son histoire personnelle mérite d'être racontée", a-t-il ajouté.

Après Melania, tous les enfants adultes de Trump s'exprimeront donc à Cleveland: mardi sa fille Tiffany, 22 ans et son fils Donald Jr., 38 ans, mercredi son deuxième fils Eric, 32 ans, jeudi sa fille Ivanka, 34 ans, que Donald Trump adore.

Son discours d'acceptation de la nomination républicaine est aussi prévu jeudi, mais le milliardaire républicain pourrait faire des apparitions tout au long de la semaine.
Les grands noms du parti ne participeront pas à la convention: ni les anciens présidents Bush, ni les anciens candidats du parti à la présidence John McCain et Mitt Romney ne seront là, hérissés par la personnalité de M. Trump.
Mais le speaker de la Chambre Paul Ryan y prendra la parole, tout comme le leader de la majorité au Sénat Mitch McConnell. Et bien sûr le colistier de M. Trump, le très conservateur Mike Pence, son vice-président éventuel.

Quant aux sondages pour la présidentielle, ils donnent pour l'instant Mme Clinton gagnante, avec en moyenne 3,2 points de pourcentage d'avance (43,8 contre 40,6), selon le site RealClearPolitics.

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